Renaissance pour l’enseignement supérieur ?

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 Adam Thiam
Adam Thiam

Oumar Tatam Ly qui installait, hier, le comité chargé de réfléchir à l’avenir de notre enseignement supérieur n’a pas tourné autour du pot.

 

 

Il faut casser « la spirale de la décadence », et re-« convoquer l’intelligence ». La même qui permit, dans un passé pas si lointain, sur notre terre, des « centres de savoir » qui furent parmi les plus grands pôles d’excellence au monde. Et pour ce faire, il n’y a pas d’autre solution que de rapatrier les valeurs par lesquelles Tombouctou abrita hier des universités de renom.  Rétablir donc « le fil de la brillance » pour répéter les mots du Premier ministre. Naturellement, universitaires et citoyens ordinaires qui étaient dans la salle ne pouvaient entendre musique plus douce à leurs oreilles.

 

 

Car il ne faut pas s’illusionner. : l’enseignement supérieur  au Mali est sur la civière et, reflet exact d’une globalité malade, il n’augure rien de bon pour l’avenir du pays. Les professeurs Koumaré,  Ogobara  et d’autres cités par le chef du gouvernement sont l’exception d’un système où la médiocrité demeure la règle. Niveaux désastreux malgré des diplômes ronflants, corruption allant jusqu’au système de notation des étudiants, débrayages à tout vent, années académiques interminables, et tout cela dans un impitoyable contexte de concurrence communautaire qui finira par nous imposer des ingénieurs sénégalais et des chimistes ivoiriens.

 

 

Si rien n’est fait. Si on n’agit pas ici et tout de suite. Si le président Kéita, par un trésor de volonté, ne met pas fin à la descente aux enfers. Hier, l’installation dudit comité nous a donné un grand espoir. Reste à voir comment tout le reste sera conduit, entre l’incapacité locale à ne pas enfoncer les portes ouvertes, la fièvre du perdiem, les querelles d’ego et bien d’autres travers qui plombent nos initiatives. En tout cas, pour nos enfants, il nous faut espérer et surtout il faut que les Maliens veuillent vraiment  être des peuples qui gagnent.

Adam Thiam

 

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18 COMMENTAIRES

  1. Fassodew donko bana koketaoula. Ou djiguiwarola,kowou tara kou bolodan. Jonwou seguina ou nona. Ceux qui ont detruit l’enseignement reviennent pour l’achever. Professeur de russe pas plus. Rien dans la tête,souvenez de sa gestion! Rien d’extraordinaire. Revenez en arrière et revoyer les anciens audits et vous saurez qu’on n’est pas sorti de l’auberge. ATT les a eviter la prison parce que ce sont ses frères. Aujourd’hui ces opportunistes racontent des conneries pour tromper le peuples et nos dirigeants. Gnignigni gnignigna. Soyez francs.

  2. L’INITIATIVE DU PREMIER MINISTRE EST SALUTAIRE MAIS TELLEMENT LE PROBLEME EST ABYSSAL JE NE SAIS PAS SI CE N’EST PAS TOUS LES ORDRES D’ENSEIGNEMENT DONT IL FAUT TROUVER DES SOLUTIONS. JE SALUE L’INSTALLATION DE CE COMITE.
    MES PROPOSITIONS CONCERNENT TOUS LES ORDRES D’ENSEIGNEMENT
    RENCONTRE ENTRE LE COMITE ET CERTAINS CADRES DES SECTEURS PUBLIC ET PRIVE EN VUE DE RECUEILLIR LEURS PROPOSITIONS.

  3. Adam, il y a eu beaucoup de forums et de séminaires sur l’enseignement mais ttoujours le même refrain… Si l’école malienne a trop de problèmes, c’est à cause de cette classe politique pourrie qui a envahi les mmilieux scolaires.. Je jure ici qu’ une fois un chef de DER m’a clairement dit #si je te donne des heures supplémentaires ici, tu me laisses combien sur chaque heure ?# 😯 donc ce n’est pas un forum ou une assise qui mettra fin à ça. L’homme qu’il faut à la place qu’il faut avec un minimum de degré de patriotisme… c’est tout sinon tout le reste est bruit… La corruption est dans tous les domaines dans ce pays…. Sinon le Mali a des professeurs valables un peu partout, il faut être d’un parti politique même pour dispenser des cours dans les facs au Mali.. Incroyable pays.. Bon courage à vous mais de grâce il faut économiser nos maigres ressources dans vos histoires de forums et séminaires qui ne vous apportent rien 💡 💡

  4. Les états généraux, les foras, les panels sont des folklores organisés pour éviter de s’attaquer frontalement aux problèmes. Les problèmes sont repoussés à plus tard et le pourrissement continue. Certains membres de ce comité faisaient partie du panel des universitaires dont les conclusions ont été vivement rejetées par gouvernement. Il est impossible d’imaginer quel autre diagnostic différents de ceux déjà faits peut sortir des travaux de ce comité. Ce machin est mis en place seulement pour appuyer le refus de signer le protocole d’accord que les syndicats du supérieur avaient négocié avec le régime d’ATT. En refusant d’accepter ce protocole tout le verbiage creux et démagogique sonnait très strident aux oreilles. C’est pourquoi cette nième diversion peu intelligente d’ailleurs est inventée.

    • Très bien mon frère!

      Le problème des enseignants est certainement l’un des plus complexes des problèmes de l’enseignement au Mali.

      Il y a eu d’abord un problème d’image de la profession qui est aller jusqu’au sacrifice au niveau de la planification.

      Je m’explique.

      Les enseignants malgré le fait que ce sont eux qui sont au cœur du système éducatif car ce sont eux qui véhicule le savoir dans le pays, ont été d’abord laissés pour compte (salaires de misères, profession mal vue, avancement très lent, mutations fréquentes, bref ils vivent dans une grande précarité).

      Les 6 mois sans salaires, ils les ont connus sous Moussa.

      La fermeture des structures de formation des maîtres, a été même décidée sous ce même Moussa.

      Avec Alpha, ils n’ont pas eu beaucoup d’améliorations en termes de conditions de travail.

      Aujourd’hui un jeune malien rêve d’être policier ou douanier plutôt que d’être instituteur ou professeur.

      C’est le contraire dans tous les pays normaux.

      Pour vous dire que le Mali est hors séries et hors norme en matière d’éducation dans le monde.

      Donc les régimes successifs ont volontairement saboté une profession stratégique et par ricochet ils ont vendu tout le système éducatif du pays.

      Sinon au départ les enseignants maliens étaient demandés au Gabon et en Côte d’Ivoire.

      En méprisant cette profession jusqu’à la fermeture des écoles de formation des maîtres sans oublier l’asphyxie financière des différentes académies et des CAP (centre d’animation pédagogique) nos inconscients de dirigeants ont tué nos écoles.

      Pour couronner le tout, Alpha expérimente la NEF ( nouvelle école fondamentale j’allais dire de faillite).

      L’éducation de base est alors devenu du commerce auprès des bailleurs de fonds canadiens et banque mondiale et on a abandonné la bonne veille méthode syllabique qui a fait ses preuves depuis les temps colons que mêmes les ultra nationalistes des indépendances africaines n’ont pas osé toucher car son efficacité sautait à l’œil.

      Modibo Keita a fait sa réforme de l’école à côté de la méthode syllabique mais en digne instituteur il l’a préservé.

      Alpha en digne historien ignorant de la pédagogie a eu le toupet de le piétiner pour des euros dollars.

      De l’autre côté comme la population malienne augmente très rapidement, la bêtise de Moussa Traoré de fermer les écoles de formation des maîtres pour satisfaire les exigences de réduction de dépenses publiques du FMI alors qu’il entretenait une armée incapable avec des généraux et des colonels inutiles dans le pays, ne va pas tarder à créer la pénurie des maîtres dans l’enseignement fondamental.

      Quand Alpha s’en est rendu compte c’était panique à bord. Il a du recruter n’importe qui et n’importe comment pour les mettre devant les enfants et s’est mis à les appeler maîtres ou professeurs.

      Donc vous comprenez qu’ils ne puissent pas être à la hauteur.

      Et comme ils sont mal payés comme toujours, ils inventent le système D.

      Maigouille de toute sorte, flirte avec des jeunes filles pour soulager leur peine et leur fantasme, cours à domiciles, yeux doux et notes clémentes avec les enfants des nantis, activités politiques, opportunisme en tout genre, etc.

      Dans ce climat, vous comprendrez mieux que la recherche et les publications sont le derniers de leurs soucis.

      Et leur département de tutelle? Eh bien il est occupé à faire du commerce sous les climatiseurs des projets d’éducation de base avec des bailleurs de fonds.

      “Ne dabali bannan”!

      Wa salam!

    • Quand le bouchon de la bouteille sautera de lui-même, les Maliens et Maliennes comprendront qu’il faut voter des programmes et non des hommes. Depuis 2002 le vote est acheté avec l’argent puisé dans les caisses de l’Etat, les députés qui interpellent le gouvernement pour les actions correctives vendent leur âme aux plus offrant. VIVE feu MODIBO KEITA “La mort a des rigueurs à nulle autre pareille on a beau la prier, La cruelle qu’elle est, se bouche les oreilles et nous laisse crier”.

  5. “”””Les professeurs Koumaré, Ogobara et d’autres cités par le chef du gouvernement sont l’exception d’un système où la médiocrité demeure la règle””” ADAM JE TINFORME QUE CES IMMINENTS PROFESSEURS QUE TU CITE SONT EUX MEME LA SOURCE DU MAL DE NOTRE EDUCATION AUTREMENT DIT LE VERS DANS LE FRUIT.JE PARLE EN CONNAISSANCE DE CAUSE POUR AVOIR ETE LEUR ELEVE.CES NE SEMENT QUE LA DIVISION A LA FMPOS.LE CLANISME,LE FAVORITISME ET SURTTOUT L’EGOCENTRISME.LA FIERTE DE CEUX LA N’EST PAS DAVOIR FORME TANT DE CADRE EN SANTE MAIS PLUTOT ILS SE GLORIFIENT EN DISANT:JE SUIS LE SEUL DANS CE DOMAINE AU MALI….ILS RAMENENT TOUT A LEUR PETITE PERSONNE ET NE VEULENT VOIR PERSONNE EMMERGER.
    EPUIS JE NE VOIS VRAIMENT PAS LA PERTINENCE DE CE COMITE.IL YA EU LE FORUM SUR LEDUCATION, QU’A T ON FAIT DE CE RAPPORT?

  6. C’est pendant que les enseignants du sup sont en grève illimitée que l’on met sur place un comité pour redresser l’enseignement sup. je comprend bien le gouvernement parce qu’ils sont sur leur ligne de conduite à savoir amuser la galerie, mais c’est plutôt le journaliste et les lecteurs que je ne retrouve pas.
    – Comment ça passe inaperçue que le gouvernement fait tout ça pour ne pas faire face aux revendications du SNESUP.
    – Qu’est qu’ils ont fait des recommandations du forum sur l’éducation?
    – Que réclame le SNESUP
    répondez à ces questions en toute franchise et vous verrez que le comité c’est vraiment pas plus ni moins que pour faire diversion et gagner du temps.

  7. C’est un faire semblant d’un gouvernement incapable sans vision ni programmes pour le Mali.

    Sinon tout le monde connaît les problèmes de l’enseignement en général et de l’enseignement supérieur en particulier au Mali sauf ce gouvernement d’incapables.

    Problèmes:

    1. Il y a 15 millions de maliens dont la majorité à moins de 15 ans.

    La tranche d’âge de 18 à 25 ans, c’est à dire les jeunes ayant l’âge d’aller dans les écoles supérieures sont au nombre de 3 millions minimum.

    Alors que c’est seulement 100000 parmi ces 3 millions de jeunes qui vont dans les écoles supérieures.

    Donc c’est seulement 3% des jeunes en âge d’aller dans les écoles supérieures qui y vont réellement.

    Les 97% restant sont soit:

    -dans l’enseignement secondaire technique ou professionnel

    -sortis du système scolaire (échec scolaire)

    -n’ont jamais fréquenté une école.

    2. Les 100 000 qui vont dans les écoles supérieures sont très mal accueillis par le système de l’enseignement supérieur du Mali:

    – Locaux (amphithéâtres et salles de classes, laboratoires, internants, bibliothèques, etc.) insuffisants et inadaptés.

    Donc pléthore pour véhiculer le savoir (cours magistraux, recherches, conférences, collègues, expérimentations diverses, etc).

    – Gestion calamiteuses des facultés des universités par des directions et rectorats d’universités et écoles supérieures ultra corrompus et techniquement limités car souvent n’ayant aucune notion de gestion d’une structure universitaire.

    -Ministère de tutelle complètement déconnecté des problèmes des universités et n’ayant aucune vision ni pour la gestion immédiate des écoles mal gérées ni pour leur devenir pour faire face à l’arrivée de plus en plus élevée de nouveaux étudiants pour très peu de structures d’accueil.

    Aucune planification sérieuse du développement de l’enseignement supérieur en phase avec l’évolution rapide de la population malienne.

    – Corps professoral dépassé techniquement et scientifiquement et très souvent mal formé et n’ayant aucune possibilité de formation continue, de recyclage ou de remise à niveau.

    -Syndicats (étudiants et professeurs) corrompus ou désorganisés qui n’arrivent pas à canaliser les problèmes réels de l’enseignement supérieur et des conditions de vies et d’études des étudiants et des professeurs.

    – Absence de vrais programmes de coopération et d’échange de programmes, d’étudiants, de professeurs et de chercheurs avec les universités occidentales.

    – Absence de coopération sérieuses entre le système d’enseignement supérieur et le milieu du travail (apprentissage, stages en entreprises, implication des entreprises dans les programmes de formation et d’études des écoles supérieures, etc).

    -trafics des diplômes de tout genre, ventes notes et des examens, ventes des cours, ventes des corps des étudiantes, ventes des bourses d’études, etc.

    – enseignement supérieur privé mal contrôlé qui vend n’importe quoi aux étudiants et à leurs parents.

    VOILÀ POURQUOI LE SAVOIR EST UN LUXE ACTUELLEMENT AU MALI ET QUE LA MÉDIOCRITÉ COURT TOUTES LES RUES.

    DONC L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR DEVIENT INCAPABLE DE PRODUIRE DES DIPLÔMÉS ADAPTÉS AU MARCHÉ DU TRAVAIL.

    Wa salam.

    • Mr Kassin analyse pertinente, cependant il est important de rappeler qu’il y a eu le forum sur l’éducation et le rapport de ce forum formulé par d’éminents chercheurs et enseignants venus d’un peu partout au plan international dort tranquillement je ne sais où.

      • Ah oui mon frère!

        Parce que finalement ce qui importe aux dirigeants maliens c’est de faire semblant de chercher des solutions alors qu’en réalité ils n’organisent ce genre de forums et rencontres que pour bouffer les maigres ressources du pays.

        Ils sont constamment dans une logique de recherche de justifications de leur grande “mangecratie” auprès des bailleurs de fonds du Mali.

        Le sort de l’école est le dernier souci des ministres de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur.

        Ça peut paraître surprenant mais c’est pure vérité.

        “Ne dabali bannan”!

  8. Ok puis que je t’ai vu à la cérémonie donc j’ai espéré que tu faits partie de ce comité, si tel est le cas à travers ton analyse de la chose j’en serai rassuré!!!

  9. Ce comite qualifie de haut niveau Adam ne peut rien propose de constructif car toute proposition credible serait a l encontre de leur interet.le lmd pourquoi ca tarde? Dans le cadre dune cooperation l Etat doit avoir recours a des etrangers pr redresser lenseignement et l amener a un niveau respectable.

  10. Pleurer le passé n’a de valeur que s’il peut impulser l’avenir.
    Il faut chercher à comprendre comment ce système éducatif a pris cette faramineuse derouillée sur le terrain, car une fausse analyse de la situation peut conduire facilement à développer de faux remèdes.Il faudra incriminer une “démission des élites frileuses et conventionnelles”chargées de l’enseignement qui est avant tout une defaite de l’intelligence et du caractère.Ce “vide abyssal” d’un enseignement de qualité marque au fer rouge le cursus et l’ADN de créativité des jeunes – les futurs cadres de l’avenir-sans pouvoir de créativité et sans initiatives. On ne peut pas refaire ce système éducatif-réinventer-en rapetissant les vielles routines; c’est une “révolution” qui s’impose. La solution reside dans une réforme profonde ou radicale pour résoudre la médiocrité des programmes et non pas celle timide qui serait vaine pour éviter une “étrange défaite”. Le lit du chômage est fécond. 💡

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