Autrement dit : L’école en questions !

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On n’étudie plus au Mali. C’est une réalité qui crève les yeux. Nos enfants, nos frères et nos sœurs passent le plus clair de leur temps, désormais, assis à la porte de la concession familiale ou au bout de la rue, à boire du thé, discuter de tout et de rien ou surfer sur internet sur leur téléphone (et regarder n’importe quoi) pour ceux qui ont la chance d’avoir un peu de forfait.

Cette déplorable situation dure depuis le début de l’année scolaire et ne fait que s’aggraver. On dirait que les enseignants et les étudiants se passent le mot. Si les premiers suspendent leur mot d’ordre de grève, les seconds réactualisent le leur.

À présent, on se demande ce que va devenir cette année scolaire car, ce sont tous les établissements scolaires qui sont concernés. À la grève des enseignants est venue s’ajouter, encore une fois, celle de l’AEEM qui fait de nouvelles revendications portant sur l’occupation de l’espace universitaire et, chose nouvelle, la mise sur le même pied d’égalité de tous les établissements.

Ce n’est donc pas compliqué, ils empêchent les établissements privés, aussi, à étudier. Explication : «Tant que les établissements privés (les fils de riches) étudient, le gouvernement ne prendra pas au sérieux les grèves». La solution au niveau de l’AEEM, c’est donc de faire sortir tous les élèves, souvent même, par la violence.

 

Résultat : depuis plusieurs jours, maintenant, aucun établissement ne dispense de cours sur toute l’étendue du territoire national et on va, malheureusement et inexorablement, vers une année «blanche», une année de perdue pour plusieurs enfants ; pour ne pas dire toute une génération.

La crainte d’une année scolaire creuse est d’autant plus grande et justifiée qu’aucune perspective heureuse en matière de solution à la crise actuelle ne se profile à l’horizon. Et le gouvernement et les syndicats d’enseignants et d’élèves, chacun campe sur ses positions. Comme si on ne se rendait pas compte de la gravité de la situation, on laisse la situation pourrir tous les jours un peu plus.

 

Makan Koné

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5 COMMENTAIRES

  1. Dans ce cas, dites plutôt,comme jadis l’on a eu à le faire concernant l’armée,aux Maliens de bonne foi et relativement en meilleure situation financière de mettre la main à la poche pour trouver rapidement la solution à ce problème qui empêche tout parent soucieux de l’avenir de ce Pays de dormir. Et sans vouloir,loin de moi,mettre le feu à la poudre qui s’accumule, je vous fais remarquer que les Maliens sont déçus aujourd’hui tel que l’on se demande s’ils vont encore accepter de mettre de l’argent dans quoi que ce soit avant de savoir sa destination. C’est dire qu’il serait mal aisé de demander à un affamé d’observer le jeun alors que vous-même vous vous en gaver à satiété. Aujourd’hui tous les Maliens travaillent pour une minorité qui s’en met plein les poches,au su et au vu de tout le monde. Il y a à se demander à quoi servent toutes ces institutions lourdement budgétivores.

  2. Vous ne connaissez pas ma situation financière pour dire que j’ai la possibilité de faire face à ce problème sans la moindre difficulté. Je suis comme bon nombre de Maliens qui jugent que cette situation n’a que trop durée et qu’il faut trouver une solution immédiatement. Nous filons tout droit vers une année blanche et l’état dit qu’il n’a pas les moyens pour résoudre le problème des enseignants, alors comment faire ? En tant que bon patriote, j’ai fait cette proposition pour sauver notre école d’une année blanche. Dans chaque famille, tous nos enfants ne sont pas candidats aux examens cette année. Il faut demander dans la plupart des pays de la sous région pour participer aux examens chaque candidat paye un frais de participation, seul le Mali fait exception à la règle. Je te parle d’effort collectif pour sauver notre école d’une année blanche. Sauvons ce qui peut être sauver aujourd’hui pour ne pas pleurer demain et se rejeter les fautes.

  3. Dans un Pays où la majorité des citoyens ne mangent pas trois repas par jour,ce serait,en imposant le paiement d’une amende forfaitaire de 5000 fcfa par candidat aux examens et par parent,une galère incommensurable. Déjà, à cause de certaines petites cotisations de l’ordre de 1500 ou 500,certains parents sont tentés de débaucher leurs enfants de l’école. Donc une telle mesure conduira à l’effet contraire,car cette fois ce sont les parents qui vont fermer les écoles. Surtout que dans l’entendement de beaucoup aujourd’hui,l’école est synonyme de déperdition,car sa finalité c’est le chômage des enfants dont certains ne veulent plus vivre ce qu’ils appellent “le rudimentaire”.Monsieur Diarra,vous semblez ignorer l’opinion que se font les parents de l’école,dans le Mali profond. Un bon nombre n’a pas votre chance.

  4. La solution est dans la main de nos plus hautes autorités. Le Ministre de l’éducation nationale doit faire la proposition au conseil des Ministres du payement d’un montant de 10 000 Fcfa par candidat pour la participation aux différents examens de cette année. Avec au moins 500 000 candidats cette année dans les différents examens, ce qui fait une bagatelle de 5 Milliards de Fcfa. Avec cette somme venant de l’effort collectif ajoutée au budget des examens, 1,5 Milliards de Fcfa seront injectés dans les frais de correction et de secrétariat des examens et 3,5 Milliards de Fcfa plus la subvention de l’état pour la construction de 6 000 logements sociaux cette année pour les enseignants. L’école est une affaire de tous. Faisons des propositions pour une école apaisée et performante.

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