Mugabé vu à travers le prisme Mandela

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Même statut de freedom fighter déterminés à lutter contre la marginalisation des leurs. Tous deux furent grands meneurs d’hommes.  Tous deux furent des ennemis  jurés de l’apartheid.  Tous deux connurent les geôles des blancs, le Sud-africain pour vingt- sept ans, le Zimbabwéen, lui, pour dix ans. Au stade critique du combat, tous les deux prirent le maquis. Et tous deux moururent  quasiment centenaires. Tels sont les points communs entre Nelson Mandela, disparu le 5 décembre 2013 et Robert Mugabe qui s’est éteint, hier, 5 septembre 2019. Mais entre les deux héros iconiques, les différences sont de taille. Mandela, fils de chef et avocat appliqué, fut très tôt acquis aux vertus de la non-violence de Mahatma Gandhi jusqu’au moment où il en réalisa les limites. Mugabe, plus plébéien, plus métissé, fut ce tribun surdiplômé qui faisait feu de tout bois. Mandela mit un soin attentif à apparaître comme un chantre de l’égalité des races, Mugabe, aux yeux de beaucoup, fut l’instigateur d’un racisme anti-blanc. Ecoutant l’Histoire, Mandela s’astreignit à un rôle de passeur entre deux générations. Vitrifiant les contradictions, Mugabe se fossilisa au pouvoir. Le Sud-Africain eut à cœur d’arbitrer entre une minorité évincée du pouvoir par l’arithmétique électorale et une majorité qui courait le risque d’être hégémonique et revancharde. Le Zimbabwéen glissa, au fil des ans, de son piédestal de sauveur au statut de despote. Au total, Mandela sera entré vivant dans la légende. Il le devra à son sens de la mesure et à la recherche constante de l’équilibre. Après moult contre-performances et les ravages de l’usure, Mugabe, lui, dût être éjecté par son peuple. Il ne pouvait s’en prendre qu’à son sens de la démesure et à son autisme poussé. Mais, il y a ce que personne ne pourra enlever à Bob.

Il s’agit de sa rare éloquence, son sens inné de l’humour et de la répartie, ses inoubliables punchlines. Mais il s’agit aussi de son indiscutable panafricanisme qui le fait applaudir du Caire au Cap. Il est déjà  dans le

Adam Thiam
Adam Thiam

panthéon de l’Afrique, celles des chaumières bien sûr, mais aussi celle des élites progressistes. Les dernières années de sa vie l’ont chahuté. La mort, désormais, l’absout.

Adam Thiam/Maliweb.net

 

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5 COMMENTAIRES

  1. Un grand homme qui est devenu un ancêtre meritant …

    ce ne sera pas le cas du soulard du mali …

  2. SEUL L ECERVELLE TEND L AUTRE JOUE QUAND ON L AIT GIFFLE SUR LA PREMIERE! FAAROH BOB N A JAMAIS ETE L ECERVELLE QU EST DEVENU MANDELA ,LE CONDITIONNE MANDELA, QUI N A MEME PAS VU ET SU SA TRAITRISE ENVERS SON PEUPLE, …IL A REPORTE A UNE DATE ULTERIEURE LA LIBERATION D UN PEUPLE ENTIER EN ACCEPTANT D ETRE VENERE ET D ETRE PLONGE DANS L OPULENCE, CE MEC A VITE OUBLIE SON PEUPLE ET AUSSITOT TOUS, OUI TOUS SES COMPAGNONS SE SONT LANCES DANS LA COURSE POUR L ENRICHISSEMENT ILLICITE SAUF NTABO MBEKI QUI LUI EST LE MADIBA VIVANT NON CELEBRE DANS LES CAPITALES EUROPEENNES! MBEKI !

    MUGHABE ! UN HERO IMMORTEL!

  3. QUE CEUX QUI VENDENT LEURS AMES ET TRAHISSENT LEURS PEUPLES NE SOIENT JAMAIS COMPARES A MUGHABE! MANDELA1 JEUNE A ETE L EGAL DE MUGHABE JEUNE MAIS MANDELA 2.0 VIEUX LIBERE SOUS CONDITION A ETE UN TRAITRE A SON PEUPLE, FAAROH BOB MUGHABE UN HERO TOUTE SA VIE UN HERO IMMORTEL!

  4. C’est honteux de comparer ces 2 hommes..
    Au Zimbabwe Mugabe a été un opposant mais les véritables héros sont ceux qui avaient le fusil à la main
    Mais dés qu’il a tué 20 000 compatriotes pour s’imposer il ne vaut plus rien et rejoint le clan des crapules sanguinaires
    Mandela n’a rien à faire avec Mugabé
    Véritable héros il a vraiment lutté contre l’apartheid avec une dignité et force..
    Libéré il signe son génie en réconciliant les sud africains , pardonnant à ses bourreaux
    Voila un homme que porterai toujours aux nues

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