Alphabétisation au Mali : Les grandes actions du ministère de l’Education nationale

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Mme Togola Jacqueline
Mme Togola Jacqueline Nana, ministre de Education

Une alphabétisation massive sur toute l’étendue du territoire national qui prend en compte les langues nationales a été initiée par le gouvernement. Des grandes actions sont aussi envisagées dans le même domaine. Même si des efforts restent à faire dans ce que les spécialistes appellent le ‘’programme vigoureux d’alphabétisation’’.

Sous le thème de : « l’alphabétisation passage incontournable pour une paix durable », le Mali à l’instar des autres pays du monde a célébré la journée internationale de l’alphabétisation le 08 septembre dernier au Cicb. Présidé par le ministre de l’Education national Togola Jacquiline Marie Nana, celui de la formation professionnelle Mahamane Baby, du Directeur du bureau de l’Unesco à Bamako Lazare Eloundou, de la représentante de la première dame et plusieurs invités de marque.

“Quand un peuple n’ose plus défendre sa langue, il est mûr pour l’esclavage.” écrivait Rémy de Gourmont poète, dramaturge, romancier et essayiste français, tant la langue est incontournable dans la socialisation de la personnalité, dans son éducation et dans le maintien de sa dignité et sa liberté. C’est d’ailleurs dans ce contexte que le maire de la commune III abordait ses mots de bienvenue.

Pour le représentant de l’Unesco Lazare Eloundou, «l’alphabétisation permet de réduire la pauvreté, de trouver un emploi, d’obtenir un meilleur salaire. Elle est l’un des moyens les plus efficaces pour l’amélioration de la santé des mères et des enfants, de comprendre les prescriptions des médecins ou d’accéder aux soins; elle est une occasion de rappeler cette simple vérité : l’alphabétisation change la vie et même davantage, elle en sauve ». L’alphabétisation est un des principaux éléments de promotion du développement durable dans la mesure où  c’est un moyen de prendre des décisions dans le domaine de la croissance économique du développement social et d’intégration environnementale.

D’apres l’Unesco 781 millions d’adultes ne savent ni lire, ni écrire, ni compter et les deux tiers sont des femmes. Plus de 250 millions d’enfants sont incapables de déchiffrer une seule phrase, malgré que la moitié d’entre eux ait passé quatre ans à l’école. Le Mali est classé 22e sur 28 pays par l’indice de l’Education pour tous au niveau africain, compilé par l’Unesco en 2012. Malgré des avancées, l’objectif de scolarisation universelle est loin d’être atteint pour 2015. Au Mali plus de 60% des femmes restent analphabètes et 70% des jeunes ne savent ni lire, ni écrire, autrement n’ont aucune compétence   pour améliorer leur condition et de participer au développement du pays. Face à l’ampleur des attentes des défis restent à relever car aucun pays ne peut espérer fonder durablement la paix s’il ne trouve pas les moyens d’établir une confiance entre ses concitoyens grâce à des systèmes d’éducation inclusifs qui prônent la compréhension mutuelle, le respect, la tolérance et le dialogue a ajouté M. Eloundou.

Pour la représentante de la première dame, « l’alphabétisation est la voie royale qui permet d’acquérir le savoir, le savoir-faire et le savoir-être, elle permet à chaque citoyen de  s’affirmer et se réaliser en participant au  développement du pays. Savoir et écrire un important impératif de faire usage de sa raison. En somme, elle est la pierre angulaire de la paix ».

Le ministre de l’Education nationale Mme Jacqueline Marie Nana, a souligné d’abord que le Mali a abrité en 2007 une conférence sous régionale sur l’alphabétisation qui aboutit sur des fruits perceptibles de nos jours à travers le programme vigoureux d’alphabétisation, elle vise une alphabétisation massive sur toute l’étendue du territoire national tout en prenant en compte les langues nationales. Le ministre de l’Education nationale a aussi expliqué que le gouvernement a entrepris un certain nombre d’actions au nombre desquelles: la création de la direction nationale de l’éducation non formelle et des langues Nationales ; l’accroissement du budget alloué à l’alphabétisation et l’éducation non formelle ; la multiplication des centres d’alphabétisation, des centres d’apprentissage féminins ; l’ouverture d’un centre d’éducation pour l’intégration etc.

Malgré ces résultats appréciables, beaucoup d’efforts restent à déployer comme la continuation de la mise en œuvre du programme vigoureux d’alphabétisation ; l’ouverture de nouvelles structures d’Education non formelle, notamment les Centres d’Apprentissage Féminins (Cafe), les Centres d’Enseignements et d’Intégration (Cei), les Centres d’Education pour le Développement(Ced) et les Centres d’Apprentissage Féminins (Caf) ; la formation néo-alphabète et leur intégration dans le tissu économique.

Mahamadou Mahamoudou  (stagiaire)

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