Cette mesure qui intervient suite à des anomalies constatées par la hiérarchie de l’éducation et attribuée aux responsables du pôle de correction et de secrétariat de ladite région entre dans le cadre de la moralisation des examens et la recherche de la performance en milieu scolaire
C’est avec amertume chez certains candidats et alliés et joie chez d’autres que l’opinion nationale a appris la seconde proclamation des résultats des examens du Baccalauréat, session de juin 2017 pour le pôle de correction de Koulikoro. Cela suite à des anomalies constatées par la hiérarchie de l’éducation et attribuée aux responsables du pôle de correction et de secrétariat de ladite région qui regroupe les académies de Koulikoro, de Kati et de Dioïla. Que s’est-il passé ?
Peu après la proclamation des résultats du Bac, le 19 juillet dernier, la situation de certains candidats dans ce pôle de correction a vite suscité des interrogations. Un climat de doute s’est alors installé entre des parents d’élèves et des structures en charge de l’organisation des examens. Devant l’échec de certains brillants élèves et l’admission d’autres mauvais candidats soulevés tant par des administrations scolaires que par des parents d’élèves, le ministre de l’Education nationale, Mohamed Ag Erlaf ne tardera pas à dépêcher une mission de son département au secrétariat du Bac de la région. Cette mission a permis de déceler des anomalies sans précédent. Lesquelles sont dues à des fautes professionnelles de la part des agents de saisie, et par ricochet, les responsables du secrétariat. Un manque criard de vérification après le secrétariat, bien perceptible, est alors établi. Conformément à la règlementation scolaire, l’ordre a été donné pour tout simplement « corriger ».
Cette mesure, telle que prévue par l’arrêté N°1385 du 7 mai 2014 portant organisation de l’examen du baccalauréat de l’enseignement secondaire, s’est soldée par une nouvelle proclamation des résultats du Bac dans cette région, faisant naturellement des heureux et des malheureux. Ainsi, les candidats qui avaient échoué du fait des anomalies constatées ont été « établis » dans leurs droits et déclarés admis. En revanche, du fait de ces mêmes anomalies, ceux qui avaient été indument déclarés admis ont été purement et simplement « recalés ». La nouvelle situation fait ressortir 247 nouveaux admis et 221 recalés. Elle est le résultat de la correction de plusieurs types d’anomalies : omission de moyenne annuelle chez certains candidats réguliers, nombreuses erreurs de glissement dans la saisie et le manque de vérification des notes après saisie par la commission de vérification. Des notes de certains candidats avaient été attribuées à d’autres.
La vigilance du ministre de l’Education nationale, premier responsable du monde scolaire, est à saluer. Et sa mesure entre dans le cadre de la moralisation des examens et à la recherche de la performance en milieu scolaire. Dura lex sed lex. C’est pénible pour les recalés et leurs parents, mais c’est la réglementation scolaire qui le recommande. Ce qui est apaisant c’est que ministre n’a pas tardé à présenter publiquement ses excuses pour cette indélicatesse. Dans un souci de clarté, les autorités scolaires rassurent que toute la lumière sera faite. Le chef de cabinet du ministère de l’Education que nous avons rencontré précise que les candidats et leurs parents se trouvant dans cette situation peuvent vérifier leurs notes y compris les copies toute en précisant que seule la correction ne sera pas reprise.
La mesure qui a prévalu se justifie aisément. Si par extraordinaire l’erreur est humaine, les mesures réglementées pour la corriger auront évidemment pour conséquence le rétablissement de la situation normale. Ce qui ne va pas sans favoriser certains et défavoriser d’autres. L’Arrêté portant organisation de l’examen du baccalauréat est clair en la matière. Selon l’article 35 : « Tout candidat déclaré admis par erreur révélée par la suite, dans les deux (2) mois, qui suivent la proclamation des résultats, perd immédiatement le bénéfice de son succès et est tenu de restituer aux autorités compétentes les documents relatifs audit succès.
De même, tout candidat ayant échoué par erreur révélée par la suite est rétabli dans ses droits ». La même réglementation précise d’ailleurs que les résultats proclamés par les Académies d’Enseignement sont provisoires ; les résultats définitifs sont proclamés par décision du Gouverneur de région, au terme de la période de deux mois consacrée aux réclamations éventuelles.
Daniel KOURIBA