Entre Nous : Sachons dignité garder … même dans la défaite !

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Le 21 mai dernier, la tentative des forces armées et de sécurité de récupérer la ville de Kidal a tourné court. Conséquence : l’armée a abandonné toute ses positions à Kidal qui est désormais sous le contrôle des groupes armées tout comme Ménaka, Anefis, Anderaboucane. L’armée s’est repliée à Gao. Un cessez –le- feu obtenu grâce aux bons offices du Président en exercice de la Conférence des chefs de l’Etat de l’Union Africaine, Mohamed Ould Abdel Aziz, non moins parrain des traîtres, est rentré en vigueur. Avec le revers du 21 mai dernier (Jean Baptiste Placca disait que les Maliens n’ont pas les moyens de leur orgueil), l’option de la force s’éloigne sur fond de dérapages verbaux de certains officiels.

 

 

« L’attaque de l’armée malienne d’hier était un dérapage, nous ne y attendions pas…. Les éléments qui ont attaqué mercredi matin à Kidal, dans le but de reprendre le gouvernorat occupé par les rebelles du MNLA, l’ont fait sans autorisation politique, ni commandement…..L’attaque d’hier n’était pas préparée », a déclaré le Premier Ministre, chef du gouvernement, Moussa Mara, le 22 mai dernier, devant les journalistes. Interrogé par nos confrères de RFI qui voulaient savoir si l’ordre d’attaquer venait du Président IBK, le ministre de l’Economie numérique, de la Communication et de l’Information, Mahamadou Camara a répondu : « Absolument pas ! Vous le savez, le président avait demandé un cessez-le-feu, il avait souhaité que les positions soient gelées. C’est un ordre qui a été donné au niveau de l’armée nationale.»

 

 

Ces déclarations du Premier ministre et du ministre de l’Economie numérique, de la Communication et de l’Information ne constituent ni plus ni moins qu’une fuite en avant qui vise à faire porter aux forces armées de défense et de sécurité le chapeau du revers du mercredi. Ce n’est pas le moment de tenir de tels propos au moment où les forces armées et de sécurité sont en difficulté. Curieusement, le Premier ministre avait passé tout le début de la semaine à tenir des propos rassurants allant dans le sens d’une riposte imminente, le ministre de l’Economie numérique, de la Communication avait pourtant ‘’twitté’’ un message pour annoncer la reprise du gouvernorat par l’armée. Si c’est une plaisanterie, elle est de mauvais goût. Car, les circonstances ne s’y prêtent guère. Une telle manœuvre passera difficilement au sein de l’opinion, car si l’armée avait pu conquérir Kidal lors de cette opération, ceux qui tiennent ces propos maintenant seraient certainement les premiers à en tirer tous les bénéfices. Le Président John Fitzgerald Kennedy avait raison lorsqu’il disait que « la victoire a cent pères, mais la défaite est orpheline. »

 

 

Restons dignes dans la défaite. L’extrême fragilité de la situation exige que les plus hauts responsables se montrent plus sages dans les sorties publiques. Déjà, par des propos certains d’entre eux ont contribué à braquer encore plus l’opinion contre les Nations Unies et les forces françaises Serval. Et maintenant, ils viennent jouer aux pompiers pour tenter maladroitement d’éteindre les flammes qu’ils ont eux-mêmes attisées, s’ils ne les ont allumées !

 

 

Ces dérapages ne peuvent pas favoriser l’union sacrée dont l’armée a obligatoirement besoin pour garder le moral. Hier comme aujourd’hui, les militaires qui se battent dans des conditions extrêmement difficiles sur le terrain ont besoin d’être réconfortés par des mots et des actes. Il faut se ressaisir le plus rapidement possible.

 

 

Le plus important aujourd’hui est de tirer les leçons de ce qui s’est passé à Kidal. La situation actuelle dans laquelle se trouve le Mali ne se gère pas avec l’orgueil, ni la vanité mais plutôt avec patience, réflexion et discrétion. Il est nécessaire, voire indispensable que les politiques et les militaires soient en phase pour affronter les défis à venir dans le cadre de la signature des futurs accords de paix.

Par Chiaka Doumbia

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Etre capable de diriger un pays se vérifie dans les actes. Un bon chef d’état a du don et de la vision pour menez un pays vers le progrès et l’accomplissement. Depuis les espoirs de la veille des élections d’Août 2013, en dehors du geste glorieux de Soumaila Cissé de reconnaître sa défaite, rien au Mali n’a jamais fait honneur à ce pays qui a tant besoin de recouvrer sa dignité bafouée depuis le coup d’état de Mars 2012.
    Nous avons aujourd’hui atteint le niveau le plus bas en crédibilité en considération aux yeux du monde à cause des faits et gestes de nos dirigeants au plus haut sommet. Un pouvoir qui excelle dans la réparation des erreurs par des catastrophes. Allons-nous rester là à nous regarder couler? Celui qui se voulait seul capitaine à bord ne sait donc pas naviguer et celui à qui il confie le gouvernail n’est jamais monté à bord que pour la première fois. C’est la dérive. Que ne décidions-nous vite pour trouver un équipage salutaire pour nous mener à bon port. Urgence!

  2. Personne ne gagnera en faisant la guerre.La guerre la guerre une seule vie perdue est une grande perte.Discuttons et trouvons une solution pacifique avec nos freres.Le malien est un homme de paix ,un homme sans haine ,un homme qui respecte un etranger , le Malien c'est l'etre humain qui a toujours prevu la part d'un etranger pour la nourriture du jour..Aimons-nous les uns et les autres.La guerre n'est pas une solution mes freres.

  3. En perdant une bataille , le monde s’effondre au Mali et pourquoi ? Mes amis , les commerçants de propagande et d’illusion ont échoué et le Mali demeure. ” Les vaillants ne manquent pas dans une famille de bravoure”. Je jure que ceux qui nous dirigent peuvent être de bonne foi mais ils ne pourront pas laver l’affront par le déficit de sagesse dans leur prise de décisions. Ils sont contradictoires dans un pilotage à vue sans une vision réelle que l’art des slogans de guerrier : ” On me trimballe pas ; le Mali d’abord ; pour l’honneur du Mali ; …. imposer la guerre”. Les Maliens apprendront qu’un Homme de confiance est celui qui respecte son prédécesseur tout en étudiant ses erreurs pour en savoir les causes. Voilà maintenant les causes de l’échec de ATT. Le bon sens voudrait qu’on reconnaisse que celui qui a tant travaillé ne peut pas livrer son pays aux bandits . Non , je ne peux pas le croire car je répondrais de mes propos devant le Bon Dieu un jour . Que la mort ne vous trouve pas

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