À propos de la crise dans l’enseignement supérieur : Le SNEC appelle l’Etat à sauver l’année académique

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"Nous tenons à l’alignement de notre rémunération (salaire et heures supplémentaires) sur celle de nos homologues de la sous-région. Nous ne prônons pas le " tout, tout de suite", comme on veut le faire croire. Nous sommes prêts à mettre fin à notre grève illimitée, pour peu que l’Etat daigne nous faire entrer, de façon progressive, dans nos droits". Ce sont là les termes de Tibou Telly, le Secrétaire général du Bureau exécutif du SNEC et ses collaborateurs de la section enseignement supérieur, qui étaient hier, 22 juin, face à la presse, à la Bourse du travail. Ils appellent l’Etat à faire quelque chose pour sauver l’année académique qui est en train de prendre des teintes blanchâtres

Les premiers responsables du Syndicat National de l’Education et de la Culture (SNEC) dont le Secrétaire général du Bureau Exécutif, Tibou Telly, le Secrétaire général de la section nationale de l’enseignement supérieur, Ismaïla Komé, ont expliqué leurs revendications liées à l’adoption du système LMD. "Nous avons déposé, le 22 mars 2010, un préavis de grève auprès du ministre du Travail, de la fonction publique et de la réforme de l’Etat. Il est articulé autour de 9 points de revendications. Une commission de conciliation a été mise en place, le 30 mars, sous l’autorité dudit ministre", a indiqué Ismaïla Komé. Il a ajouté que des accords ont été conclus sur certains points, notamment le reversement des retenues sur trois mois de salaire, en 2008, "à la suite d’une grève qui n’a été ni initiée ni observée par le SNEC " et le rétablissement de la légalité au niveau des départements d’enseignement et de recherche (DER) à la FSEG. Pour les responsables du SNEC, ces points d’accord n’ont pas été exécutés conformément au calendrier arrêté au sein de la commission et restent pendants.

Ils dénoncent l’impasse actuelle autour des points de revendications dits de souveraineté (ceux sans la satisfaction desquels la grève sera toujours maintenue) : alignement de la rémunération sur celle des homologues de la sous-région, avancement de grade pour tout enseignant qui totalise cinq ans d’ancienneté dans son grade (à défaut de la nouvelle hiérarchie que le système LMD impose). C’est dans ce contexte que, sur avis de réunion du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, il y a eu des rencontres avec le Gouvernement représenté par plusieurs départements ministériels. "Ils nous ont soumis un calendrier et des points de négociation qui n’avaient qu’un lointain rapport avec nos points de révendications. Le réaménagement a duré un mois. Parallèlement, nous avons eu des rencontres avec le Comité consultatif du Médiateur et de la société civile. C’est alors qu’une Commission de négociation a été créée par décision, sous l’autorité du ministre de tutelle".

Et Ismaïla Komé de faire constater que cette Commission a pour mission de relire les statuts des enseignants et chercheurs du supérieur. Ce qui fut fait avec quelques désaccords. Mais, là où le bât blesse, selon les responsables syndicaux, c’est le fait que le Gouvernement propose de  diminuer la grille salariale de 50 % (précédemment proposée par le ministère de tutelle) lors de la récente rencontre à la primature.

Les propositions concrètes issues de cette rencontre sont : une majoration de 10% de la grille salariale en vigueur, une augmentation de la prime de fonction spéciale de 27 500 F, l’octroi d’une prime de recherche au taux annuel de 520 000 F pour les assistants, une prime de documentation au taux annuel de 190 000 F, une indemnité mensuelle d’encadrement de 20 000 F.

Cette dernière indemnité, a dit Ismaïla Komé, est octroyée en lieu et place des frais dus au titre des heures supplémentaires d’encadrement de mémoires, qui reviennent à 1 500 000F par an et par assistant en moyenne, donc 125 000F/mois.

Sa suppression fait une diminution de 55,97% de sa rémunération. "L’ensemble des majorations, par contre, se chiffre à 121 048F (54,20%) pour un assistant à raison de 15 084,4 F pour salaire et 105 963,6 F pour indemnité et primes. Et c’est bien cette augmentation de 54,20% qui a été communiquée à nos concitoyens par la partie gouvernementale, tout en ignorant superbement la diminution de 55,97 %. Ce qui nous fait une diminution nette de 1,77% pour un assistant ", a-t-il martelé.

Bruno  Djito SEGBEDJI

 

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