Dans un de nos articles intitulé «Gestion laxiste de la question, nous soulignions qu’à la question récurrente de la gestion du Nord, s’ajoute un problème sociétal qui risque d’envenimer la situation. C’est celle des conditions de vie et de travail des agents. Et si l’on en reste là, le pouvoir actuel, déjà épuisé par d’énormes problèmes, risque d’ouvrir un autre front qui sera difficile à gérer. C’est du moins ce qui ressort de la conférence de presse qui avait été animée à la Bourse du travail par le Secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm), Yacouba Katilé.
Le point de presse a été animé par Maouloud Ben Kattra, vice-secrétaire de l’Untm. L’objectif était de rappeler à l’ordre nos plus hautes autorités sur leur responsabilité. Entre autres points de revendications de l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) qui fondent ce préavis de grève, il y a la mise en œuvre du protocole d’accord d’octobre 2011 ; le relèvement de la valeur du point d’indice, et du SMIG ; l’augmentation du taux des allocations familiales ; la maîtrise du prix des produits de première nécessité; la relecture des contrats miniers….Le Secrétaire général de l’Untm, Yacouba Katilé a fait un bref exposé sur les cinq points de doléances adressés par l’Untm au gouvernement. Il s’agit, entre autres, de l’inobservation par les autorités actuelles des engagements contenus dans la loi des parties y afférentes (protocole d’accord 2007 et accords subséquents exigeant, entre autres, une diminution progressive du coût de l’électricité et de l’eau). À ce sujet, le Secrétaire général, M. Katilé, a rappelé que les engagements, au nombre desquels l’Etat s’était formellement résolu, figure la réduction progressive du coût de l’électricité et de l’eau.
En imposant unilatéralement, soutenait M. Katilé, l’augmentation du coût de l’électricité, le gouvernement a pris une mesure qui constitue une grave violation du protocole d’accord. Ce, avant de revenir sur le nouveau cahier de doléances issu des recommandations du 12ème Congrès de l’Untm et le traitement y réservé par les autorités.
Selon lui, à l’arrivée du nouveau bureau, le constat était amer. En effet, à l’en croire, les revendications étaient éparpillées en différentes doléances sans traitement ; et donc, sans solutions, sur la table du gouvernement. C’est pourquoi, dit-il, durant le mandat de l’actuel bureau de l’Untm «nous ne devons jamais les oublier, pour deux objectifs. À savoir, lutter contre la cherté de la vie accablant les Maliennes et les Maliens. Laquelle cherté semble être, au mieux, une fatalité ; au pire, un choix politique des autorités actuelles ; et refuser l’extrême indigence des salariés que rien ne justifie, caractérisée par la précarisation perpétuelle de leur pouvoir d’achat induite par le renchérissement récurrent du coût de la vie».
Puis d’ajouter : «Il est de notoriété publique que les attentes légitimes du peuple malien sont loin d’être comblées par les autorités actuelles. Au lieu de trouver des solutions idoines aux maux dont souffrent les Maliennes et les Maliens, elles s’embourbent dans une gestion solitaire du pouvoir et dans la stigmatisation de boucs émissaires, en fermant la porte à tout dialogue et à toute concertation avec les partenaires sociaux».
Plus que jamais décidé à se battre pour la cause des travailleurs maliens, le patron de l’Untm révèle que sa Centrale syndicale dispose d’un arsenal de moyens légaux pour le triomphe de ses doléances. Et une grève illimitée n’est pas à écarter. Au gouvernement donc de s’assumer pour l’honneur et le bonheur de ces travailleurs, avant qu’il ne soit trop tard.
«La suite, c’est que nous allons analyser. Si le gouvernement, après la grève, est disponible à nous écouter dans le cadre du dialogue pour donner satisfaction aux points dont on aura discuté avec eux, au cours du préavis de grève, il n’y a pas de problème. Mais, si la même volonté manifeste de refuser de négocier ou de nous faire des propositions concrètes persiste, nous irons encore à une autre grève ; cette fois-ci de trois, quatre ou cinq jours. Ainsi de suite. Et à chaque fin d’étape d’une grève, nous analyserons. Et nous aviserons», ajoute Maouloud Ben Kattra.
Bruno LOMA