Quand les enfants de Maliba se jouent de sales coups

Il y a lieu de s’inquiéter, d’avoir peur. Après 20 ans de démocratie, de multipartisme, notre chère patrie était considérée sur le plan africain comme un modèle de démocratie en 50 ans d’indépendance. Il a fallu qu’un groupe de militaires sous la responsabilité du capitaine Amadou Haya Sanogo, décide de renverser le pouvoir d’un président démocratiquement élu, Amadou Toumani Touré, pour mettre en évidence un vide dans notre pays.  En prenant illégalement le pouvoir, ledit groupe créa un Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) avant de suspendre la constitution sans oublier de dissoudre les institutions de la République.
Un coup accidentel ou préparé ?
Une mutinerie transformée en coup d’Etat. Si cette manifestation a été un coup d’Etat accidentel, il faut noter que pour l’épanouissement socioéconomique de notre pays, ce genre d’accident doit ou devait être impérativement évité ou encore du moins, condamné pour ne plus encourager d’autres prétendants de la situation. Cependant, dans la mesure où il a été préparé car il y a vraiment une coïncidence de date (vendredi 21 mars 1991 – mercredi 21 mars 2012), cela a été un coup d’Etat très mal préparé avec d’immense conséquences. Quoiqu’il en soit les raisons avancées par les putschistes, il faut reconnaitre que cette situation constitue un grand recul pour la démocratie malienne ainsi que pour le développement socioéconomique et culturel de notre cher Maliba, qui avait été considéré dans le temps comme une terre d’accueil, de réconciliation, d’hospitalité, de dialogue, de consensus, de dignité, d’honneur, un garant des valeurs ancestrales, sociétales et culturelles.  Chacun des fils de cette patrie a le devoir de faire la gloire de ce pays, le faire avancer à grand pas, et non le contraire.
Depuis le mercredi 21 mars dernier à nos jours, le peuple malien, victime des faits, n’a enregistré aucun avantage de cette situation. Au contraire, les conséquences ont été nombreuses à savoir  le couvre feux, ont causé  des morts et des blessés, les départements de l’Etat ont été saccagés et dilapidés, certaines sociétés et entreprises privées ont été pillées, la sécurité des personnes et leurs biens mise en danger et, il n’y a plus de recette douanière car le serveur informatique de la douane a été endommagé par les mutins, sans oublier la fermeture des frontière aérienne et routière, la pénurie de carburants marqué par l’augmentation des prix, la suspension du pays par la communauté internationale, (les Etats-Unis, la France, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, etc.), les virement non effectués, le pire dans tout cela est que les rebelles profitent de la situation pour avancer … Egalement, les différents meetings et marches pacifiques ont toujours males tournées aux détriments de la population (des pertes de vie humaines et des blessées).
Bref, ce coup d’Etat n’avait pas raison d’avoir lieu dans la mesure où le pays était à quelques semaines de l’élection présidentielle et environ deux mois de la fin du mandat du président sortant. De plus, en ce moment critique de la vie de la Nation, il a été un problème de plus pour notre pays et non une solution idoine pour la crise du Nord. Ces militaires ont manqué d’humilité, de maturité, d’un esprit d’analyse et de partage d’idée et risque de conduire ce beau pays vers une guerre civile ou la partition du territoire. Car, la population malienne commence à faire une prise de partie entre le président de la République, Amadou Toumani Touré, et le Capitaine Amadou Haya Sanogo, président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE).
La culpabilité du président ATT
Cependant, il faut cas même reconnaitre que le président de la République, Amadou Toumani Touré, a sa part de responsabilité dans cette situation qui donne un mauvais exemple du pays. ATT, en tant que chef suprême de l’Etat, a été irresponsable et très négligent par rapport à la gestion de cette fameuse crise du nord. En tant que premier responsable du pays, il a fait croire à la population malienne qu’il y a d’autres responsables concernant la gestion de crise du Nord. Son laisser-aller a exposé le pays à la merci des bandits armés. Médiateur de renommée internationale, cet ex général d’armée n’a pu rien régler dans cette rébellion au niveau septentrion de notre chère patrie « … le problème du Nord ne date pas d’aujourd’hui. Je suis venu le trouver et je pars sans qu’il y est une solution idoine », a-t-il fait entendre lors d’un de son adresse à la nation.
Aussi, la classe politique malienne a sa part de culpabilité dans toutes ces crises qui vivent le pays présentement (crise du Nord et coup d’Etat). Plongée dans les préparatifs de campagne, elle est restée muette et incompétente face à cette situation. Aucune proposition de solution face à la situation mais seulement, des promesses de campagne.
Pourquoi tout cela (Rébellion et coup d’Etat) ? Pourtant le dialogue, les échanges et la responsabilité sont de très bons remèdes à tous ces maux. Dans cette situation c’est la population qui ramasse les pots casés.
Que Dieu préserve cette belle patrie de la manigance des personnes mal intentionnées, individualistes et vénales ! Vivement la fin de ce cirque !.
Bintou Danioko  

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