Conscients de la grande crise de trésorerie qui affecte notre pays, l’ensemble de l’administration des douanes sous l’impulsion du Ministère de l’Economie et des Finances entend relever avec brio les objectifs de recettes, rectifiés et fixés cette année à 385 milliards de FCFA.
Sans aucun doute, l’émergence de cette administration pourvoyeuse des caisses de l’Etat n’est pas le souhait de tous. C’est pourquoi au moment ou tous les directions régionales, services et bureaux de douanes sont mobilisés pour l’atteinte des recettes, revues à la hausse par le FMI, des oiseaux de mauvais augure, pires ennemies du pays sont entrain de cultiver un climat délétère entre ces gabelous-chefs. Des véritables chiens qui aboient quand la caravane passe. « Nous les connaissons, ils ne sont pas à leur première manœuvre », confie un haut gradé du BCI de la DGD. Lequel poursuit que l’instigateur principal de ce saupoudrage n’est autre qu’un scribouillard dont le quotient intellectuel ne dépasse pas sa taille, en mètre.
Sinon, de nos jours tous les personnels des services de la douane malienne sont résolus autour d’un seul défi, combler vite le petit gap négatif et faire face aux recettes annuelles. D’ailleurs sur ce plan les nouvelles sont autant prometteuses qu’on peut dire que cela constitue déjà un acquis.
A cet effet, la direction régionale de Koulikoro a déjà réalisé au cours des huit premiers mois en cours de l’année 34,871 milliards contre des prévisions initiales de 33,718 milliards et corrigées de 34,631 milliards CFA. Soit des taux de réalisation de 103, 41% et 100,70%. Pour boucler l’année avec fierté, cette direction régionale n’aura plus qu’à recouvrir 23, 499milliards de FCFA. Pour cela, les signaux sont déjà bons, car depuis Septembre cette direction phare de l’architecture douanière honore ses recettes mensuelles moyennes, à savoir 5,875 milliards CFA. D’ailleurs, lors de la visite du directeur général des douanes, l’Inspecteur Général Moumouni Dembélé, le directeur régional des douanes de Koulikoro, Baba Kida a donné l’engagement de dépasser le cap annuel de 58,370 milliards FCFA. Même dynamique aux niveaux des autres directions régionales de douanes. Ainsi que des brigades spécialisées de lutte contre la fraude et la contrebande. A titre d’exemple, la BMI de Bamako (Brigade Mobile d’intervention) qui a déjà renfloué la caisse publique en 2013 à hauteur de 195 133 397 F CFA pour une prévision de 153 900 000 FCFA. Soit un taux de réalisation de 126,8%. Ce n’est pas tout, pour cette année avec une prévision de 200 millions, cette structure a déjà recouvré respectivement 82 360 824 F CFA au premier semestre et 112 772 573 millions CFA au deuxième semestre. Pour atteindre et dépasser les prévisions, les vaillants soldats de l’économie de la BMI comptent boucler l’année en beauté avec le recouvrement de 26 548 744 millions grâce à certaines affaires en cours d’enrôlement à leur niveau.
A quelques encablures du bouclage des objectifs des recettes annuelles, l’administration douanière reste imperturbable sur le respect des textes. Et ce, conformément aux consignes de la patronne de l’hôtel des Finances, Bouaré Fily Sissoko. Qui, au cours d’une visite à la direction générale des douanes a clairement affirmé que les douaniers en tous lieux doivent appliquer la réglementation pour l’intérêt de l’administration, qui est dans l’obligation de faire des résultats.
Le respect des textes, l’unique leitmotiv :
Ce qui est encourageant dans la nouvelle dynamique amorcée par la direction générale des douanes, c’est le respect strict des critères de la bonne gouvernance par les premiers responsables des douanes, eux-mêmes. Claire comme l’eau de roche, aucune procédure n’a fait l’objet de mauvaise gestion, faux en écriture ou détournement de recettes à la direction générale des douanes. Droit dans ses bottes et vigilant jusqu’au moindre détail, l’actuel directeur général des douanes a déjà posé les balises afin d’amener l’administration des douanes à renouer avec les performances de l’exercice 2013. Au cours duquel, malgré la crise multiforme, sur une prévision de 333,4 milliards, il a été recouvré 337,7 milliards de F CFA, soit un taux de réalisation de 101,29%.
Ainsi, sans grincer les dents, les gabelous sont déterminés à mettre dans l’escarcelle de l’Etat pour cette année 385 milliards. Une recette revue à la hausse (de 10 milliards), à l’issue de la mission du FMI en mars dernier.
Pour ce faire, la direction générale des douanes entend prendre le mal par les racines. Etant donné que les causes de ce gap à mi parcours sont connues. Il ne s’agit aucunement d’une incompétence notoire ou d’une mauvaise gestion d’un quelconque responsable ou agent de la douane. Mais d’une baisse de volume de l’importation des produits pourvoyeurs de recettes. A savoir, les marchandises qui ont accusé une baisse de volume de 7,72%, soit un manque à gagner de 16,9 milliards. Et des produits pétroliers, dont les volumes d’importation n’ont été que de 59 millions de litres en moyenne contre des prévisions de 61,3 millions, soit un gap mensuel d’environ de 2,3 millions de litres pour un vide de caisse de 4,2 milliards pour la douane dans le chapitre des recettes des produits pétroliers.
Pour l’intérêt primordial de l’Etat, au lieu d’inciter les opérateurs économiques, importateurs et déclarants en transit à observer scrupuleusement les mesures indispensables (code des douanes), en matière de vérification des importations, des mauvais esprits sont en train de susciter un climat de méfiance entre les responsables des douanes d’une part. Et d’autre part, à amener les importateurs à violer les textes légaux de la nation. Parviendront-ils à leur fin ?
Assurément non, car désormais les gabelous sont engagés à corps perdu dans l’atteinte des objectifs de recettes annuelles, afin qu’à l’heure du bilan, ils puissent bénéficier de la prime de performance et celle du devoir accompli.
Moustapha Diawara
