« Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle rapporte le fagot qui lui plait ». Le Généralissime ATT affirmait sur les ondes de rfi, face à la jeunesse malienne, que cette sagesse était du peuple burundais, si je ne m’abuse. En tout cas, c’est bien le vétérinaire africain Birago DIOP du Sénégal voisin qui l’a enseigné et labellisé dans ses « contes d’Amadou Coumba ». Mon propos n’est nullement de m’attarder sur les droits d’auteur de cette sagesse, mais de commissionner ma propre mémoire me chercher un bon fagot qui puisse nous rappeler combien nous oublions très vite, nous autres mortels… Peut être est-ce mieux ainsi pour que la vie sur terre ne soit pas régentée par nos propres interdictions, n’est-ce pas bien ?
Le fagot qui m’a été rapporté me paraît assurément plein d’enseignements en ce qu’il permet de voir le naturel chassé en 1991 revenir au galop dans ce grand Maliba. Qu’on se souvienne que lors des événements de 1991, la tenue grand boubou brodé avait été considérée comme un habit de la restauration et qu’il était mieux vu d’être en simple « pipao » pour faire plus démocrate et certainement austère. Qui ravit la vedette à tous dans ce pays aujourd’hui en grands boubous brodés confectionnés par les plus grands spécialistes de Dakar ? Je parie que vous avez tous trouvé et je vous en félicite, signe des temps…
Un autre coin de mon fagot me rappelle en sourdine que tous les généraux du régime défunt de l’UDPM avaient été mis à la retraite forcée et il avait été distillé l’information selon laquelle un pays pauvre comme le Mali ne devrait pas avoir de généraux dans son armée dans la mesure où ceux-ci coûtent très chers au contribuable malien. Qu’en est-il aujourd’hui avec la profusion de généraux qu’on retrouve même dans le corps de la police pour laquelle ce n’était pas du tout prévu. Peut être est-ce une façon de faire plaisir à des amis que l’on a même propulsé en plus de ces grades d’officiers généraux à des fonctions de chef de gouvernement… Qui peut dire combien de généraux il ya dans le pays et combien ils coûtent au contribuable malien ? Au moment même où la misère et la famine de la vie chère sont en train d’ôter aux citoyens les plus stoïques ce qui leur reste de dignité ?
Cette misère et cette famine de la vie chère sont à chercher du côté des nominations de camaraderie. En effet, certains réclament aujourd’hui un réaménagement gouvernemental, mais le pays a davantage besoin d’un attelage au plus haut niveau de l’exécutif beaucoup plus dosé que cette juxtaposition de généraux qui n’arriveront pas à régler les questions socio-économiques qui se posent au pays.. Dont l’école, la hausse des prix des denrées de première nécessité, les problèmes récurrents de chômage de la jeunesse en sont les têtes d’affiche !
Du reste, le duo n’arrive même pas à régler la question sécuritaire qu’on peut estimer être dans leurs cordes en tant qu’officiers généraux. De dépit, il semble que le secrétaire général de l’UNTM aurait affirmé que les ministres actuels ne valent rien ! On ne peut pas l’affirmer dans la mesure où ceux qui les ont sélectionnés et nommés ne semblent pas avoir eux-mêmes la compétence qui sied à leurs hautes fonctions. Alors, forcément…
Les fagots, il y a en plein qui, lorsqu’on les rapporte, vous feront passer l’envie d’espérer des temps meilleurs pour ce pays dans ce contexte de morosité ambiante. Au sortir de festivités onéreuses d’un cinquantenaire qui ne fut pas utilisé par tous les régimes successifs à des taches utiles effectuées à des coûts raisonnables.
Où est mon problème dans tout cela ? Donc wait and see comme disent les flegmatiques londoniens.
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