L’année scolaire 2021-2022 est mal partie. La reprise n’est pas effective comme on tente de faire croire au peuple malien. Elle se trouve comme avant sous la menace de l’article 39 des enseignants qui se trouve être aussi la bête noire du gouvernement de transition. La ministre Dédéou Ousmane est donc appelée sur le front scolaire pour jouer son va-tout afin de trouver au plus vite une solution définitive.
La crise scolaire est loin d’être enterrée au Mali. Ce qui est très grave. Au moment où certains pays limitrophes s’apprêtent bientôt à faire les évaluations du premier trimestre, la reprise de la nouvelle connait des bégaiements notables au Mali. C’est dire que l’imbroglio que connait l’école malienne depuis belle lurette n’est pas mort.
Ainsi les enseignants donnent à la ministre de l’Education du fil à retordre en exigeant l’application de l’article 39. Moult fois, les négociations se terminent en queue de poisson. Comme ce fameux article 39 devient de jour en jour la peau de chagrin pour les enseignants, la Synergie des syndicats signataires du 15 octobre 2016 change de stratégie de combat.
Les soldats de l’éducation se déchargent de certaines tâches qui, selon eux, ne constituent nullement une obligation. Les enseignants ont entamé l’année avec un certain nombre de mesures amères comme la nivaquine pour la ministre en charge de l’Education nationale, Dédéou Ousmane.
La nouvelle dynamique consiste en premier lieu de refuser d’évaluer les enfants. Même si les cours sont donné, ils n’y aura pas d’interrogations, devoirs encore moins de compositions. Deuxio, en ce qui concerne la prise des classes à double vacation, les enseignants disent niet. Là, ils ne prennent plus les classes divisées entre le matin et le soir à cause du surnombre. D’habitude, dans certaines écoles, un groupe va à l’école le matin, un autre, le soir et la semaine suivante, c’est l’inverse. Ce système ne continue plus, si l’on en croit le communiqué rendu public.
Tercio, ils ne veulent plus accepter la double division. Comme par exemple mettre la 3ème Année et la 4ème Année dans la même classe. Quatrièmement, c’est le refus des ECU, c’est-à-dire les écoles où les enfants apprennent la langue nationale bamanankan.
Cinquièmement, ils ont décidé de ne plus enseigner les heures supplémentaires. Il s’agit des heures que les enseignants font dans les écoles en plus des heures normales. Le sixième point et le plus difficile pour l’Etat du Mali est le refus de travailler dans les classes dont l’effectif dépasse 50 élèves. A ce niveau, il s’agit pour les enseignants de sortir de la classe quand l’effectif va au-delà de la cinquantaine.
Finalement, on peut dire sans risque de se tromper que la nation malienne s’habitue au bricolage des années scolaires. Chaque année, il faut chercher à sauver l’année qui se trouve blessée par la faute des adultes. Ceux-ci n’arrivent pas à se comprendre sur des revendications dont les enfants deviennent des dindons de la farce.
L’école malienne a trop souffert de colmatage. Il est grand temps de chercher à se comprendre pour trouver une solution définitive. Sinon, l’insécurité qui sévit au nord et centre du Mali risque d’avoir une copie au sud sur le plan de l’éducation. Après l’organisation des examens de l’année écoulée, la ministre Dédéou commence-t-elle à somnoler sur ses lauriers ? C’est la question que l’on se pose au regard de la lamentable situation dans les écoles à un peu plus d’une semaine du démarrage de la nouvelle année scolaire. « L’éducation, c’est la famille qui la donne ; l’instruction, c’est l’Etat qui la doit », disait Victor Hugo. Donc, il ne faudra plus s’amuser en la matière.
Dieu vieille !
Bazoumana KANE