«Un Mali nouveau bien gouverné, sécurisé et stable, soucieux du développement durable, du vivre-ensemble et respectueux des droits de l’Homme et des valeurs socioculturelles» ! Telle est la volonté nationale exprimée à l’issue des Assises nationales de la refondation (ANR) et condensée comme vision dans le «Cadre stratégique de la Refondation de l’État». Dans ce sens, sans être des pas de géant, des actes concrets ont été posés en 2023 et doivent être confortés cette année.
A commencer par la nouvelle constitution adoptée par la majorité des Maliens (96,91 % selon les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle le 21 juillet dernier) lors du référendum du 18 juin 2023 et promulgué par le président de la Transition le 22 juillet 2023. En dehors de la Charte de la Transition, la refondation de l’Etat a été ainsi dotée d’un support constitutionnel qui marque l’avènement de la 4e République au Mali.
Sur le plan de la sécurité et de la reconquête de l’intégrité territoriale, l’année 2023 a réellement consacré la montée en puissance de nos Forces de défense et de sécurité (FDS) dont l’emprise ne cesse de s’élargir dans le pays. Cela s’est concrétisé par l’entrée des Forces armées maliennes (FAMa) à Kidal le 14 novembre et Aguelhoc le 20 décembre 2023. Et dans la foulée, de nombreux ennemis de la république ont été «neutralisés» (tués), à l’image du Colonel déserteur de la Garde nationale, Hassan Ag Fagaga, tué par des tirs de drone des FAMa le 21 décembre 2023. Et, selon des observateurs, les jours d’Iyad et de Amadou Kouffa sont comptés car plus que jamais isolés avec la synergie de combat suscitée par la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) le 16 septembre 2023. En tout cas, l’armée malienne a conforté sa présence dans le septentrion malien.
Toutefois, ces performances saluées par la nation entière ne feront pas oublier aux Maliens des tragédies comme l’attaque du bateau «Tombouctou» le 5 septembre faisant des centaines de morts et de blessés. Un acte odieux attribué aux éléments du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) qui ont ainsi montré leur vrai visage de terroristes alliés à Iyad Ag Ghali. L’an 2023 a aussi consacré la percée de la diplomatie malienne devenue un outil de la souveraineté retrouvée du pays. A ce chapitre, on note la rupture avec la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA) qui devait achever son retrait définitif le 31 décembre dernier et amorcer la phase de liquidation.
Des défis à bien négocier pour éviter aux Maliens de nouvelles épreuves
Autant d’acquis qui créent de nouveaux défis. Le défi il est surtout sécuritaire parce que beaucoup de nos «ennemis» ont parié que le Mali va sombrer et tomber entre les mains des terroristes après avoir chassé la France et imposé le retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) devenue inutile dans le contexte actuel. Il faut non seulement conforter la présence des FDS sur le terrain, pour favoriser le retour de l’administration et des services sociaux de base, mais il est aussi et surtout indispensable d’initier des projets novateurs pour que les populations des régions comme Kidal se sentent réellement comme des «Maliens».
Mais le vrai défi cette année, à notre avis, est électoral. La transition actuelle ne doit pas aller au-delà de cette année pour ne pas déchanter les Maliens. Plus une transition dure, plus elle exaspère le peuple qui finira par se lasser. Censée marquer le retour à «l’ordre constitutionnelle» et mettre fin à l’isolement lié à cette crise multidimensionnelle profonde qui a hypothéqué l’émergence socioéconomique du pays, la présidentielle prévue en février prochain a été reportée à une date ultérieure le 25 septembre dernier.
Les raisons évoquées n’ont pas convaincu grand monde, même si peu de gens l’ont publiquement manifesté. Il est urgent de fixer une date de la présidentielle. Il y va de la crédibilité des autorités actuelles face à l’opinion nationale et à la communauté internationale. On a beau retrouvé la souveraineté et avoir fixé nos principes de partenariat à nos partenaires, notre pays ne peut pas se permettre le luxe de vivre en électron libre dans un contexte géopolitique et géostratégique qui ne lui est pas forcément favorable.
Le prédisent de la Transition doit être sans doute être tiraillé en ce moment entre cette crainte de laisser une mission inachevée et son attachement à la parole donnée aux Maliens : ne pas s’accrocher au pouvoir ! En amorçant la phase cruciale de rectification de la Transition, il n’a pas caché sa volonté de «proposer et mettre en oeuvre des mesures durables d’encadrement de la vie politique, de construction d’un nouvel équilibre de l’État, plus stable, dans le cadre d’un nouveau contrat social républicain». Une mission de longue haleine, qui ne saurait donc déterminer la durée de la transition.
Mais, le locataire actuel de Koulouba a aussi une crédibilité à défendre que le devoir ne doit pas l’amener à occulter. Comme l’a dit une star engagée de la musique malienne, il a eu «une autoroute de confiance ouverte pour lui. Il a eu une crédibilité sans précédent ; il fait rêver les Africains en faisant penser à un nouveau Sankara (Capitaine Thomas Isidore Sankara assassiné le 15 octobre 1987 pour avoir voulu soustraire son pays du joug du néocolonialisme)». A défaut de prolonger la transition, le président serait-il tenté de se présenter à la prochaine présidentielle pour parachever sa noble mission ? En tout cas, des voix se sont élevées ces derniers mois pour l’exhorter à briguer la magistrature suprême dans les urnes.
Une décision qui doit venir de la raison et non du cœur. Et cela d’autant plus que ceux qui l’encouragent à se présenter à la présidentielle ne pensent pas forcément à lui ou au Mali, mais au profit sociopolitique qu’ils peuvent tirer de sa candidature et de son élection. En un mot, son aura actuelle est leur fond de commerce politique et socioéconomique. Il est clair que la classe politique n’a presque jamais réussi à combler les attentes des Maliens. Il faut donc craindre que le prochain président «démocratiquement élu» ne précipite le pays à la case-départ par des choix politiques et diplomatiques hasardeux compromettant notre souveraineté retrouvée. Tout le sacrifice alors consenti par le peuple pour imposer une gouvernance vertueuse aura été vain. Et cela est sans doute une préoccupation légitime du chef de l’Etat.
Mais, se maintenir au pouvoir aussi risque d’accroître l’isolement (même si le Premier ministre refuse de l’admettre) diplomatique et économique du Mali. Une situation qui accentuerait les difficultés économiques et financières du pays, va donc aggraver le calvaire que les Maliens acceptent jusque-là au nom de la résilience. Mais, jusqu’à quand ?
Moussa Bolly
“..Le dilemme cornélien !…” OUI LE CHOIX EST CORNELIEN POUR LE PRESIDENT DE LA TRANSITION, MAIS HONNETEMENT JE PENSE QUE LE PEUPLE MALIEN A DEJA FAIT UN CHOIX. ET JE NE PENSE PAS, MEME SI ASSIMI LE VOULLAIT, QUE LE PEUPLE LE LAISSERAIT QUITTER (SUITE A UNE ELECTION OU PAS), LE POUVOIR A CE STADE ACTUEL.
FEU JOHN JERRY ROWLINGS A BIEN REMIS LE GHANA SUR LES RAILS NON? ASSIMI DOIT RESTER AU POUVOIR (SUITE A UNE ELECTION OU PAS) JUSQU’AU JOUR OU L’ON AURAIT MIS EN PLACE TOUS LES GARDES FOUS POUR ENCADRER LES FUTURS GOUVERNANTS.