Les dirigeants du Collège Horizon, ont animé mercredi dernier (en présence de leur avocat, Me Demba Traoré), une conférence de presse à la direction générale de l’établissement.
Il s’agissait à travers cette rencontre, de signaler entre autre qu’ils ont porté plainte contre la Fondation Maarif de Turquie pour violation de domicile, atteinte à la liberté de travail et autres. Cela, afin d’obtenir une annulation de la décision ministérielle affectant tous les actifs des établissements « Collège Horizon » à MAARIF.
La conférence s’est déroulée en présence de M. Martin Celikel, directeur général de collège Horizon, M. Souleymane Traoré, secrétaire général, Me Demba Traoré, avocat de l’établissement et plusieurs autres invités.
Au cours de la rencontre, les conférenciers ont, à l’unanimité, dénoncé l’absence des dirigeants de Collège Horizon aux discussions qui seraient actuellement en cours.
«Il y a eu une table de discutions avec de nombreux intervenants, mais en l’absence des premiers concernés, à savoir nous, les représentants du Collège Horizon. Il est inacceptable que d’autres décident à notre absence de notre sort et de ce qui nous appartient. Parce que, le Collège Horizon est une entreprise légalement construite et enregistrée au registre de commerce et immobilier de Bamako… », ont martelé les conférenciers.
Prenant la parole, M. Martin Celikel, Dg de Collège Horizon, a rappelé que son établissement s’est installé dans notre pays pour combattre l’ignorance. « Et, depuis sa création en 2002, ses résultats et ses performances sont connus de tous. A titre d’exemple, au baccalauréat malien signale-t-il, le taux d’admission des élèves de Collège Horizon oscille entre 90 et 100%. En plus, dit-il, l’établissement a initié en 2004, un programme de recrutement des boursiers qui prend en charge 5 à 6% d’enfants issus de familles pauvres ».
Mieux encore, dira le Dg de Collège Horizon, l’établissement fait don chaque année (à l’occasion des fêtes nationales) de viande, d’huile et d’autres produits aux personnes démunies. Aussi, nous distribuons des kicks scolaires aux écoles ainsi qu’aux villages partenaires. « Cela signifie que le Collège Horizon n’est pas seulement une école pour les riches, mais aussi une entreprise citoyenne qui se soucie des personnes vulnérables », a conclu M Celikel.
En attendant une décision de la justice
Me Demba Traoré, avocat de Collège Horizon, a pour sa part rappelé que le 12 août dernier, le gouvernement malien a signé un protocole d’accord avec une fondation dénommée Fondation MAARIF, représentant les autorités turques. « dans ce protocole, il est mentionné que l’Etat malien a décidé de transférer tous les actifs des établissements ‘’Collège Horizon’’ à cette fondation MAARIF. Or, les établissements ‘’Collège Horizon’’ sont des établissements privés d’enseignement en République du Mali. Ils ont des autorisations de création et d’ouverture et ont commencé à travailler au Mali conformément à la règlementation en vigueur depuis leur création… La dernière autorisation signée par le gouvernement du Mali, les habilitant à fonctionner comme un établissement privé d’enseignement au Mali, date de mars 2017 », a-t-il ajouté.
Au regard de tout cela, le 12 août dernier, souligne Me Traoré, le gouvernement a décidé de transférer tous les biens des établissements Collège Horizon à la Fondation MAARIF. Alors que, les biens transférés n’appartiennent ni à l’Etat malien, ni à l’Etat turc. « C’est une association de droit malien qui gère les établissements ‘’Collège Horizon’’, notamment ceux de Bamako… Ce qui est encore grave, c’est que tous les protocoles ont été pris en l’absence du véritable propriétaire… Et un jour, on envoie des policiers et un huissier pour venir leur notifier, non seulement ce protocole, mais aussi les décisions d’abrogation de l’arrêté signé par les ministres et qui les autorisaient à fonctionner comme établissement privé… », Explique-t-il.
C’est pourquoi, indique Me Traoré, nous avons décidé d’attaquer devant le tribunal administratif de Bamako la décision du gouvernement malien pour l’annulation des autorisations d’enseigner qui avaient été données. « Nous avons aussi saisi la section administrative de la Cour suprême pour annulation des arrêtés pris par le ministre. », a renchéri l’avocat.
Comment peut-on transférer les biens d’autrui à un autre dans un Etat de loi et de droit privé comme le Mali, s’est interrogé Me Demba Traoré qui a annoncé qu’une plainte a été portée contre le coordinateur de la fondation MAARIF pour avoir saccagé l’établissement de Korofina. «La plainte a été déposée auprès du procureur du tribunal de la commune IV et celui-ci a désigné le service d’investigation judicaire de la gendarmerie du camp 1 pour l’enquête », indique-t-il.
Selon Me Traoré, une autre plainte a été également déposée au niveau du procureur de la commune I pour violation de domicile, atteinte à la liberté de travail, dommage à la propriété et vol.
Aussi, signale-t-il, le voleur pardon, la Fondation Maarif a envoyé des gardes à Korofina pour détruire les biens de l’établissement, brûler les dossiers des élèves, voler les disques durs et même la Caisse d’argent et chassé tout le personnel.
Ce comportement, selon Me Demba Traoré est indigne de gens sensés venir pour éduquer. « C’est aussi une faute grave que le gouvernement malien a commise », conclura l’avocat.
Aminata Dagnon