Le calme précaire qu’a connu l’espace universitaire ces deniers temps est mis à mal avec les derniers actes de vandalisme sur le campus de Badalabougou. Le secrétaire général du bureau de coordination de l’AEEM est à couteaux tirés avec ses camardes.
Tout a commencé le lundi dernier aux environs de 17 heures sur la colline de Badalabougou au campus de la Fast, où les secrétaires généraux des bureaux de l’association des élèves et étudiants du Mali des différentes facultés ont saccagé la chambre du secrétaire général du bureau de coordination nationale de l’AEEM, Hamadoun Traoré. Comme si cela ne suffisait pas, le lendemain mardi, ils ont déclenché une grève de 48 heures sur l’étendue du territoire national sans le consentement de ce dernier.
En représailles, Hamadoun Traoré et son clan ont mis le feu dans les chambres des différents secrétaires généraux de la faculté des sciences et technique (Fast) et de l’Institut universitaire de gestion (Iug), entre autres. Et c’était le sauve-qui-peut général sur la colline du savoir et une véritable chasse à l’homme. Dans la foulée, Hamadoun et ses fidèles lieutenants ont pourchassé certains membres du Comité AEEM de la faculté des sciences économiques et de gestion présents sur les lieux et cela jusqu’au niveau de la Fsjp voisine, qui n’a voulu suivre aucun camp.
Les raisons évoqués sont diverses. En effet, les secrétaires généraux rebelles reprochent au secrétaire général du bureau de coordination le fait qu’il ait trahi ses camardes et n’arrive pas à concrétiser les doléances déposées sur la table du gouvernement notamment au niveau des deux ministères de l’éducation. Au terme de cette bataille enragée les dégâts sont considérables car des ordinaires, des matelas et autres matériels ont été saccagés.
Mais le hic est que même informée de la situation, l’administration universitaire n’a rien fait pour empêcher cette confrontation. Il faut dire que depuis un moment, le secrétaire général de l’AEEM fait face à une fronde de la part de ses camarades. Ils lui reprochent sa gestion solitaire de la crise scolaire mais aussi son deal avec le gouvernement. Car selon nombre d’acteurs du mouvement estudiantin, Hamadoun Traoré ne joue pas franc jeu avec ses collègues. Au regard de la situation qui prévaut sur le campus, il est à craindre un retour des vieux démons avec son corollaire de vandalisme sur l’espace universitaire.
Mahamane Cissé