L’université de Bamako est confrontée à plusieurs problèmes qui empêchent le bon déroulement des cours dans ses différentes facultés. Si à la Faculté des Lettres, langues, Arts et Sciences Humaines, celle de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie et à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion une année va au-delà de douze mois ou encore à la Faculté des Sciences et Techniques où deux ans ne suffisent plus pour une année académique, la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, elle, se caractérise aujourd’hui par son accalmie et sa stabilité académique faisant d’elle un exemple à suivre.
Seule faculté à ne pas garder ou presque les séquelles de la grève illimitée de l’année académique 2009-2010, la F.S.J.P fait honneur actuellement à l’université de Bamako ainsi qu’à la nation malienne toute entière. En effet, à l’heure où les autres facultés peinent à se ressaisir des difficultés de l’année écoulée, la F.S.J.P est à quatre mois de clore son année académique 2010-2011. Cet état de fait mystérieux, venant d’une faculté considérée à peine 3 années comme irrécupérable, suscite différentes questions qui méritent d’être élucidées : De quel secret disposerait la FSJP contrairement aux autres Facultés ? Pourquoi les autres structures n’arrivent-elles pas à s’en sortir ? L’administration de la F.S.J.P est-elle plus compétente que les autres ?
En guise de réponses, on peut dire que le secret que détient la F.S.J.P est que les cours se sont déroulés normalement pendant la trêve. Les examens ont été faits à temps. Les résultats publiés dans un délai respectable et la rentrée académique anticipée. Le décanat met toujours les moyens pour amortir les effets des grèves. Exemple palpable : pendant que les autres structures sont paralysées actuellement avec ce que nous appelons chez nous ‘’ les traditionnels rituels annuels du SNESUP ’’, un système antigrève est mis en place par l’administration. La stratégie consiste tout simplement à remplacer les grévistes par des professeurs non-grévistes. Mieux, une politique de dissuasion est même mise en place pour inciter certains professeurs, membres du SNESUP, à boycotter la grève. Comme résultat, les cours se déroulent si normalement à la FSJP que nous nous demandons si tonton Mallé n’y effectuera pas une décente dans les prochains jours.
Voici autant d’aspects qui nous permettent de congratuler les hommes et les femmes qui se sont battus et continuent de le faire pour restaurer la sérénité au sein de la fac de nos futurs hommes de Droit. Cette fac, antérieurement réputée être un temple de violence, se distingue présentement de la FLASH, FSEG, CESB, IUG, FMPOS, ENI et bien d’autres à travers une stabilité lui augurant une atmosphère d’enseignement acceptable dans notre pays.
Contrairement aux autres, la rentrée académique 2010-2011 y a démarré depuis le 10 Janvier 2011. Les travaux dirigés (T.D) ont commencé depuis le samedi 9 avril dernier. Dans ce sens, il y a lieu de féliciter l’administration de la F.S.J.P qui a su conduire ses étudiants sur un pied d’égalité que leurs voisins de la sous-région dans la mesure où les autres facultés sont toujours subordonnées aux répercussions de la grève illimitée de l’année dernière et subissent celles d’une autre entamée depuis le 19 mars 2011 faisant ainsi des étudiants desdites facultés les orphelins de cours qui ne savent plus où se diriger.
Si la FAST continue amèrement son année 2009-2010, ou encore à la FLASH où les cours se font de façon débridée parfois en présence d’une minorité d’étudiants, ou même au CESB où l’on vient de changer de Directeur et tenez vous bien pour des motifs jusque là méconnus. La FSJP, elle, continue tant bien que mal son petit bout de chemin.
Si les étudiants de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion sont encore et toujours au boycott de leurs résultats, ceux de la médecine, eux, attendent avec douleur et impatience les leurs, les étudiants de la FSJP apparemment ont d’autres chats à fouetter. Il s’agit, entre autres, de la situation des bourses et trousseaux. Des informations reçues auprès des autorités en charge des questions de bourse et trousseaux nous confirment que les décisions ont déjà été transférées au Cenou.
A tout seigneur, tout honneur, la FSJP fait aujourd’hui la fierté de l’université de Bamako même si en réalité tous ses vieux démons ne sont pas encore enterrés. Qu’à cela ne tienne, rendons à César ce qui lui appartient. Et à travers cet article, Le Flambeau entend planter le décor et pourquoi pas au besoin ouvrir le débat.
SEYDOU KARAMOKO KONE