Suite à l’affaire des fuites de sujets au DEF et au baccalauréat, 15 agents de différentes directions de l’éducation ont été interpellés à la BIJ. Plus de 8 millions F CFA et 200 faux diplômes du DEF et du bac 2014 saisis sur Zana Coulibaly, planton au Centre national des examens et concours de l’éducation (CNECE).
La lutte contre les fossoyeurs de l’école malienne a connu un regain avec l’arrestation, le lundi 23 juin dernier, de membres d’un réseau qui s’est spécialisé dans la vente des sujets d’examens et de vrais-faux diplômes du DEF et du baccalauréat notamment.
En effet, à la suite des investigations que Mme le ministre de l’Education nationale, Togola Jacqueline-Marie Nana, a fait mener par les services de sécurité et de renseignements, des têtes ont commencé à tomber.
C’est ainsi qu’on apprend que quinze personnes, dont la majorité exerce au sein même du département, ont été arrêtées et conduites à la Brigade d’investigation judiciaire (BIJ) où elles subissent un interrogatoire sur leur implication supposée dans la fraude qui a émaillé les examens du DEF et du baccalauréat de 2014.
La plupart de ces présumés faussaires proviennent des structures de l’éducation telles que le Centre national des examens et concours de l’éducation (CNECE), la direction nationale de l’enseignement fondamental (Dnef), l’enseignement supérieur, le Cap (Centre d’animation pédagogique) de Banankabougou (quartier de la rive droite de Bamako).
Quant au principal suspect, il se nomme Zana Coulibaly, planton de son état au CNECE. Selon des sources bien informées, cet individu “travaillerait” de connivence avec des directeurs à l’intérieur d’un réseau de vente de sujets dont l’épicentre se trouve être au sein même du ministère de l’Education.
Au moment de l’interpellation de ce suspect à Baco-Djicoroni, les enquêteurs ont trouvé chez lui une somme de 8 millions F CFA et quelque 200 vrais-faux diplômes du DEF et du bac, des examens qu’on n’a pas encore fini de corriger. En effet, toujours selon les mêmes sources, Zana Coulibaly et ses commanditaires faisaient passer au DEF ou au bac tout candidat qui s’acquittait de la somme de 100 000 F CFA pour le DEF et 350 000 F CFA pour le bac.
Pour cela, des vrais-faux diplômes avaient été déjà confectionnés dans le but de les introduire, le plus officiellement possible, dans le circuit ; c’est-à-dire dans l’ordinateur parmi la liste officielle des candidats qui ont réellement réussi à leur examen. Comme cela est désormais de notoriété publique, depuis des années cette pratique existe, mais c’est la toute première fois qu’elle fait l’objet de dénonciation par les autorités du ministère de l’Education. Au premier rang desquelles le ministre lui-même, Togola Jacqueline-Marie Nana.
Depuis lundi donc, Zana Coulibaly et une quinzaine d’autres individus présumés membres dudit réseau méditent leur sort à la BIJ où les langues commencent à se délier.
Parmi les suspects que la BIJ est en train d’interroger figurent des retraités et plusieurs dames dont l’épouse d’un douanier bien connu et qui habite le quartier de Djélibougou. Les enquêtes se poursuivent et d’autres suspects sont attendus à la BIJ pour grossir le rang de ces faussaires sans foi ni loi.
Des promoteurs d’écoles privées sont également dans le collimateur de la justice. L’un d’entre eux, pour ne pas le citer à cette étape des enquêtes, avait tenté de soudoyer un conseiller du ministre qui l’avait pris, le premier jour de l’examen du DEF, la main dans le sac en train de distribuer des sujets traités aux candidats issus de son établissement.
Il avait tenté de proposer 2 millions F CFA pour acheter le silence du conseiller. Ce dernier l’a dénoncé à la police et a saisi un huissier pour faire le constat de cette forfaiture. Ce promoteur d’école privée court maintenant le risque de voir son établissement fermé… et lui-même pourrait difficilement échapper à la prison.
Comme on le voit, le ministre de l’Education a trouvé un réseau qui a certainement juré de ne pas lui rendre la tâche facile dès lors qu’elle a décidé de lutter contre les intérêts sordides de cette pègre. En tout cas, mardi encore, devant les élus de la nation, la dame de fer a réitéré son engagement de ne point s’arrêter en si bon chemin. C’est dire que les prochains jours nous édifieront davantage sur les éléments du réseau et sur ses ramifications.
Djibril Traoré
Rien à dire,
De personnes de petites mœurs se permettent de briser l’avenir de toute une nation au profit de leurs sales desseins et besognes!
Mme la Ministre, aujourd’hui, vous déplaisez à beaucoup de gens, surtout ceux dont la réflexion ne dépasse pas le bout de leur nez, mais vous œuvrez pour le Mali, pour que cette grande nation, qui a tant souffert des moqueries, rayonne comme jadis au concert des nations! Le chemin reste long mais vous y parviendrez!
Le titre ne colle pas avec le contenu.pauvre journaliste.
Bouc emissaire ou coq emissaire, on s’en fou. Il faut les botter.
Merci Mme le ministre TOGOLA.Le planton, Zana Coulibaly n’est ni le seul salarié, ni le seul planton du ministère.Il fallait commencer par quelqu’un pour remonter la file.Maintenant s’il y a des personnes qui sont contre ces arrestations, c’est qu’elles tiraient profit elles aussi de ces trafics au détriment de la qualité même de notre enseignement!Moi je pense qu’avec ces arrestations le Changement a bien été amorcé.C’est aux maliens eux-mêmes de faire en sorte que tout ce qui se passait comme corruption et trafics ne soit plus possible même après le ministre qui a démantélé le reseau. 😉
Comments are closed.