4es Universités africaines de la communication :rnLes entreprises de presse africaine au crible

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Le Burkina a abrité les 29 et 30 novembre 2007, les 4es universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) sur le thème : « entreprises de presse africaine privée et publique, problématique des sources de financement, enjeux et perspectives ». Une rencontre qui a permis de faire l’Etat des lieux des entreprises de presse africaine et de faire des ébauches de solutions aux multiples difficultés auxquelles elles sont confrontées.

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 Placées sous la présidence de S. E. Tertius Zongo, Premier ministre du Faso, les 4es universités de l’UACO ont enregistré la participation record de sommités des médias africains, européens ainsi que des professionnels, universitaires et étudiants. Pendant deux jours, les discussions et les échanges ont porté sur des sous-thèmes très variés comme : « la problématique de la presse en langues africaines dans un contexte de démocratisation et décentralisation »

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Autre thème sur lequel les participants ont porté un vif intérêt a été « la place de l’entreprise de presse africaine dans la perspective des sociétés de l’information et des savoirs », présenté par Hamidou Konaté, directeur de la Coopérative culturelle multimédia Jamana (Mali). Dans sa communication, M. Konaté a partagé avec les participants l”expérience de Jamana en tant qu”entreprise de presse et le combat de Jamana pour une visibilité des langues nationales même sur l’Internet.

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En faisant l”historique de la Coopérative Jamana, il a insisté sur la part du bénévolat, de l”engagement du personnel de l’entreprise qui, à ses dires, est très important et constitue une loi fondamentale de la philosophie de Jamana. Toutes choses qui ont permis, a-t-il révélé à l’assistance, de lancer plusieurs autres activités. L’état de précarité de la presse malienne n’a pas été en reste dans les échanges. Le directeur de Jamana a expliqué cette situation par un environnement économique de plus en plus difficile, une moins bonne qualité du produit et surtout une immixtion du politique et une méprise de l”administration.

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Pour M. Konaté, les perspectives économiques des entreprises de presse ne sont pas sombres. « Nous devons aller vers la diversification et le regroupement. Diversification pour tenir compte des aspirations de diverses couches socio-économiques et fusion pour ne pas multiplier inutilement les titres. Pour cela, il faut obligatoirement que les éditeurs de presse élaborent et appliquent des conventions collectives, que l”Etat mette en place des fonds de soutien au développement de la presse, en facilitant l”accès à des crédits bancaires. La création d”une centrale d”achat pour les intrants, la mise en place d”une messagerie, l”adoption d”une convention collective ».

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Ces différentes actions sont urgentes à mettre en œuvre afin de permettre à la presse privée malienne, de mieux assurer sa mission de service public et d”être économiquement rentable, a souligné M. Konaté. A l”instar de M. Konaté, les autres conférenciers ont aussi brillé par la pertinence de leurs exposés.

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Les contributions ont porté sur les problématiques relatives aux missions de la presse dans le contexte africain marqué par l”analphabétisme, la faiblesse du tissu économique, les pesanteurs socio-culturelles qui ne favorisent pas l”émergence d”une véritable entreprise de presse ainsi que la désorganisation du secteur de la publicité…

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Dès lors, il est apparu, au cours des 4es universités de la communication, nécessaire de trouver une formule qui maintienne un équilibre entre les missions de service public et les besoins en ressources d’une part et d’autre part le renforcement des capacités managériales de beaucoup de responsables des entreprises de presse africaine qui manquent de transparence et de vision stratégique dans leur gestion.

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En ce qui concerne la subvention de l”Etat à la presse, il a été émis l”idée que celle-ci s”inscrive dans la perspective d”une disparition à terme. Cependant, son maintien à l”heure actuelle s”impose au regard des réalités des pays africains. Toutefois, elle nécessite une réorientation de la philosophie de sa gestion.

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A cet égard, l”aide devra contribuer à créer un espace juridique adéquat, favoriser l”accès aux sources et à la création des fonds de garantie pour assurer l”accès au crédit par les entreprises de presse. Au demeurant, il faut allier l”aide directe de l”Etat à des mécanismes palliatifs comme la défiscalisation, l”exonération des taxes sur les intrants.

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Les débats ont abouti à des recommandations dont la mise en œuvre, selon les organisateurs, doit permettre la prise en charge des questions liées à l”épanouissement de l”entreprise de presse en Afrique. L”ensemble de ces recommandations porte essentiellement sur la formation professionnelle et en management des entrepreneurs de presse. Sur ce point, les participants aux 4es UACO, recommandent que l”Etat contribue à asseoir des fondements juridiques sains pour l”exercice idéal de la profession.

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Amadou Baba Wague

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(correspondance particulière)

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