La Lybie : La chute d’un « vieux baobab » du monde arabe

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Confronté à une rébellion appuyée d’une main de fer par  des forces de l’OTAN sous l’égide des Etats-Unis, de la France et de la Grande Bretagne, le régime du Colonel Mouammar Kadhafi est en train de vivre ses dernières heures. Le vieux Guide de la Révolution du 20 septembre 1969 dite « Révolution de la Jamahiriya arabe libyenne » est aujourd’hui trahi par ses amis d’hier devenus aujourd’hui ses principaux ennemis.

Qui pouvait l’imaginer il y a encore quelques années, voire quelques mois ?  Que dire alors de ces accueils en fanfare dont le Colonel Kadhafi avait bénéficié en France, en Italie ou lors des sommets du G8 et du G20 ? Qui pouvait penser que des nations aussi souveraines que la France, la Grande Bretagne et les Etats-Unis allaient apporter appui, assistance et soutien (tant sur les plans matériel et financier qu’humain) à une rébellion dans un pays du Tiers Monde pour évincer du pouvoir un régime légal ?

En tout cas, ce qui vient de se passer en Libye paraît comme un avertissement à l’endroit d’autres vieux dirigeants du continent africain. Des Kadhafi, il y en a encore en Afrique. Mais seront-ils confrontés au même sort que le Guide de la Révolution libyenne ? Bref, ce qu’on peut désormais retenir du cas libyen, c’est que certains dirigeants occidentaux pourraient se glorifier de la chute de Kadhafi et par la même occasion, redorer leur image dans leurs pays respectifs. C’est probablement le cas de celui qui est à la base du malheur du régime du Colonel Kadhafi : Nicolas Sarkozy.

Après avoir tenu coûte que coûte et vaille que vaille à faire partir Kadhafi et réussi à écarter de la course présidentielle son principal et potentiel adversaire politique, Dominique Strauss-Kahn, Nicolas Sarkozy semble avoir franchi le pas de trois grands défis qui lui faisaient front. Mais en attendant la présidentielle française de l’an prochain, il devra encore batailler dur pour regagner la confiance de l’électorat français d’ici quelques mois. En tant que stratège politique, il pourrait, en principe, parvenir à ses fins ; mais il devra auparavant trouver de nouveaux plans et stratégies pour diviser la gauche socialiste qui pourtant ne tient plus à se laisser berner après le scénario destructeur qui a brisé la carrière politique de DSK, l’ancien favori de la future présidentielle française.

Concernant  la chute du Guide de la Révolution, on peut soutenir que l’Occident vient ainsi de donner un sérieux avertissement aux « vieux dinosaures » encore accrochés au pouvoir à travers le monde. La chute du plus « vieux baobab » du monde arabe marque ainsi un tournant décisif dans l’histoire de la Libye : c’est la fin d’un feuilleton qui, il y a 42 ans, avait pris ses racines un 20 septembre. Ce qui sûr, c’est que plusieurs Chefs d’Etat africaine seront tenus pour responsables, sinon coupables de la chute du Colonel Kadhafi.

En effet, de par leur silence et leur non prise en considération de la menace des insurgés libyens contre un régime légal (bien qu’autoritaire et dictatorial), la plupart des dirigeants du continent africain ont donné la preuve que les indépendances africaines sont plutôt « de la sauce pimentée contenant du sucre », c’est-à-dire de la poudre aux yeux.

En réalité, Kadhafi a été victime de son pétrole, de sa langue dérangeante, de son idée de créer les Etats-Unis d’Afrique et de son ambition de créer une monnaie unique africaine pour rivaliser avec  les grandes monnaies de la planète, notamment le dollar, l’euro, la livre sterling, le juan, entre autres. Mais selon un adage de sage, « le premier à bénéficier de la bénédiction de l’aveugle est celui qui le guide ». Ne possédant pas de moyens (financiers, matériels) adéquats, les pays africains vont encore continuer à subir la marginalisation de leurs homologues de l’Occident. L’Afrique ne semble d’ailleurs plus loin d’une contrainte de recolonisation. Que Dieu sauve les enfants africains. Amen !

Par Zhao Ahmed A. Bamba

 

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