Le Syndicat national de l’éducation et la culture (Snec) dénonce l’arrestation «arbitraire» des enseignants du Lycée Doulaye Baba de Doumanzana devant leurs élèves et d’autres du lycée « Fraternité » de Sangarébougou. L’annonce a été faite au cours d’un point de presse animé, le 14 avril, par le Secrétaire général du Snec, Maouloud Ben Kattra.
Le syndicalisme de la section enseignement privé-laïc (Sepl) du Snec est mal apprécié par des promoteurs d’écoles privées qui ne veulent pas voir leur personnel s’affranchir ou s’épanouir. C’est du moins le constat dégagé par les responsables du Snec. Car, expliquent-ils, l’arrestation de 6 enseignants dont le secrétaire général de la section enseignement privé-laïc fait suite à leur activité syndicale.
Ayant chacun une expérience de 5 à 22 ans au lycée Doulaye Baba de Doumanzana, explique le conférencier Maouloud Ben Kattra, les enseignants, à travers la section enseignement privé-laïc, ont décidé de revendiquer des contrats et de garanties sociales (Inps et AMO). Une attitude qui n’a pas été du goût du promoteur Bolozogola qui entend continuer son exploitation de l’homme par l’homme. Les trois enseignants qui étaient à la tête du comité de son établissement ont été proposés au licenciement, par Bolozogola, à l’Inspection de travail. Cette dernière, estimant que les arguments avancés sont peu convaincants pour procéder à un licenciement, a donné son avis défavorable, ajoutera Ben Kattra. Malgré cela, s’indigne le conférencier, à la reprise des classes, le 4 avril 2016, le sieur Bolozogola annoncera à ces enseignants qu’ils ne font plus partie de son effectif. Ces derniers n’ayant pas pris au sérieux ses propos ont regagné leurs classes. Suite à cette situation, raconte Ben Kattra, le promoteur a fait appel aux policiers du 12ème arrondissement, au motif que les responsables du comité syndical de son école font des troubles à l’ordre. C’est ainsi qu’ils ont été menottés devant leurs élèves et conduits au commissariat de police. Après cette humiliation, en guise de solidarité, tout le corps enseignant du lycée Doulaye Baba a arrêté les cours. Ce sont les étudiants qui dispensent les cours en lieu et place des enseignants titulaires.
En plus, souligne le secrétaire général du Snec, comme par complicité, le promoteur du lycée Fraternité de Sangarébougou a aussi fait arrêter le secrétaire général de la section enseignement privé-laïc du Snec, Abdoulaye Fotigui Berthé, et son camarade Soumaïla Berthé.
A la suite de cette affaire rocambolesque, le secrétaire général du Snec, Maouloud Ben Kattara, est monté au créneau. Il a dénoncé cette violation de l’article 20 de la Constitution malienne du 25 février qui stipule que «la liberté syndicale est garantie. Les syndicats exercent leurs activités sans contrainte et sans limites autres que celles prévues par la loi». Partant, il exige la libération immédiate et sans condition des enseignants arbitrairement détenus.
Oumar KONATE