De l’initiative du journal « La Bonne lecture », journal d’incitation à la lecture et à la recherche, le centre culturel Malick Coulibaly de la cité des Balazans a abrité du 18 au 21 Avril, le 1er salon du livre, parrainé par Dr Noumou Ben Diakité.
Le thème portait sur « livre et culture de la paix ». Sortir les livres des tiroirs pour les terroirs, tel était l’objectif global du ‘’SALISE 2014’’. Premier du genre dans notre pays, il a réuni en son sein plusieurs passionnés du métier du livre : écrivains, libraires, bibliothécaires, illustrateurs, archivistes, documentaristes, caricaturistes, des lecteurs, de même que plusieurs autres personnalités du pays ayant effectués le déplacement pour l’occasion. Parmi elles, nous avons le Maire de Ségou, M. Ousmane Simaga, le représentant du gouverneur de Ségou M. Bagna Mohamed Djitey, le directeur de l’ANPE, M. Makan Moussa Sissoko, l’ancien ministre et journaliste M. Gaoussou Drabo, le représentant de l’ambassade des Etats-Unis, M. Drew R. Young, entre autres. Au début de la cérémonie, le Maire de Ségou M. Ousmane Simaga s’est dit fier d’accueillir cette 1ère édition du salon dans sa localité. Il a ainsi souhaité la bienvenue à tous les participants venus de loin ou de près. M. Mamadou Macalou, commissaire du salon, a saisi l’opportunité pour édifier l’assistance sur les raisons de la tenue d’un salon du genre, ses objectifs et le choix de Ségou. Selon lui, tout est parti du constat que dans les milieux scolaires et universitaires, le goût de la lecture a tendance à disparaitre surtout avec l’invasion des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Cette situation fait que les élèves et étudiants ne s’intéressent pas assez aux livres pour compléter leur formation et mieux, pour leur épanouissement intellectuel, a -t- il expliqué.
Pour lui, les familles maliennes ne suscitent pas le goût de la lecture. A cela s’ajoute la méconnaissance des métiers du livre tels éditeur, bibliothécaire, libraire, écrivain, illustrateur, entre autres. En ce qui concerne, le choix de la cité des Balanzans, il expliquera que Ségou est une ville historique et de tradition orale par excellence, ayant jeté à la face du monde plusieurs productions livresques écrites par des écrivains célèbres et d’illustres personnalités, et ce pan de l’histoire mérite d’être connu au monde entier. D’où le choix de Ségou, a-t-il affirmé. Hormis ces éclaircissements, la cérémonie d’ouverture a enregistré également des sketches du club des amis livre de Ségou sur l’importance du livre, des récitals de poème, pour se couronner par la visite des stands par les officiels. Les festivités du lendemain samedi 19 Avril ont été surtout riches en conférences-débats animés par des
éminents écrivains du pays, d’où un rendez-vous du donner et de recevoir.
Ces débats s’articulaient autour des thèmes suivants : « l’expression des diversités dans la littérature Malienne » ; « l’écriture féminine » : « une rébellion par la plume » en plus du thème principal « livre et culture de la paix » ayant pour panelistes, le directeur de l’ANPE, le professeur Makan Moussa Sissoko, l’ancien Ministre et journaliste de l’essor M. Gaoussou Drabo et M. Mahamane Ousmane Maïga, auteur du livre ‘’Entre anarchie et terreur’’, et pour modérateur Ramata Diaouré, journaliste au journal ‘’22 septembre’’. Le débat a été houleux et a mis en exergue l’importance du livre à travers le rôle que celui-ci a joué pendant la période cruciale que le Mali a traversé et où il a été un instrument massivement utilisé pour décrypter une crise qui a failli éclabousser les fondements du pays.
Tout au long de ce débat, les membres du panel ont exposé à la lumière de leurs livres respectifs, leurs réflexions sur la crise, leurs visions d’un Mali nouveau et leurs compréhensions de tout ce qui s’est passé ces dernières années. C’est pourquoi, il a suscité de l’intérêt chez plus d’un et servi de cadre aux panelistes de se prêter à des suggestions et questions du public. Parallèlement aux débats, des marchés du livre, dédicaces et rencontres d’acteurs, des remises de livres aux enfants par Amadou Seydou Traoré dit ‘’Amadou Djicoroni’’, des cafés littéraires, entre autres étaient au rendez-vous. Le soir a donné lieu à une veillée culturelle aminée par la troupe Macky Touré et le poète, slameur, Robert Dissa. Un diplôme de reconnaissance a été décerné à M. le maire de Ségou par le commissaire du salon, Mamadou Macalou. La clôture des festivités a eu lieu le dimanche 20 Avril à la grande satisfaction de l’ensemble des participants à travers la remise des attestations de participation, des conférences- débats autour des thèmes relatif à « l’écrivain et le public : le nécessaire point à faire au Mali » ; « faire vivre les bibliothèques aujourd’hui : stratégie pour une meilleure santé » ; et « comment écrire son premier livre ». Les écrivains Alousseini Aboudjé, auteur du recueil de poèmes « source de vie », Moussa M. Cissé, le mirage de l’exil, Mahamadoune Youssouf Maïga, « le puits du savoir » ont dévoilé au public, les calvaires par lesquels ils sont passés pour éditer leur 1er livre. Car si écrire un livre n’a pas de secret, cependant, il y a itinéraire qu’il importe de maitriser pour se lancer dans la passionnante vie d’écrivain. Ainsi, partant de leurs expériences personnelles riches les unes que les autres, les passionnés du métier ont trouvé leur compte et espèrent qu’il y ait plus
d’engouement au tour des stands pour les éditions prochaines.
Femme et écriture
« La femme Malienne a la phobie de l’écriture», dixit Moulaye A Traoré. Selon M. Traoré, enseignant historien et auteur du livre « Mystères songhoi », la femme Malienne est très timide par rapport à l’écriture en ce sens que bien vrai qu’on peut trouver en elle des connaissances livresques qu’elle peut transmettre et même partager avec d’autres peuples et leur culture. Mais, elle ne se dévoile pas par la plume, dit-il. Certes, cette timidité peut s’expliquer par plusieurs points : le mariage précoce, la non scolarisation des filles, les tâches domestiques entres autres. Mais des avancées considérables ont été faites en la matière. Jusque-là, on se rappelle bien l’immense rôle qu’elle a pu jouer pendant la crise qu’a traversée le pays et continue a jouer pour la consolidation de la paix. Mais non aucune écrivaine Malienne ne retrace ce parcours éloquent, a-t-il conclu. *
Alimatou Djénépo, envoyée spéciale à Ségou