On ne cessera de souligner les similitudes entre la transition politique actuellement en cours au pays des hommes intègres et ceux qu’a connu le Mali, et en 1991 et en 2012. Après plus de vingt-cinq ans d’un règne sans partage, le monarque constitutionnel qu’était devenu Blaise Compaoré tombe de son piédestal. Le vaillant peuple burkinabé à l’issue d’un soulèvement populaire, sans précédent, a fait chuter son régime et aspire désormais à un mode de gouvernance démocratique garantissant la transparence dans le gestion des deniers publics et l’égalité des citoyens devant la Justice tout en jouissant des droits humains les plus élémentaires.
Cependant, pris dans l’euphorie de l’exploit qu’il vient de réaliser, il doit suivre pas à pas la transition politique qui vient de démarrer par l’installation de Michel kafando au poste de président par intérim et l’ex militaire Isaac Zida comme Premier ministre. Car, le plus dure vient de commencer.
Les caméléons de la vie politique ont sévit au Mali dans la foulée de la révolution de mars 1992. Et avec l’avènement d’un semblant de démocratie, ils se sont refaits une virginité en reprenant des slogans démocratiques alors qu’ils faisaient bel et bien partie de ceux-là qui ont jouit des avantages du système autocratique de Moussa Traoré. La masse populaire à l’époque n’y avait vu que du feu. Cette hypocrisie politique a atteint son paroxysme sous le régime ATT avec un mode de démocratie que l’on présentait comme révolutionnaire, correspondant à nos réalités socio politique : la démocratie consensuelle. Résultat, près d’une décennie plus tard, la démocratie malienne est tombée comme un château de cartes. Les fondements d’une réelle gouvernance n’existant point.
Aux burkinabés donc d’être vigilants. Le soulèvement populaire qui se veut être un nouveau départ pour la nation doit aller jusqu’au bout. En réalité, pour que ce pays frère et voisin jouisse pleinement des avancées de la chute du despote Compaoré, il faut que le soulèvement populaire devienne une Révolution dans tous les sens du terme. Car, l’on veut nous faire croire que c’est de cela qu’il s’agit alors qu’en vérité, il en est loin.
La Corruption dont le premier ministre de la transition veut en faire son cheval de bataille ne peut être éradiquée en une année. Bien sûr que non ! C’est une lutte perpétuelle et aussi populaire. Les burkinabés doivent prendre garde à ce que ce phénomène qui, quoiqu’on dise, n’existe pas dans tous les domaines publics du Faso ne devienne endémique. Pour rappel, toujours après la révolution de Mars 1992 au Mali, la corruption qui était un phénomène largement concentré dans les hautes sphères de l’Etat, s’est propagé, les années suivant, dans les moindres recoins du pays. Le Burkina Faso n’est pas à l’abri d’un tel scénario. Prudence alors !
La vie politique burkinabé ne doit aucunement consister en un jeu de chaises musicales dépourvue de toute idéologie. Elle doit être l’expression de la volonté populaire certes, mais aussi de visions politiques claires au niveau de toute formation politique. Le peuple burkinabé doit surtout prendre conscience que la lutte n’est pas finie avec la chute de Blaise, bien au contraire. La lutte continue et il est impérieux qu’il s’approprie de la politique en vue d’en faire un moyen d’expression démocratique pour son bien-être.
Ahmed M. Thiam
“..sous le régime ATT avec un mode de démocratie que l’on présentait comme révolutionnaire, correspondant à nos réalités socio politique : la démocratie consensuelle.” ❓ ❓ ❓
Mr Thiam detrompe toi, ce n’est pas ce qui nous a conduit la ou nous sommes, Je continue a etre convaincu que la democratie consensuelle est une vois “revolutionaire” que nous devrons approprier. Ne denigrons pas ce qui devrait faire notre fierte. Car la democratie, aussi parfaite qu’elle soit reste toujours a parfaire, surtout par lesa africains qui en sont a leur debut d’application.
C’est nous meme qui avons conduit notre pays dans ce trou.
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