Sans Tabou: un bourreau peut-il être un sauveur ?

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Au moment où des pays du Sahel réunis au sein de l’Alliance des Etats du Sahel, composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, sont engagés pour leur souveraineté en écartant les faux partenaires, le nouveau Président du Sénégal, Bassirou Diomaye FAYE, appelle l’Europe à s’engager pour la stabilité au Sahel. Cette démarche du Président sénégalais n’est-elle pas vouée à l’échec quand on sait que certains pays européens sont considérés comme des instigateurs du désastre sécuritaire qui sévit au Sahel. Les dernières évolutions de la situation au Sahel laisse prédire que ce projet du président sénégalais est un hors sujet au moment où les trois pays du Sahel les plus frappés par l’insécurité ont décidé de changer de collaborateurs dans la lutte contre le terrorisme. Pire, ceux auxquels ils font appel sont à l’origine du désordre au Sahel, à travers la déstabilisation de la Libye. Alors comme dirait l’autre, un bourreau peut-il être un sauveur ?

Le président sénégalais, Bassirou Diomaye FAYE, a appelé le jeudi dernier l’Europe à contribuer davantage à la lutte contre l’instabilité au Sahel, lors d’une rencontre avec le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, qui a exprimé la volonté d’engagement de son pays dans la région.

«La situation au Sahel face au terrorisme nécessite une mobilisation globale de la communauté internationale, et surtout de l’Europe, aux côtés des pays concernés, car il est connu que les continents africains et européens ont un destin sécuritaire lié», a déclaré M. Faye lors d’une déclaration devant la presse à Dakar.

Avec cet appel l’on est en droit de se demander si le président sénégalais ignore que l’insécurité au Sahel fait suite à l’intervention de l’OTAN en Libye ? Ainsi, après avoir allumé le feu au Sahel, veut-t-il que l’Europe vienne jouer le pompier pyromane ? Ou bien appelle-t-il a une recolonisation du Sahel par l’Europe ?

Cet appel a été fait quelques semaines après que l’Ambassadeur de l’Ukraine au Sénégal ait affirmé clairement le soutien de son pays aux terroristes qui ont tué des soldats maliens dans la localité de Tinzawatène. Peut-on combattre le terrorisme qu’avec les puissances qui les soutiennent ?

En 2011, la France sous le régime de Sarkozy a bombardé la Libye en faisant croire qu’elle intervenait pour protéger le peuple libyen. Après cette intervention, des groupes armés bien équipés ont trouvé refuge au nord de notre pays et se sont alliés à des indépendantistes pour semer le trouble au nord du Mali.

Aussi, les autorités maliennes affirment détenir des preuves réfutables du soutien de la France aux terroristes. Sachant avec tous ces coups bas orchestrés au Sahel, il serait difficile que ce projet du Président FAYE aboutisse. Ainsi, appeler l’Europe à contribuer davantage à la lutte contre l’instabilité au Sahel revient ainsi à inviter un renard dans le poulailler, affirmait un internaute.

Il serait inconcevable que les pays du Sahel commettent l’erreur en faisant appel à ces pays pyromanes pour venir jouer au pompier car ils font partir des causes des maux qui endeuillent le Sahel aujourd’hui.

En tout cas, le président FAYE allait être écouté par les pays du Sahel s’il s’était engagé pour la mobilisation des forces armées de la sous-région pour faire face au terrorisme.
A travers cet appel, Bassirou Diomaye FAYE prouve son échec à faire revenir les trois pays de l’AES au sein de la CEDEAO. Le mois de juillet dernier, il a été nommé par la CEDEAO pour mener la médiation afin que le Mali, le Burkina Faso et le Niger reviennent au sein de la CEDEAO.

Cette initiative du président sénégalais prospérera difficilement au moment où trois Etats sahéliens multiplient les actes de rupture avec des pays occidentaux, en renforçant leur coopération avec la Russie, la Chine, l’Iran. Une marche arrière sera synonyme de renonciation à l’engagement enclenché pour leur souveraineté et leur indépendance.

PAR MODIBO KONÉ

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  1. Cette initiative du président sénégalais prospérera difficilement au moment où la Confederation de trois Etats sahéliens (AES) multiplient les actes de rupture avec des pays occidentaux et renforcent leur partenariat gagnant-gagnant avec la Russie, la Chine, l’Iran et la Turquie. Une marche arrière sera synonyme de renonciation à l’engagement enclenché pour leur souveraineté, leur dignité et leur indépendance.

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