Pour la première fois depuis la triste soirée du coup d’état du 22 mars 2012, élément déclencheur de la folie meurtrière qui s’est abattue sur l’ensemble du pays, les maliens, notamment ceux du sud encore libre et républicain, tentent de faire avancer les choses.
La formation d’un gouvernement de large ouverture, la cessation des exactions contre la presse et les hommes politiques membres de la coalition opposée au coup d’état, l’assouplissement de la presse politico- économique de la Communauté Internationale par la CEDEAO interposée. Le sud, à moins d’un extraordinaire et triste évènement donne l’impression de revivre la sérénité.
Aujourd’hui, la question est de savoir comment arriver à accorder les violons qui devraient forcement sortir la note à même de rallumer la flamme de l’espoir dans les régions annexées. Nos querelles d’ego sous tendues par de veines luttes de conquêtes et de contrôles du pouvoir ont achevé de convaincre nos compatriotes de ces régions sur nos inconsciences, nos insuffisances. Ils ne sont malheureusement pas les seuls à s’interroger sur nos comportements, ailleurs, nos soutiens et partenaires ne comprennent plus ce que nous voulons pour nous-mêmes.
La semaine dernière, dans nos échanges téléphoniques avec un haut responsable d’un média public d’un pays du voisinage, nous avons été surpris de découvrir et il faut vraiment le dire, le mépris que nous cultivons nous-mêmes à l’endroit de notre propre pays. Notre ami et non moins confrère qui, vouait une incommensurable sympathie pour notre pays en raison de sa grosse réputation démocratique, ne s’expliquerait pas le pourquoi de nos dirigeants à avoir des hommes et du matériel d’autrui à la seule destination des lignes du front et pourquoi pas dans la capitale d’accord. De quoi aurions nous peur s’est –il interrogé. C’est dire jusqu’à quel point, la problématique de l’envoi des troupes et matériels de reconquête des régions annexées n’a sa solution qu’entre nos propres mains. Et qu’il suffit d’un bon et conséquent accord avec nous-mêmes d’abord pour que tout rentre dans l’ordre.
Or, rien ne rentrerait à l’ordre tant que nous restons coller à nos egos, nos atermoiements, nos égoïsmes, nos insuffisances, l’exacerbation de nos ‘’Moi’’ perfide et sordide. Et pour arriver à l’essentiel il faudrait en priorité que nous nous débarrassions de ces tares qui chaque jour que Dieu fait, prennent de l’ascendant et atrophient toutes les volontés, ici et ailleurs dans la gestion de la crise qui mine notre pays et qui menacerait dangereusement le voisinage.
Haman Khadra