Le Mali : la véritable cause de nos malheurs

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La principale cause de ce malheur, c’est le système dans lequel nous vivons, un système où un petit nombre de personnes  peut en exploiter un grand nombre. Ce système se nomme la corruption, le népotisme et nous en connaissons la variété la plus récente : les dons qui affluent vers le camp militaire de Kati. Les rendements du coup d’Etat ont doublement profité à ses acteurs. Pour un quelconque « retour aux affaires » et pour celles qui sont acquises par peur, par intimidation ou par pur vol, les entrées d’argent sont soudoyées par les  hommes d’affaires.

Pourrions-nous dire que ces messieurs propres « kokadjè » sont plus propres que les hommes d’ATT? Du 22 mars passé à nos jours, ces militaires peuvent-ils nous dire combien de liasses ils ont ramassées,  financièrement parlant ? Soyons réalistes face à ce dur constat, sinon à la dure véracité : le Premier ministre ne doit pas se tromper de combat car s’il doit traquer tous les soi-disant « proches d’ATT », alors à quand la chasse aux bandits  de ce pays, au Nord comme au Sud ? Lorsqu’il faudra rendre justice au moment opportun, ça fera mal, très mal !
La transition de douze mois est courte pour qu’un gouvernement de transition puisse s’occuper de tous les maux du pays. L’urgence est donc de restaurer les deux tiers de notre territoire avant de passer ensuite à des élections crédibles. Mais l’erreur, sinon l’ignorance de Cheick Modibo Diarra, a été de penser que croire d’un coup de baguette magique, il peut « effacer » toute la classe politique et tous ceux qui, de près et de loin, ont côtoyé  l’ancien régime. Ce ne sont pas à ces hommes qu’incombe ce qui ne va pas aujourd’hui au Mali : ces hommes n’en sont plutôt qu’une cause secondaire, la cause fondamentale étant le système ? Un an de transition, c’est donc très peu pour un changement radical du pays.
Alor, le Premier ministre pouvait nous épargner de ce détail secondaire tel que cette controverse sur l’affaire « Mademoiselle Maïga » de l’ORTM, car non seulement le moment est mal choisi, mais le monde entier nous observe. Le résultat de tout cela est encore plus dommageable, surtout que  durant ces vingt dernières années, jamais le Mali n’a subi de telles humiliations  dont la dernière est celle de cent coups de fouet infligés à un couple de Tombouctou. Cette rupture brusque du coup d’Etat, joint au désespoir du peuple et à l’exemple même que donne ce gouvernement, a poussé  les populations à croire à une discrimination, à un clanisme et plus loin,  au fascisme. Du côté de tout ce qu’on pense être proche de l’ex-régime, la pression est plus forte et les tensions qui en résulteront  pourraient porter le germe de conflits au sein même des populations déjà fragilisées.
Que faire ?
D’abord rendre possible l’espoir d’un changement. Le coup d’Etat des mutins a laissé l’autoritarisme seul vainqueur face aux citoyens, et les peuples se sont retrouvés sans espoir. Mais une alternative est possible : il ne s’agit pas d’exclure les uns et les autres, mais de nourrir la volonté de créer une société plus juste et démocratique avec toute la classe politique et les forces vives de la nation. Une société qui se donnerait pour but une vie digne pour chacun des plus de onze millions  d’habitants vivant sur le territoire malien, une société qui, à côté de la devise républicaine « Un Peuple, Un But, Une Foi », affirmerait, en s’en donnant les moyens, que les droits de l’Homme, la laïcité et la solidarité sont à la base d’une nouvelle construction sociale.
Neimatou Naillé Coulibaly

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3 COMMENTAIRES

  1. Madame ou Mademoiselle, tu n’as vraiment rien dit en un mot ton article est trop confus…

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