15e ANNIVERSAIRE DU DECES D’ABDOULAYE BARRY: Les langues nationales pour affermir la décentralisation

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La promotion des langues nationales au service de la décentralisation était au centre d’une conférence-débats vendredi dernier, à l’occasion du 15e anniversaire de la mort d’Abdoulaye Barry. Une utilisation judicieuse de nos langues nationales permettrait une meilleure mise en œuvre de la décentralisation.
 
« Décentralisation et langues nationales » : était au centre de la conférence-débats organisée cette année par le ministère de l’Education nationale à l’occasion du 15e anniversaire du décès d’Abdoulaye Barry. C’était le 29 septembre 2006 au CNR-ENF (ex-Dnafla) en présence du président de l’Académie africaine des langues (Acalan), du directeur de l’Institut des langues Abdoulaye Barry (Ilab) et des représentants de nombreuses associations.
Selon le conférencier, Adama Sissouma, directeur national des collectivités territoriales, « l’introduction des langues nationales est susceptible de faciliter l’utilisation de certains concepts de la décentralisation. L’homme ne peut se développer sans la connaissance de son passé, connaissance qui est véhiculée par l’interprétation des langues parlées par le peuple ».
La décentralisation pour qu’elle soit effective doit être accessible par un grand nombre de la population, ce qui fera dire au conférencier que les langues nationales constituent le principal vecteur d’appropriation de la décentralisation par les citoyens ne parlant pas majoritairement la langue officielle (le français).
Les raisons d’utilisation des langues nationales dans le cadre de la décentralisation ne manquent pas. Permettant d’atteindre la grande majorité de la population, l’impact socio-économique des langues nationales est indéniable.
Cependant, l’utilisation des langues nationales dans le processus de la décentralisation n’est pas, a averti le conférencier, une panacée. Il faut, a-t-il conseillé, des mesures d’accompagnement.
Pour que la décentralisation puisse aller de pair avec les langues nationales, le directeur national de l’administration territorial a insisté sur le renforcement des structures d’alphabétisation au niveau des collectivités territoriales, les dispositions législatives requises pour officialiser les langues nationales comme langues de travail en concomitance avec le français et la publication de journaux dans d’autres langues nationales, etc.
Le président de l’Acalan, Adama Samassekou a invité le directeur national de l’administration territoriale à travailler davantage avec son institution pour une meilleure valorisation de nos langues au profit de la décentralisation et le développement.
L’Institut des langues Abdoulaye Barry (Ilab) célèbre chaque année l’anniversaire de la disparition, le 22 septembre 1991 de ce féru des langues nationales. Instituteur de classe exceptionnel, M. Barry consacra toute sa vie à la politique, mais aussi et surtout à la promotion des langues nationales. Il fut professeur de langue bamanankan à l’Institut national des arts (INA) et directeur de publication de « Jamana Sorofé », il est décédé peu de temps après avoir été nommé DG de la Dnafla.

Amadou Waïgalo

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