La grève des enseignants de l’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako est rentrée dans sa troisième semaine. Les grévistes, déçus de l’incapacité des autorités universitaires à respecter leurs engagements, n’entendent plus cédés. « Nous n’allons plus laisser l’état nous berner. Si nous ne voyons pas nos sous dans notre compte, nous allons toujours maintenir notre grève », affirme un Enseignant de l’ULSHB.
Après le mot d’ordre de grève levé par le SNESUP et le SNEC pour respecter l’état d’urgence et la situation dans laquelle notre pays se trouve, le secteur de l’enseignement supérieur se trouve toujours confronté à certains problèmes dans d’autres structures universitaires. C’est le cas de l’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako où les enseignants vacataires, accompagnés par les permanents, sont toujours en grève suite au non paiement de leurs arriérés d’heures supplémentaires et de frais de correction. Et cela va de semaine et en semaine.
Depuis plus de trois semaines, les cours sont perturbés dans cette structure faute de l’incapacité des autorités universitaires à trouver des solutions aux problèmes du secteur depuis un certain nombre d’années. Et comme Conséquences de cette faillite des responsables en charge de la question, la démoralisation des apprenants, la suspension des activités pédagogiques et la perturbation de l’année académique déjà mal partie. Cette situation ne cesse de susciter des polémiques et les différents protagonistes ne manquent d’occasion pour se lancer des éponges. Si du côté du département, l’on tente de jouer la carte de l’apaisement en faisant savoir que des mesures idoines ont d’ores et déjà été prises pour la résolution du problème et que la situation est réglée ; les enseignants eux semblent définitivement trancher en reprochant aux autorités leur incapacité à respecter leurs propres engagements. Pour ces derniers, l’heure n’est plus aux beaux discours dépourvus de toute volonté politique. Un enseignant rencontré dans la cours de l’université affirme : « nous n’allons plus laisser l’état nous berner. Si nous ne voyons pas nos sous dans nos comptes, nous allons toujours maintenir la grève ». Approché par nos soins, le comptable de la Faculté des Lettres, des Langues et des Sciences du langage affirme que le dossier est au trésor qui doit le viser avant de virer l’argent dans les comptes. En attendant une issue favorable à cette situation qui n’a en réalité que trop duré, il convient de rappeler que ce sont les étudiants qui en font les frais et surtout que l’espoir né de la nomination du Professeur Meassaoud Lahbib à la tête du département de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique se meurt au fur et à mesure que les choses avancent tant les problèmes persistent.
IBRAHIM TAO