Partagé entre MNLA, Ançardine et Al Qaïda au Nord, le CNDRE et la classe politique au Sud, l’amour des pouvoirs et la flamme de la domination, celui qui bénéficie d’une puissance la défendra bec et ongles, pendant qu’entre-temps, les Maliens sont dans l’impasse.
Peu de gens renonceront de bon gré au gain facile ou à un avantage financier au profit du peuple. Cette mauvaise habitude ne concerne pas les seuls dirigeants, mais aussi l’ensemble de la population.
MNLA avec une victoire déjà agonisante, Al Qaïda qui est l’image, sinon l’incarnation même de la terreur, Ançardine qui a déjà instauré la Charia au Nord, le CNDRE qui confisque notre Constitution et entrave sa bonne marche. A tout cela, il faut ajouter les politiciens qui, quant à eux, n’exercent qu’un pouvoir politique fantoche face au CNDRE. Dans tout ce « décor », les Maliens, qui subissent en permanence une pression psychologique, ne savent plus aujourd’hui à qui, voire à quel « saint » se vouer.
Il est vrai qu’après le 22 mars (date du coup d’Etat), un coin du voile a pu aujourd’hui être levé sur de nombreux agissements de nos anciens dirigeants. Mais cela est-il primordial? En fait, au début, il s’agissait, pour les putschistes, de « cuisiner un plat succulent et consistant pour les Maliens. Mais hélas, pour le moment, ce plat arrive dans les assiettes des citoyens sous la forme d’une soupe (une « ratatouille », comme disent les militaires) difficile à ingurgiter. Or la junte doit avoir l’intelligence de ne pas transformer son objectif en « ko kadjè » (lavage propre), sinon ils le feront à leurs propres frais car le piège risquera de se refermer sur elle-même.
Curieusement, le Président de la République par intérim et la nomination du Premier ministre laissent penser que le nouveau régime n’est que de la figuration. Or aussi surprenantes qu’elles soient, les vilenies signalées par la CNRDE ne les autorisent pas à affirmer que nos politiciens sont les seuls animés par l’avidité et la quête du gain.
Plutôt que de compter sur l’abnégation, forcément incertaine, de nos dirigeants, il est nécessaire de développer des règles strictes pour tous.
La singularité de cet étrange pouvoir ne peut que créer une incertitude vis-à-vis de la question qui nous préoccupe, à savoir : ce changement apportera-t-il un quelconque avantage à la population malienne ? Certes, on peut chercher à comprendre ces comportements excessifs de nos responsables. Mais la crise que nous traversons menace d’entraîner la République du Mali vers la chute. Au moment où le Capitaine Sanogo croit devoir brandir le spectre d’une pseudo puissance, des groupes de bandits font leurs lois dans le Nord.
Au procès de l’inconscience qu’intentent les militaires à certaines personnalités de la classe politique et même civiles, on ne peut légitimement réfuter qu’une injustice vient d’être infligée à des gens, une injustice qui ne nous mènera nulle part. Ces multiples arrestations de hautes personnalités, que nous considérons comme illégales dans un pays censé être un champion de la démocratie, comportent trop de dessous incertains sur l’avenir de tout le peuple malien pour être tout à fait crédibles.
Neïmatou Naillé Coulibaly
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on veut pas entendre parlé d’azawad ou ansar dine car ce sont des traitres qui ont trahis le peuple ils ne meritent ni affectation, ni de sentiment mais de l’agonie et du mepris.
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