Après les fraudes sur les examens on parle des malversations sur les orientations scolaires : Le menu fretin tombe, les gros poissons résistent

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    Malgré tout le ramdam entretenu autour de cette affaire, seuls les lampistes seront arrêtés et trainés dans la boue à la place des vrais coupables, avions-nous écrit en ce qui concerne les fraudes sur les examens scolaires. L’histoire semble encore nous donner raison en ce qui concerne ce nouveau scandale des orientations scolaires.

Ministre de l’Education nationale, Mme Togola Jacqueline Togola
Ministre de l’Education nationale, Mme Togola Jacqueline Togola

Des agents du ministère de l’Education nationale sont révoltés de voir des collègues alpagués et mis sous mandat de dépôt, alors qu’ils ne sont que des maillons faibles de la chaîne. Pendant ce temps, les gros bonnets, dont les pratiques mafieuses sont connues au sein de ce département, continuent de se la couler douce, après avoir amassé une fortune dont une partie proviendrait du produit licite des ventes de sujets des examens scolaires, de la manipulation des listes d’admis auxdits examens  et de la délivrance de faux diplômes.
En ce qui concerne cet autre scandale qui secoue le même ministère, à savoir les fraudes sur les orientations scolaires pour gruger l’Etat, nous sommes tentés de répéter, malheureusement, que seuls des lampistes ont été arrêtés.
C’est d’autant plus vrai que l’informaticien chargé de confectionner les listes des élèves orientés dans des écoles privées par l’Etat, a été arrêté suite à une dénonciation par lettre anonyme provenant certainement d’un de ses collègues. En effet, selon une de nos sources au ministère de l’Education, les indications ont été tellement claires lors de la dénonciation, que les limiers de la Brigade d’investigations judiciaires chargés de l’enquête n’ont eu aucun mal à le faire passer à table. C’est ainsi que Mady Camara – puisque c’est de lui qu’il s’agit- a été remis à la justice qui l’héberge désormais gratuitement à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako Coura.
Le procédé utilisé pour gruger l’Etat consistait à faire des inscriptions fictives sur les listes d’élèves orientés par l’Etat dans des établissements privés pour ensuite se partager le montant y afférent, dès que l’Etat règle la facture (une fausse facture en réalité).
Un procédé qui a été déjà dénoncé par le Bureau du vérificateur général (Bvg) il y a plus de cinq ans, donc du temps du Président ATT, mais il n’y a jamais eu de suite judiciaire. Pourtant, le Bvg avait estimé le préjudice à plus de sept milliards de nos francs et la vérification ne portait que sur deux années. Huit établissements scolaires étaient cités à l’époque.
C’est pour rappeler que cette pratique est depuis longtemps érigée en méthode d’enrichissement illicite par des cadres du ministère de l’Education. C’est pourquoi, malgré la crise scolaire qui perdure dans notre pays, on se bat toujours et depuis plus de deux décennies, au niveau des états-majors des partis de la mouvance présidentielle, pour occuper certaines fonctions au niveau du ministère de l’Education. Ce devait être le contraire. Ce secteur étant considéré comme un sac à problèmes y assumer des responsabilités ne devrait pas être de la sinécure, mais un sacerdoce redoutable et redouté. Puisque les problèmes des uns font le lit de la richesse des autres…
Déjà des entraves à la justice
Pour une fois donc les fraudes sur les orientations scolaires font l’objet de poursuites judiciaires. Mais déjà, des entraves à l’exécution de la justice sont posées, comme s’en plaignent plusieurs sources qui se désolent que par sa position confortable dans l’appareil d’Etat, une citoyenne puisse permettre d’empêcher l’arrestation de la femme qui se trouve être le chef de service de Mady Camara. Bien qu’elle soit citée dans le cadre des enquêtes.
Une source proche du ministère lâche des arguments pertinents. Pour notre interlocuteur, même si cette dame bénéficie encore de la présomption d’innocence, il serait aberrant que l’informaticien de son service soit arrêté pour avoir établi de faux listings qui ont fait perdre de l’argent à l’Etat, alors qu’elle ne puisse se douter de rien du tout, depuis l’établissement de ces listes, jusqu’à la procédure complète de traitement des dossiers. Sans compter le processus de liquidation des factures de ces établissements scolaires dont le point de départ se trouve être le même service.
Mais puisque Madame est intouchable, des lampistes sont jetés en prison. Où est le principe de distribution équitable de la justice tant clamée par Ibk dès son arrivée au pouvoir ?
Des cadres sérieux de ce pays, dépités par ce genre d’interventions intempestives dans les dossiers de la justice, commencent à désenchanter du changement promis. En tout cas, deux noms sont avancés concernant la source du blocage de ce dossier : une très grande dame et un ponte des services de sécurité dont les frasques et l’emprise de son épouse sur son travail font couler beaucoup d’encre et de salive ces derniers temps jusque dans les ” grins ” où les fumeurs de joint veulent désormais en faire le président de leur association depuis qu’ils ont appris qu’il a été surpris en train d’en tirer un de très gros dans son véhicule. Ibk est certainement informé des agissements de cet homme qui a perdu tout respect de ses subordonnés, comme nous le confie un des syndicalistes qui réclament sa tête.


Le menu fretin embastillé

En attendant de pouvoir mettre la main sur cette dame protégée en haut lieu actuellement en cabale et aussi sur le promoteur de l’école privée Etec de Mopti, cité mais pas encore inquiété, la justice a mis le grappin sur trois promoteurs d’écoles privées : Souleymane Sacko (Ceps de Djicoroni), Mme Coulibaly Batourou Touré (Iftu) et Seydou Konaté (Itebac). Ils sont accompagnés par le jeune Oumar Touré, vice-président du Cnj-Mali, intermédiaire entre Mady Camara et Souleymane Sacko dont il est un des enseignants au Ceps. Déférés au parquet, ils ont été tous mis sous mandat de dépôt.
Du côté du ministère de l’Education, il y a d’honnêtes gens- ils sont très nombreux d’ailleurs- qui souhaitent vivement que justice soit faite afin que cette page sombre soit tournée. En effet, si l’ivraie continue de se mêler à la bonne graine, les vrais coupables n’étant pas démasqués et châtiés, l’image du Mali en général et celle de ce département ministériel en particulier en souffriront terriblement.
Affaire à suivre.
Baba Diarra

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8 COMMENTAIRES

  1. Que l'ivraie soit separee du ble comme le recommande La parabole de l'Ivraie. Que la roue de la justice tourne en la faveur de notre Education en mettant le grapin sur toutes les personnes coupables, sans exception en confectionnant cette fois ci un filet pour les gros poissons et non pas seul, pour les petits.

    J'en profite encore pour lancer un defi aux ministres du foncier,de jetter un regard profond sur leurs domaines qui continuent de ravager dans le pays malgre certaines arrestations.

  2. Que l’ivraie soit separee du ble comme le recommande La parabole de l’Ivraie. Que la roue de la justice tourne en la faveur de notre Education en mettant le grapin sur toutes les personnes coupables, sans exception en confectionnant cette fois ci un filet pour les gros poissons et non pas seul, pour les petits.

    J’en profite encore pour lancer un defi aux ministres du foncier,de jetter un regard profond sur leurs domaines qui continuent de ravager dans le pays malgre certaines arrestations.

  3. Courage Mme le Ministre de l’Education Nationale. Au Ministère de l’enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique rien ne bouge. Soit le Vérificateur a menti par rapport au montant de la fraude reproché aux Universités de Bamako et Ségou ou le laisser aller continue. Nous n’avons observé une aucune action concrète pour tirer au clair les montants faramineux reprochés ou c’est le département qui est lui-même en cause.

  4. Dire le nom de quelqu’un ne veut pas dire que sa culpabilité est justifiée.Le problème c’est une interpellation(il s’agit de le demander par rapport à un objet spécifique)c’est à lui d’apporter les preuves de son innocence.Cela ne doit faire de mal à personne.Quand il s’agit de la cheftaine de l’informaticien,elle sera interpellée car c’est à elle qui on a confié le service.

  5. franchement c’est pas biens de citer les noms. Jusqu’à preuve de contraire ils sont présumés coupables

  6. Le mieux est de citer les noms de ces personnes coupables pour que leurs protecteurs soient confondus, c’est un devoir de citoyen sinon la justice sera entravée une fois de plus. N’ayons pas peur de le faire sinon ils continueront à sucer notre sang.

    • Merci mon frère bien dit si on ne dirent rien on ne pire que ce qui nous suce le sang tout les jours.
      Comme dit l’adage tout les jours pour le voleur un jour pour le propriétaire.
      il faut les dénoncé avec force et dignité c’est ça aussi être citoyen

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