Au Mali, la crise scolaire semble loin d’être terminée. Jeudi 25 mars 2021, les Syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont organisé une réunion au cours de laquelle ils ont décidé de ne pas participer à l’atelier national de réflexion sur « les conditions de vie et de travail dans les secteurs public et privé. »Un atelier dont les travaux doivent démarrer, lundi 29 mars 2021.
Pour l’harmonisation des grilles salariales, consistant à relever les grilles inférieures à 1382, le gouvernement du Mali a souhaité organiser un atelier de réflexion sur les « les conditions de vie et de travail dans les secteurs public et privé ». Estimant avoir été écartés dans l’élaboration des termes de référence de cet atelier, les Syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont déclaré leur refus d’y prendre part au même titre que d’autres syndicats.
« Exigence d’un syndicat de la place »
Au cours d’une conférence de presse conjointe avec la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) et la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM), samedi 27 mars 2021, la synergie des syndicats de l’éducation a indiqué des menaces contre le statut autonome des enseignants. Selon les précisions du porte-parole de la synergie syndicale de l’éducation, Ousmane Almoudou, cette situation n’est qu’une « exigence d’un syndicat de la place, qui a remué terre et ciel pour empêcher l’application de l’article 39 » des enseignants.
Rappelons que l’article 39 est une disposition de la Loi N 2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spéciale. Il stipule que :« Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spéciale ».
De multiples réactions
Alors qu’une augmentation est en vue au profit du Statut général, alors les enseignants doivent automatiquement recevoir cette augmentation, a laissé entendre la synergie syndicale. Pour ne pas donner aux enseignants leur dû, le gouvernement utiliserait des astuces ainsi que les Maliens pour se soustraire de ses responsabilités, selon la synergie syndicale.
Sur les réseaux sociaux, les mis en garde se sont multipliés ce week-end, après la conférence de presse. Sur la page Facebook « Collectif des enseignants du Mali », on titrait : « Alerte ! L’école malienne : les grèves en vue, une perturbation de l’année scolaire 2020-2021 pointe à l’horizon ». Un autre internaute prévient : « Ne touchez pas à mon article 39. Non à l’éventuelle abrogation de l’article 39 ».
Les Syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 se disent prêts à mener une autre lutte comme en 2019-2020 sous le régime déchu, si jamais la disposition en question était abrogée.Ils interpellent alors le gouvernement au respect des lois afin d’éviter à l’école malienne cette nouvelle crise.
Bakary Fomba
Source : Phileingora