La lutte contre la fraude sous le régime du Président Amadou Toumani Touré connaît un tournant décisif depuis déjà quelques années à la faveur de la création d’un Bureau de Vérificateur Général. Ce Bureau conçu pour traquer les rongeurs de notre fragile économie, que dirige le Charismatique Sidi Sossoh Diarra parviendra-t-il à donner satisfaction, d’une part au Président ATT, et d’autre part, au peuple malien, principale victime de la délinquance financière et la corruption.
Pays continental et défavorisé, du fait du colonisateur et de la nature, le Mali est confronté à de nombreuses contraintes. Toute chose devant inciter ses responsables à jouer franc-jeu et circonscrire le vol et arrêter le pillage à grande échelle.
L’économie malienne, faut-il le rappeler, est fortement tributaire des recettes par certains principaux et loyaux services, notamment les Impôts, les Douanes, l’Agriculture, les Mines, entre autres.
A la faveur de la mise route de la machine du Végal, nombreux sont les maliens, qui s’attendaient à un net un recul du phénomène et la mise à l’écart des délinquants financiers et autres grands voleurs. Mais comme le dirait l’autre, la sueur d’un cultivateur travaillant sous la pluie n’est pas visible.
Les différents rapports établis par le VEGAL attestent bien de l’existence des rongeurs d’économie dans notre pays. Mais quelle suite réservée à ces rapports ? Comment traquer ces prédateurs ?
Ce sont plus de 365 milliards de FCFA dilapidés, pour seulement une pitoyable dizaine de milliards recouvrés en cinq ans.
En dépit des rapports présentés au Président de la République et portés à la connaissance du peuple à travers les médias parlés et écrits, on a l’impression que le phénomène s’accentue et que les rongeurs sont de plus en plus réconfortés dans leurs activités.
Alors que faire surtout quand on sait que le fonctionnement du bureau du VEGAL coûte annuellement plus de 113 milliards F CFA au contribuable malien
Le silence assourdissant observé par les plus hautes autorités après la présentations des différents rapports Président de la République et au peuple malien, donne tout simplement l’impression d’assister à une foire d’animaux aquatiques où souvent, le plus fort n’est pas forcement le vainqueur.
A qui doit-on attribuer cette impunité ? La réponse à cette question mérite une grande et sage réflexion. Ceux qui sont aujourd’hui épinglés continuent de vaquer tranquillement à leurs occupations comme si de rien n’était, Nullement inquiétés. Pire, on a la nette impression que les rapports fournis par le Bureau du Végal, les requinquent davantage dans le vol et la supercherie.
Le Mali de 2010, n’a nullement besoin de regorger en son sein des délinquants financiers et les pilleurs de notre économie.
ATT a eu confiance à hommes et femmes auxquels il a confié de grandes responsabilités. Mais ces derniers en retour ont-ils joué franc-jeu avec lui ? Se sont-ils acquittés de leurs missions dans le respect et la dignité dus à leur mentor, mais surtout à eux-mêmes ? Voyez-vous, tout le monde n’a pas la même définition de la dignité et de la noblesse. Des détenus se sont abstenus de s’évader d’une prison tout simplement parce que le gardien leur avait confié les clefs de la maison. Ils ont patiemment attendu d’être officiellement relaxés par la justice. Ces hommes, bien que détenus, donc susceptibles d’avoir commis des crimes ou délits, ne sont pas moins dignes, plus que les prédateurs de notre économie. Sans moralité aucune, ceux-ci ne pensent même pas que l’histoire pourrait bien les attraper un jour.
Il est bien temps que chacun de nous s’efforce de suivre l’exemple des hommes et femmes qui ont animé la vie socioéconomique de notre pays entre 1960 et 1968, à savoir les responsables, à tous les niveaux du régime de feu Modibo Kéita
Zhao Ahmed BAMBA