AEEM : Entre confusion et incertitude…

6

Depuis quelques années, l’association des élèves et étudiants du Mali fait l’objet de vives critiques au sein de l’opinion nationale. Réputée être à la base de bon nombre de problèmes auxquels le système éducatif est confronté selon plusieurs de nos concitoyens, cette association continue sa ‘’descente aux enfers’’. Perte de crédibilité auprès des étudiants et autres acteurs du système éducatif, manque de leadership chez la majeure partie de ses membres, escalade de la violence dans la résolution des problèmes,  querelles claniques, manipulation de plusieurs militants pour d’autres fins, légitimité de plus en plus contestée par l’opinion nationale…tels sont, entre autres, les facteurs qui confirment cet état de fait.

 

Hammadoun Traoré, secrétaire général AEEM

Malgré toutes les controverses qu’elle suscite auprès de l’opinion nationale, l’association des élèves et étudiants du mali continue tant bien que mal son petit chemin. Acteur décisif dans les évènements de mars 1991 et l’avènement de la démocratie au Mali, l’AEEM bénéficie depuis lors d’un certain privilège et d’une considération plus ou moins particulière. Ce statut, qui lui vaudra certes une place très importante dans le dispositif éducatif et le secteur social, n’a pas été sans conséquences pour l’association elle-même, le système éducatif et le pays tout entier. Même si sa capacité de nuisance collective s’est réduite durant ces 4 dernières années, suite à la volonté de ses responsables d’opter pour une école apaisée et performante en mettant fin aux sorties intempestives, l’AEEM a toujours demeuré aux yeux de plusieurs observateurs comme un danger pour le système éducatif. Certains militent même en faveur de sa dissolution pure et simple. Est-ce une solution ? Certainement pas eu égard à son rôle dans l’histoire démocratique de notre pays et à la mission qu’elle aurait pu jouer dans d’autres circonstances. Qu’à cela ne tienne, une restructuration s’impose. Et cela passe, bien entendu, par une prise de conscience des élèves et étudiants eux-mêmes, l’implication de la société civile et une responsabilité des pouvoirs publics. La nécessité de donner une nouvelle orientation à cette association, n’a jamais souffert de contestation. Mais les évènements issus du coup d’Etat militaire du 22 mars dernier ont démontré, de la manière la plus inéluctable, sa vulnérabilité face à certaines situations.
En effet, l’AEEM, depuis ce coup d’Etat, est plongée dans une confusion qui aujourd’hui laisse planer beaucoup d’incertitude quant à son avenir à court, moyen et long terme. Hamadoun Traoré demeure, aux yeux des textes donc de la loi, le secrétaire général du bureau de coordination nationale de ladite association. Mais, sa légitimité reste contestée par certains étudiants et, le comble de l’ironie, certains militants. Le comité de crise, né dans la foulée du coup d’état et ayant bénéficié à l’époque de certains soutiens pour neutraliser Hamadoun et affaiblir le bureau de coordination, s’est doté d’une certaine légitimité suite à la mise en place d’un cadre consensuel de gestion de l’association avec le secrétaire général par intérim. Lequel et toutes ses actions entreprises au nom d’un prétentieux et fallacieux  argument de réconciliation viennent d’être remis en cause avec la réapparition du Secrétaire général. Les tractations internes vont donc bon train, laissant du coup la place aux frustrations et à la division, tout en présageant un affrontement entre les deux clans qui se sont formés. Même si un calme plausible demeure actuellement au sein du système éducatif, force est de reconnaitre que c’est au nom de la sauvegarde de l’année académique. Sinon l’association des élèves et étudiants, plus que jamais, tient sa destinée en main. Sa crédibilité, sinon le peu qui l’en reste, son avenir et la stabilité du système éducatif  dépendront des choix des uns et des autres. Si pour d’aucuns, le meilleur choix reste la patience et la retenue notamment les adversaires du secrétaire général actuel ; pour ce dernier, la meilleure alternative demeure un recul vis-à-vis du mouvement pour une décision sage et incontestable. L’AEEM, quoi que l’on dise ou l’on fasse, se meurt. Sa dissolution, contrairement à la volonté de plusieurs de nos concitoyens, ne saurait être une solution et parait même impossible. Quant à son anéantissement moral sur la scène nationale et son autodestruction, rien ne pourra y remédier eu égard au bras de fer interne qui est en train de gagner du terrain. Quand les premiers détracteurs d’un mouvement deviennent ses propres militants, son avenir ne peut que se compromettre.  C’est aujourd’hui le cas de l’AEEM. La confusion et l’incertitude qui règnent en son sein méritent à la fois des éclaircissements et une remise en cause de ses membres, la responsabilité et l’anticipation de la part des responsables universitaires et la vigilance  des plus hautes autorités du pays pour palier à toute dérive.
Fousseyni  MAIGA

Commentaires via Facebook :

6 COMMENTAIRES

  1. Il faut rayer l’aeem du système éducatif malien parcequ’il agisse au non de ses membres pas au non des étudiants. tous ses membres veulent passer aux examens sans les notes nécessaires. le sécretaire général fait tout pour avoir une éventuelle place dans l’administration en se rangeant à leur coté.

  2. C’est ce satan Marico et ces autres politiciens en mal de popularité qui veulent recupérer aujourd’hui l’AEEM pour l’utiliser à tes fins inavouables. Toute cette campagne et tentative de désinformation et d’intoxication sur le jeune Hamadoun vient d’eux. Elèves et étudiants du Mali soyez vigilants, mettez quelqu’un à la tête de votre association qui se battra pour une école d’excellence et non un candidat de Marico qui ne fera que replonger l’école malienne dans un cycle de violence infernal. Restez vigilants, vous êtes guétés par le satan Oumar Marico.
    Que Dieu bénisse le Mali.

  3. Comment peut-on parler d’école performante avec de grand étudiant de 100ans. Depuis quand ce Hamadoun est étudiant? Doit-il le rester? A mon avis il faut bien faire un audit sur ce qu’on peut appeller le statut estudiantin! et les renvoyer tout ces pauvres …!J’ai peur pour mon pays et j’ai encore plus peur pour notre école. Une chose est sûr, je suis de la promotion 2001-2005, mais en quittant l’université j’ai laissé ce leader tant omnipotent qu’éternel, j’espere de tout coeur qu’avant mon retour du Sénégal, IL NE SERA PLUS ETUDIANT!

  4. Je propose une restructuration en nommant les etudiants les plus briants à la tête du bureau. Cet Amadoun ne doit plus rester à la tête de l’AEEM.

  5. Il faut la dissolution car c’est pas une association qui est là pour l’interêt des étudiants

  6. Quel est le role de cette association dans notre system educatif actuel? A mon avis il faut la dissolution pure et simple de cette association

Comments are closed.