L’assassinat, le 2 novembre, de Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Kidal vient nous rappeler cruellement, au-delà de l’émotion qu’il suscite, que le journalisme n’est pas un métier comme les autres. Que des journalistes, à travers le monde, sont quotidiennement exposés à diverses formes d’agressions, y compris à la violence fatale. Parce que ce métier procède essentiellement de la vocation, il nous est arrivé à tous d’avancer, avec le danger en face, n’écoutant que cette voix intérieure qui nous rappelle cette obligation, plus forte que tout, de répondre à l’appel de l’événement. Difficile pour le journaliste de contourner ou ignorer cet appel, ou de se soustraire à l’attraction d’une situation porteuse d’enseignements. Porteuse aussi, parfois, de périls. Etre journaliste, c’est s’interdire d’ignorer. Et bien souvent, c’est porté par cette exigence – voir, constater, savoir, puis rapporter – que l’on choisit de regarder le danger en face et, même, de tenter d’en faire un allié…
Ceux d’entre nous qui ont connu et fréquenté des terrains de conflits, conservent tous, intimement, le souvenir de ces instants fugaces, durant lesquels le temps semble s’arrêter ou se figer. Ces instants qui semblent une éternité, ne durent pourtant pas longtemps… Un instant seulement, où l’on prend conscience, brutalement, dans une infinie impuissance, de la possible survenue de la fatale tragédie. Au fil des années, l’on apprend, au retour d’une mission sur des terrains difficiles, à reconnaître en soi, la manifestation de ce sentiment secrètement conservé, que rien n’incite à exprimer : celui d’avoir échappé, une fois encore, au pire. Une prime de la Providence, en plus du privilège d’être allé jusqu’au bout du besoin de savoir, de voir, de comprendre… Ce sentiment ne dure pas longtemps, cédant au désir d’entreprendre d’autres futures missions…
Dans notre métier, on évoque peu ces sensations. On évoque peu nos angoisses, nos appréhensions, nos doutes et nos peurs. Nos proches sont les derniers à savoir, au-delà des apparences, la constante tension qui constitue aussi le support de nos engagements. J’ai pris conscience de cette « exception journalistique » lors d’une journée passée à Mulhouse en 2003 pour assister aux obsèques de Jean Hélène (de son vrai nom Christian Baldensperger), journaliste de RFI, assassiné à Abidjan le 21 octobre de cette même année. La famille de Jean Hélène découvrait, ce jour-là, le parcours et les détails de la vie du journaliste, que Gilles Schneider – alors directeur général adjoint de RFI – s’appliquait à leur raconter. Une parente de Jean Hélène confia alors : « Jamais, il ne nous avait raconté tout ça… Quand il venait nous voir, il parlait de tout mais rarement de son métier. Et surtout pas des risques auxquels il s’exposait… ». Cette réaction de la famille de Jean Hélène nous avait alors révélé, à Gilles Schneider et moi, une autre réalité, jusque-là bien enfouie : plusieurs familles pourraient en dire autant de leurs parents et proches exerçant ce métier forcément exaltant, souvent porteurs de dangers que, nous, journalistes, avons souvent l’illusion de dompter et domestiquer. Que nous occultons, tel un réflexe consommé… Il est vrai que la valeur des expériences vécues nous incite davantage à rendre grâce à ce métier, qu’à en redouter les risques. Mais il n’est jamais inutile de rappeler qu’il est porteur de dangers, et qu’il nous est bien souvent arrivé de rencontrer sur notre chemin des personnages souhaitant le pire sort à un journaliste, à défaut de le voir renoncer à exercer son métier…
Ghislaine Dupont et Claude Verlon assassinés à Kidal. L’horreur journalistique, exactement… L’extrême et inimaginable horreur. L’instant où tout bascule. Puis vient le temps des questions. Ce sont, malheureusement les mêmes que nous posons depuis plusieurs mois : quel mystère entoure le traitement spécial réservé par la diplomatie française à cette ville de Kidal ? Sur quels arguments se fondent les dérogations politiques concédées depuis deux ans par les autorités françaises – durant le mandat de Nicolas Sarkozy, puis celui, en cours, de François Hollande – au MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) ? Pourquoi a-t-on choisi d’intégrer à la résolution de ce conflit, le monstre politique issu de ces obscurs arrangements, en maintenant, notamment, Kidal sous un régime d’exception ? L’hypothèque de Kidal, la persistance obsessionnelle de la France à souligner un « problème touareg » justifiant la sanctuarisation d’un territoire réservé aux rebelles du MNLA, un pouvoir malien, consacré par les urnes, mais manifestement incapable de poser des actes souverains en vue d’étendre son autorité à l’ensemble de son territoire, l’irrépressible extension à la région du projet islamo-terroriste… Voilà quelques facteurs, parmi d’autres, constitutifs de la matrice du monstre diplomatique, politique et militaire dont la ville de Kidal est devenue le centre névralgique. C’est ce monstre qui vient de signer l’assassinat des employés de RFI. Le choix de ces victimes est bien plus qu’emblématique. C’est un message de guerre envoyé à la France, ainsi qu’aux autorités de Bamako considérées par les tueurs de Kidal comme l’ombre portée de Paris. C’est le message d’une guerre consubstantielle à l’existence même des assassins professionnels du désert.
Source: francislaloupo.wordpress.com
Voici un récit professionnel.
Mais la France ne doit pas négliger le mal des maliens. En prenant ce mal en patience, ils maudissent, chaque que DIEU crée, tous ceux qui complotent contre le Mali.
RFI qui soutenait ses gentils hommes bleus, amalgamant allègrement les honnêtes avec les bandits, vient de payer par le prix le plus élevé, ses complaisances avec le diable. Elle vient d’annoncer que les tueurs de Gislaine et de Dupond sont très probablement des touaregs du MNLA. Comme quoi MNLA=ANSAR DINE= MUJAO=BOKO HARAM= AQMI= TERRORISME= BANDITISME (TRAFIC DE DROGUES, D’ARMES ET D’ETRES HUMAINS). Seul le surnom du moment varie…
N’est-il pas plus simple de conclure que c’est la France de Sarkozy qui a créé le MNLA, et celle de Hollande qui continue la même politique: pour avoir pied au Nord Mali, pour les servir d’indicateurs auprès d’AQMI, pour récupérer leurs otages, pour faire chanter l’Etat malien, pour obtenir de gré à gré les marchés maliens, pour protéger les mines d’uranium d’AREVA au Niger, plus tard mettre main basse sur les mines de Kidal,. ET POURTANT, CES FRANCAIS DOIVENT SE RAPPELER DE DIEN BIEN PHU, DE LA GUERRE D’ALGERIE, ETC. QUE CES ”DIVISER POUR REGNER” FINISSENT TOUJOURS MAL. QU’UNE MINORITE NE PEUT JAMAIS S’IMPOSER A LONG TERME A UNE MAJORITE.
MAIS TOUT CECI ARRIVE PAR NOTRE FAUTE ESSENTIELLEMENT, LA FAIBLESSE DE NOTRE ARMEE, ET PAR UNE CERTAINE INSOUCIANCE PAR RAPPORT AU BANDITISME DANS LA REGION DE KIDAL. CAR LE SOUS-DEVELOPPEMENT ET L’ENCLAVEMENT DE KIDAL CONSTITUENT LE FONDS DE COMMERCE DES BANDITS/TERRORISTES DU MNLA ET ALLIES…
A ce rythme, les maliens finiront tous dans la rue (comme Gao) contre la politique actuelle de la France. Quel immense gâchis après tout ce capital de sympathie de l’ensemble du peuple malien après les décès de Damien et de tant d’autres.
TOUS LES MALIENS ONT POSé SANS ARRÊT LA MËME QUESTION A LA FRANCE DE SARKOSY A FRANCOIS… MËME LES JOURNALISTES FRANCAIS REFUSENT DE POSER CETTE QUESTION SUR LE POURQUOI DU STATUT DONNER A KIDAL PAR LA FRANCE ❓ ❓ 💡 ➡ ❓ ❗
Mon cher Sabour, les journalistes français et les politiques français bottent dans la même direction dans cette affaire. sinon comment peut on expliquer cette situation là qui démontre que notre indépendance a été mise à mort par les différents régimes dits démocratiques qui se sont succèdés chez nous et qui ont sacrifié notre armée en ne voyant en elle que le risque d’un coup d’état. Toute force politique dans le monde est soutenue par une puissance de feu et le Mali ne fait pas exception à la règle, ce n’est pas le respect des règles démocratiques qui suscite le respect, mais la capacité de nuire, vous n’aurez qu’à voir les pays disposant de l’arme nucléaire et toute l’hypocrisie contre l’Iran pendant Israêl en possède. Les pays qui n’en possèdent pas sont des victimes potentielles de l’hypocrite communauté internationale comme l’ont été Khadafi et Saddam.
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