Année universitaires 2010-2011 : S’achemine-t-on vers une année blanche ?

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Suite au constat d’insécurité et d’insalubrité qui prévaut dans les résidences universitaires, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et ses partenaires seraient en concertation pour les fermer pour trois mois afin de les réhabiliter. Et avec le retard considérable qu’accusent certaines Facultés dans les cours, peut-on dire qu’on s’achemine vers une année blanche ?

 

La situation hygiénique, sanitaire et sécuritaire de nos résidences universitaires est préoccupante et alarmante. Notre  Université est devenue une jungle en raison de l’insécurité galopante qui y règne et un taudis, pour ne pas dire une porcherie. En effet aujourd’hui, elles sont à la croisée des chemins. On y voit toutes sortes de dangers, surtout au Campus de la FAST et de l’IUG. Là-bas, c’est la pléthore d’étudiants qui règne en maître ; les lits sont superposés jusqu’au plafond. Dortoirs et balcons sont saturés. Les Campus qui doivent abriter 3000 étudiants, accueillent le double voire le triple sous prétexte de solidarité entre étudiants. A cela, s’ajoutent la vétusté des bâtiments, la promiscuité de vie des locataires, l’écoulement des eaux usées et des eaux de robinet. Tout ceci est renforcé par l’installation électrique anarchique et les petits commerces de tous genres. De surcroît, les habitants de ces lieux ne sont pas tous des étudiants. Il y a parmi eux des commerçants, des loubards, des voleurs, des vagabonds, des prostitués… A ce tableau sombre, il faut ajouter la circulation et la prolifération des armes à feux et des armes blanches dont certains étudiants n’hésitent pas à en faire usage à la moindre contestation. Et le plus marrant, c’est l’envahissement des nouveaux locaux de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP) par les ordures.

 

Ayant décidé de commun accord avec les responsables du bureau de la Coordination AEEM de rendre la gestion des campus au Centre National des Œuvres Universitaires (CNOU), les autorités universitaires auraient pris peur de l’état physique même des campus. Les bâtiments privés n’étant pas suffisants pour héberger les internés, le Ministère serait en concertation avec les différents partenaires pour fermer les résidences pendant au moins trois mois pour réhabiliter les locaux. Car, ils ont peur d’un effondrement des immeubles, si rien n’est fait. Si cette décision venait à être appliquée, l’année blanche serait inévitable. Pour cause, à la FAST, l’année académique 2009-2010 n’est pas encore validée et les professeurs boycott les examens. A la FLASH, on  a fini avec l’année académique 2009-2010. Mais, avec la grève illimitée du SNESUP, le retard de 2010-2011 est considérable. En ce qui concerne le CESB, les inscriptions ont commencé en mai dernier et se poursuivent. Quant à la FSJP, depuis janvier 2011, les cours se déroulent normalement en dépit de la grève du SNESUP. Déjà, cette situation à double vitesse dans la même Université menace sérieusement la validité de cette année académique et coupe le sommeil au Département de tutelle. Depuis des années, le Gouvernement joue au pompier. Parfois, c’est le calcul des 25 semaines pour sauver l’année, souvent c’est la session unique comme ce fut le cas l’année dernière. A cela, s’ajoute la privation des professeurs de leurs vacances moyennant à une promesse de récompense. Soulignons que malgré la reprise des cours au niveau du SNESUP, si les cours ne continuent pas pendant les vacances, il serait difficile voire impossible de valider cette année. Selon certaines indiscrétions, les professeurs n’entendent pas cette fois-ci se priver de leurs vacances.  Face à ces problèmes récurrents, Mme Siby prendra-t-elle la courageuse décision d’annuler cette année académique pour partir sur de nouvelles bases l’année prochaine? Alors attendons de voir.

Oumar KONATE      

 

Fraudes aux examens de fin d’année :

La COSC-EPT exige des sanctions exemplaires

 

Dans une déclaration en date du 30 juin 2011, la Coalition des Organisations de la Société Civile pour l’Education pour Tous (COSC-EPT) exige du Gouvernement des sanctions exemplaires contre les responsables des fuites de sujets enregistrées lors des examens du DEF et du BAC et invite par conséquent le Ministère en charge à revoir sa copie dans l’organisation des examens de fin d’année.    

                                                                                

 Dans cette déclaration, la Coalition déplore et condamne le phénomène de la corruption dans nos établissements scolaires et met un accent particulier sur l’attitude du Gouvernement qu’elle qualifie de dilatoire et d’inacceptable. Une manière pour cette Organisation de la société civile, à travers sa présidente, Mme Maiga Kadiatou Baby, d’interpeller le Gouvernement face à l’état actuel du système éducatif de notre pays. Convaincue que les évaluations constituent un moment extrêmement important dans la vie des apprenants et des enseignants qui les encadrent et soucieuse de la qualité de la formation dispensée, la COSC-EPT déplore et condamne sans réserve, la fuite des sujets des examens du DEF et du Bac au titre de l’année 2010-2011. D’autre part, consciente que des parents d’élèves facilitent et entretiennent la fraude lors des examens, Mme Maïga Kadiatou Baby, dans sa déclaration, en  appelle au sens de responsabilité des parents pour inculquer la valeur du mérite aux enfants, gage d’un avenir meilleur. Bien plus, elle est persuadée que le système éducatif malien doit construire les conditions d’un apprentissage basé sur l’émulation saine et la valorisation du mérite. Aussi, elle assure que la fraude, sous toutes ses formes, est une source de déchéance morale et intellectuelle, contraire à la qualité de l’éducation.    

                                                

 Les responsables de la Coalition vont plus loin à travers Modibo Diakité qui accuse l’Etat malien de jouer au dilatoire avec sa politique deux poids deux mesures. «En son temps, l’Etat a toujours sanctionné les responsables de la fuite des sujet en les jetant en prison. Cette fois-ci,  il s’est avéré qu’il y a eu  des fuites de sujets aux examens du DEF et du BAC. Une situation qui n’honore et ne valorise en rien la qualité du niveau des candidats. Tout le monde sait que ces fuites ne sont venues que du Ministère de l’Education Nationale, de l’Alphabétisation et des langues nationales, puisque c’est le seul Département qui choisit les sujets. Il faut donc sanctionner les coupables», a martelé M. Diakité.

Nouhoum DICKO

 

 

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