C’est avec cette phrase que le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Mme Ginette Bellegarde a avoué aux étudiants de la Faculté de Médecine Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie (FMPOS) son impuissance et son manque d’autorité, vis-à-vis, du dossier de l’université Kankou Moussa. C’était, à la faveur de sa rencontre avec les étudiants par rapport à l’ouverture de la faculté.
Aujourd’hui, l’atmosphère est pourrie entre Mme Ginette, les étudiants de la FMPOS et les fondateurs de l’Université privée Kankou Moussa. Tout comme la FMPOS de Bamako, cette nouvelle université forme les étudiants en médecine.
Et c’est surtout, les recalés de la première année de la FMPOS et non moins victimes du numerus clausus qui s’y viennent pour s’inscrire. Et ce sont les mêmes professeurs de la faculté de médecine qui y dispensent les cours. En effet, la création d’une telle université par ces mêmes professeurs de la FMPOS est un paradoxe. Cela est un affront à la déontologie du métier mais aussi à la logique des choses. Il ressort de nos investigations que le ministre de l ’ E n s e i g n e m e n t Supérieure, Mme Ginette Bellegarde, au début a contesté le projet. Mais à la fin, elle aurait donné son accord pour le projet. La signature de l’autorisation de la création de cette université par Mme le ministre de l’enseignement supérieure et de la recherche scientifique est un signe de faiblesse et de manque d’autorité au sein du gouvernement. Car, selon certaines indiscrétions, il y a eu une pression du haut d’en haut. Si les professeurs
peuvent enseigner et à la FMPOS et à l’université Kankou Moussa, pourquoi, maintiennent-ils le numerus clausus à la première année de la FMPOS ? S’interroge un étudiant de la FMPOS. Il s’insurge : « les professeurs ont créé cette université
pour se faire la poche sur le malheur des pauvres étudiants victimes du système que ces même professeurs ont instauré à la FMPOS ». Avant d’ajouter : « A l’université privé de ces professeurs, les étudiants, même s’il n’ont pas la moyenne d’admission, ils passent à la classe supérieure. Tout le monde passe. Et la devise reste : on a payé cher et on passe. Car, les parents n’accepteront pas qu’on nous fasse redoubler. Alors on passe en classe supérieure. C’est tout ! ». Et notre interlocuteur de conclure : « Bon nombre de ces écoles secondaires et supérieures privées non pas une bonne réputation. La preuve en est que, l’an dernier l’examen du DEF et le Baccalauréat certains de ces écoles n’ont pas eu plus de 5% de taux d’admission. Si un tel cas se reproduit dans les universités de médecines, je vous laisse vous-même imaginé ce qui se produira dans nos hôpitaux dans les années à venir ».
Baba Ahmed