Depuis le 26 novembre 2021, les enseignants des collectivités du district de Bamako sont en arrêt de travail. Pour cause: le non-paiement de leurs salaires du mois passé. A quand la régularité des salaires des enseignants des collectivités, faisant partie des piliers du développement d’un pays ?
Les enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales sont, depuis quelques années, victimes d’un retard chronique dans le paiement de leurs salaires. Interpellé par le Conseil National de Transition, le 25 février dernier, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, s’est engagé à améliorer les conditions de travail des enseignants des collectivités territoriales. Il avait rassuré sur son engament à résoudre cette problématique aux fins de soulager les enseignants et pour la promotion de l’excellence à l’école. Ou en ait avec cet engagement du lieutenant-colonel qui vient d’être nommé porte-parole du gouvernement ? Ne sommes-nous pas face à une promotion de la médiocrité si à chaque fin de mois, l’on doit observer des arrêts de travail pour retard de salaires ? Pourquoi les structures chargées du traitement des salaires des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales ne respectent-elles pas le délai de paiement conformément à la lettre N°01627 MEF-SG du 19 mai 2011 qui fait état du processus de traitement des salaires des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales dont la durée ne doit pas dépasser le 25 du mois en cours ?
Malgré la lettre n°01627/MEF-SG du 19 mai 2011 du ministre de l’Economie et des Finances relative à la procédure de traitement des salaires des enseignants des collectivités dont les salaires font l’objet de transfert à partir du Budget de l’État, les enseignants continuent de souffrir d’un retard chronique des salaires.
A ce jour, la Coordination du Syndicat des Professeurs de l’Enseignement Secondaire des collectivités exige l’obtention du salaire de novembre pour reprendre la craie. Selon les responsables des syndicats, le délai de traitement devait prendre fin le 25 novembre, conformément à la lettre N°01627 MEF-SG du 19 mai 2011. Ils disent avoir constaté que jusqu’à présent les salaires du mois de novembre des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales ne sont toujours pas disponibles. C’est pour cela, dit-il, qu’ils ont observé un arrêt de travail diffèrent d’une grève. Selon eux, la reprise du travail est sans doute conditionnée au paiement de leurs salaires. «Aujourd’hui, le retard des salaires est devenu un casse-tête pour les enseignants, parce qu’un enseignant ne vit que de son salaire. S’il n’a pas ce salaire, je ne sais pas comment il peut vivre. Pour nous, ce n’est que de la mauvaise foi et du mépris envers les enseignants », déplore un syndicaliste.
Les autorités de la transition doivent prendre ce problème à bras le corps. C’est regrettable que près de trente ans après la démocratie de telle situation arrive à notre pays et de surcroit à son enseignement, un des piliers du développement d’un pays. S’il y a un acquis après l’arrivée de la démocratie au Mali, c’est la régularité des salaires. Et il n’est pas acceptable que des enseignants soient payés 10 à 15 jours après la fin du mois.
Mamadou KL YATTARA
Infos24