L’affaire de la cession du Collège Horizon à la Fondation Maarif est loin de connaître son épilogue. L’avocat de Collège Horizon, Me Demba Traoré, a annoncé avoir porté plainte contre le coordinateur de la Fondation Maarif au Mali. C’était à la faveur d’une conférence de presse tenue le mercredi 04 octobre au siège dudit établissement.
Créé en 2002, l’établissement scolaire Collège Horizon Education France au Mali est en passe de disparaître. Pour cause, l’Etat malien a décidé en 2017 de transférer l’actif dudit établissement à une Fondation dénommée Maarif. Ce qui n’est pas, du point de vue juridique, possible, selon Me Demba Traoré. A l’en croire, les établissements Collège Horizon respectent toutes les lois du Mali. Ils ont l’autorisation de création et d’ouverture. La dernière en date est de mars 2017. Mais, s’indigne-t-il, le gouvernement a subitement décidé de transférer l’actif du Collège Horizon à Maarif. Alors que ces biens n’appartiennent ni à l’Etat turc encore moins à l’Etat du Mali. Comment peut-on transférer les biens d’une tierce personne à une autre, s’interroge Me Demba Traoré. Même dans la rue, cela n’est pas admissible à fortiori en droit. Avant de laisser entendre que l’Etat malien n’a aucune qualité, aucune compétence de transférer Collège Horizon à Maarif dans les circonstances actuelles.
S’agissant de la fermeture d’un établissement scolaire, l’avocat dira qu’il faut que l’administration commette une faute grave. Il s’agit de la condamnation des administrateurs à des peines de prison ferme. Or, aucun membre de Collège Horizon n’a été condamné. L’Etat étant un sujet de droit a l’obligation de respecter la loi avant de la faire respecter par les citoyens.
Me Demba Traoré a justifié sa plainte contre le Coordinateur de la Fondation Maarif au Mali. Pour lui, après la tentative de corruption des propriétaires des maisons objet de baux conclus avec Collège Horizon de résilier leurs contrats pour en signer de nouveaux contrats avec lui, le coordinateur de Maarif a induit en erreur la Garde républicaine en se faisant accompagner par ces derniers dans les locaux du Collège. Pire, ajoute-t-il, Maarif a défoncé les portes du Collège Horizon de Korifina, brûlé les dossiers des élèves, volé les ordinateurs et les disques durs des ordinateurs. Jugez en vous-mêmes. Qui est là pour éduquer et qui est là pour le brigandage entre les deux protagonistes. S’il y a un briguant ou terroriste dans cette affaire, c’est bien Maarif, a-t-il ajouté. Mieux, le Mali a violé le Pacte international du droit civil et politique qui indique qu’aucune personne ne doit être jugée pour son opinion politique. Encore qu’il n’y a aucune preuve que les responsables de Collège Horizon sont des partisans de l’opposant au régime turc. Pour ces manquements graves, «nous avons porté plainte contre le coordinateur de la Fondation Maarif au Mali au niveau de la commune IV. Les enquêtes sont en cours», a déclaré Me Demba Traoré.
L’autre fait saillant, indique l’avocat, c’est la décision du gouvernement de mettre en place une administration provisoire pour diriger un établissement dont il ne reconnait pas l’existence. «Je ne sais pas comment cette gymnastique est possible si ce n’est au Mali. Notre pays va perdre davantage en crédibilité dans cette affaire si l’Etat ne revient pas à la raison. J’ai honte de ce qui se passe chez nous. Le Mali n’a pas à se mêler de la politique politicienne de la Turquie. C’est pourquoi, nous avons décidé de déférer ce dossier devant les juridictions compétentes», a-t-il déclaré.
Du côté de l’administration, le DG de Collège Horizon Education France affirme qu’ils n’accepteront pas la mise en place d’une administration provisoire. Car non seulement elle n’est pas justifiée, mais aussi, elle a été décidée en leur absence. A l’en croire, Collège Horizon est là pour une bonne cause, combattre l’ignorance. Par contre, le dernier souci de la Fondation Maarif est l’éducation. Il est plutôt politique. «En 15 ans, nous n’avons créé aucun trouble au Mali. Seulement en 2 mois, Maarif a créé des problèmes à la Garde républicaine, aux procureurs», a-t-il argumenté.
Oumar KONATE