NIGER : LA TACTIQUE DE LA TERRE BRULEE.Si le tout sauf Issoufou pouvait prospérer à Niamey, l’opposition ne se serait pas retirée du second tour de la présidentielle dont la première manche a été largement remportée par le président sortant, à défaut du coup KO voulu par les sympathisants de ce dernier. Un objectif réaliste même s’il ne fut pas réalis et réaliste en raison d’un bilan plus qu’honorable pour un pays sahélien dont la sécurité alimentaire passait jusqu’en 2011 par l’aide d’urgence des humanitaires. Le schéma d’un candidat seul à aller à ce qui devait être une compétition n’est pas fier en démocratie. Mais ce n’est pas de surprise pour qui a suivi les péripéties du mandat finissant. Car autant Issoufou Mahamadou pouvait se féliciter d’un bilan physique difficile à réaliser dans les conditions d’un Sahel agressé par le climat et le terrorisme, autant les voyants du tableau politique s’emballaient avec l’approche de la présidentielle : crispations révélatrice sur des points de droit ou de simple logisitique ; éclatement de la majorité présidentielle qui annonçait une météo politique chahutée ; multiples tentatives de blocage institutionnels ; validation surréaliste d’un candidat prisonnier qui arrivera second au premier tour, pour ne rien arranger. Ce qui est à l’œuvre et qui a pris hier la tournure attendue d’une décision de boycott est simplement une phase de la stratégie de dé-légitimation de Issoufou Mahamadou. Celui-ci peut la vaincre avec un taux de participation qui frise le plébiscite. Mais a t-il le temps de cet exploit ? Et les moyens, compte tenu de la sociologie particulière de l’élection sous nos tropiques ?
BENIN : SUR LE FIL DU RASOIR. Il y a l’exception Wade dont les adversaires avaient crié en son temps à la fraude électronique. Mais dans les démocraties plus ou moins rodées, en Occident comme en Afrique, là où existe le scrutin majoritaire à deux tours, passer au premier tour relève décidément de la gageure. Le Niger l’a démontré en fin février. Le Bénin le confirme depuis hier. Ce pays, vitrine fortement léchée des fragiles processus démocratiques africains, révèle également que le défi organisationnel n’est jamais gagné d’avance. Mais la principale leçon béninoise est que l’on peut être candidat de l’establishment, celui du président sortant, de quelques grands ténors de la scène politique locale ainsi que d’une importante frange des supporters de la gouvernance de changement et coiffer ses adversaires seulement d’une courte tête. Car elle n’est pas impressionnante, l’avance de Lionel Zinsou, Premier ministre sortant, venu exprès pour tenter de succéder au président Boni Yayi frappé par la limitation constitutionnelle. Le Franco-béninois, bébé-éprouvette des officines désabusées par les piétinements structurels du continent le plus retardataire de la planète, est même talonné par… Talon. Et ce n’est pas qu’un jeu de mot mais la préfiguration d’un second tour sanglant qui se jouera ou se perdra sur les alliances. Celles-ci, pour la perspective d’une victoire coûte que coûte appelle aussi et hélas les contre-alliances et les mésalliances, comme c’est trop souvent le cas en Afrique. Alors, tout sera de savoir qui viendra avec Zinsou au second tour et s’il est élu, ce qu’il fera pour ne plus être un otage mais un président venu pour opérer le changement attendu plutôt que pour donner le…change
Adam Thiam
le benin… quartier latin
Que et encore des nouvelles du bas empire. Décidement!
Le monde vu de Bamako : Niger et Benin : Délicats manoeuvrages
Par Le Républicain -9 Mar 2016
Décidément, quand le temps médiatique devient un temps de point contre un temps de ligne où un clou chasse un autre, alors les nouvelles du bas empire fusent très tôt et de partout, et tout le temps pendant toute une journée, histoire d’un Web de référence. De quoi on se mêle même! Seulement voilà, s’il s’agit de penser et penser ce qui pourrait faire du Web ce à quoi on aspire qu’il soit, alors on n’a rien perdu pour attendre.Faisons l’économie de ces nouvelles inscrites sur la petite durée et mêlons-nous du Niger! Oui du Niger? Puisque tout Malien a une sympathie active ou passive pour ce pays, rien que son soutien sans ambiguité à notre pays lorsque des apatrides l’avaient attaqué. Le point commun s’arrête là. En discutant avec des Nigériens on se rend compte que le soi-disant positif bilan du Prsdt Issoufou. Mamadou ne doit éclipser les déboires électoraux, sinon même les risques de débordements signalés, décriés par l’opposition déjà en son temps, et que l’appel au boycott d’aujourd’hui n’est que la suite logique de ce qui était déjà prévisible.Pour cause et rappel global:
1- La démocratie nigérienne resta très fragile au lendemain du coup d’Etat qui avait renversé, le 18 février 2010, le Prsdt Mahamadou Tandja après la dissolution de la Cour Constitutionnelle et de l’AN.Et c’est dans ces conditions que les dernières élections, en 2011, ont été organisées!
2- Août 2013: Echec de la formation d’un gouvernement d’union nationale regroupant toutes les formations politiques voulue par le Prdt I. Mahamadou. H. Amadou quitte la coalition au pouvoir et rejoint l’opposition.La tension va crescendo!
3-Avril 2015, création un fichier biométrique désormais exclue, et tentatives désespérées, vaines de l’ARDR par des pressions explicites, de revenir à un fonctionnement normal des institutions chargées de la supervision du vote!
4-Polémique sur le vote par témoignage: La Céni légifère en plénière, sur fond d’omission vraisemblable dans les textes de 2014, en validant ce vote.La Céni n’a en tout cas, jusque là, toujours pas signé l’arrêt qui officialiserait sa position. Au Niger, 7% des électeurs seulement ont une pièce d’identité, le vote par témoignage concerne potentiellement plus d’un 1Mio. d’électeurs dans le pays, soit environ 15 % de l’électorat, surtout rural. D’où l’enjeu qu’il représente pour les partis politiques!
5-A cette confusion juridique: tentatives du régime à monopoliser toutes les différentes structures chargées de superviser les élections: le Conseil national du fichier électoral biométrique, le Conseil national de dialogue politique (CNDP), la CENI. Les lettres de protestaitons au Prdt et à son 1er Ministre n’y changeront rien!
6.Au contraire, on réduira même la durée de la campagne électorale de 21 á 10 jours, on inventera un coup d’Etat, pire on fera voir au challenger H. Amadou le goulag de Filingué à 180km de Niamey…
Toujours prompt à lécher des bottes!!!
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