Issoufou Mahamadou à Agadez : Les chantiers de l’Aïr

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Adam Thiam
Adam Thiam

Un petit retard de trente minutes sur l’heure prévue du départ, mais bon pour prévu  pour déguster le premier expresso du matin et traîner le regard sur  turbans et boubous des accompagnateurs et des membres de la délégation. Puis l’embarquement. Sur le tarmac deux avions frappés aux couleurs du Niger : le boeing737 BBJ présidentiel et un bombardier 400 de Niger Airlines. C’est le premier appareil de la nouvelle compagnie qui relie trois fois par semaine Niamey aux principales villes de ce pays grand comme trois fois la France. 1h30 d’un vol calme malgré des reliques de nuages (la veille une pluie bienfaisante a arrosé le Sud du pays) et quelques turbulences au dessus de  l’Aïr montagneux.

 

Et voici Agadez,

L’Aéroport Mano Dayak : un atterrissage soft puis les voitures pour traverser la légendaire Agadez.  Agadez est la francisation, semble t-il de Egdez (visiter) en kel tamasheq. C’est la ville emblématique des Touareg du Niger. A 900 km de Niamey, au croisement du Sahara et du Sahel, le nom convoque l’Histoire et ses mythes : les processions à perte de vue des chameaux déchargeant le sel ; l’étoffe et le mil dans le hub commercial qu’Agadez était au XIè siècle déjà.  Quid de la célébrissime mosquée de la ville généralement évoquée avec les mosquées de Tombouctou et de Djenné. Des récits de Léon l’africain puis de Heinrich Barth. De la cure salée de Ingal où vachers bororos et chameliers peulh se donnent rendez-vous au sortir de l’hivernage.  Et plus récemment des vols charters qui reliaient l’Europe à l’Aïr  avant la triste dépression du secteur touristique causée par les aléas sécuritaires de l’espace sahélo-saharien ;  la douloureuse parenthèse du cycle des rébellions que les populations et l’Etat espèrent fermées à jamais. Va pour le passé ! Pour le présent, Agadez est la principale ville du Nord du Niger, dans la région du même nom, vaste de plus de 600 000 km2 (soit la moitié du Niger) pour une population de l’ordre de 500 000 habitants.

 

 

L’ambition est la  boucle de l’Aïr

 

La ville d’Agadez qui compte 150 000 résidents est très cosmopolite et elle brasse Hawsa, Touareg, Djerma, Peul, Kanuris. Plate et étirée, elle aligne échoppes, ateliers, garages, maisons de passage, restaurants et hôtels de standings variés. Le visiteur est étonné par le nombre de voitures et de motos sur les routes et ne peut pas ne pas attarder son regard sur les taxis à trois roues jaunes et noirs. Il est évident que les ristournes de l’uranium sont passées par là. Une ville de négociants sans doute.  Ce vendredi, le président du Niger est à Agadez pour donner le coup de pioches à la Rta. La Rta est l’abréviation pour Réhabilitation de la route Tahoua-Arlit, un des projets du programme de Renaissance du Niger lancé par Issoufou Mahamadou à son élection en 2011. Du beau monde s’est retrouvé pour la circonstance au carrefour de la route de Tahoua : conseillers municipaux, gouverneur, ministres, diplomates, citoyens ordinaires. Même le Sultan d’Agadez dont le visage est partiellement caché par le litham des grandes occasions. Maire, gouverneur et ministre en charge des travaux publics connaissent par cœur les projets et ne se privent pas de rappeler les efforts de désenclavement local réalisés en quatre ans sous le président sortant (la présidentielle est prévue en février prochain). Si les chantiers du jour concernent la réhabilitation de la route Tahoua-Agadez, Agadez-Arlit et dix km de voirie à Agadez, les réalisations et ambitions dans le cadre de la « Boucle de l’Aïr » sont rappelées :  transsaharienne Assamaka-Arlit,  liaison Agadez- Zinder,  route Gatroun-Toummo-Madama –Dirkou-Agadez, et route des Istamboulawa devant relier Agadez-Timia-Iférouane-Gougaram-Arlit. Plusieurs discours saluant les réalisations récentes. Et une réponse du président nigérien dans une langue à laquelle le reporter n’a rien compris. Mais deux constats. Le premier : il y a eu des applaudissements. Le second : la condition sahélienne n’est pas une fatalité quand la paix existe. Et quand on est Malien, dire cela est une forme de prière.

Adam Thiam, de Agadez

 

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4 COMMENTAIRES

  1. Oui, un leader doit savoir comment anticiper les évènements et cela me plait beaucoup chez ce Président du Niger. Je reste certain que cela va inspirer le Mali en s’appuyant sur ceux qui sont dotés de capacité cognitive indéniable. Qu’Allah protège le Mali éternellement.

  2. Voila un journaliste digne de ce nom. Comme 99% de nos journalistes Thiam ne passe pas son temps a commenter le jour le jour de notre misere entre la famille, la CMA, la plateforme et le Macina, les insultes contre la France et la MINUSMA et l’eternel chanson des nos journalistes ” c’est la faute de la France”, et les braquages interminables sur Bamako.. Voila un Thiam encore et toujours au dessus de la melee , Thiam qui va ailleurs pour decouvrir, apprendre, echanger et s’enrichir…. Oui Thiam, comme tu le dis bien “….la condition sahélienne n’est pas une fatalité quand la paix existe. Et quand on est Malien, dire cela est une forme de prière…..”. J’espere et je prie qu’a ton retour a Bamako tu auras l’agreable surprise de retrouver ton mouton dans ta cours avec le grand sourire du filston:)-
    Mon cher Thiam , tu prends de l’age , je sais ton amour pour ton pays , mais tu n’as rien a gagner au Mali , et tu ne t’epanouiras pas, pense a la retraite et au filston. La competence et la hauteur, le serieux ne sont pas reconnua au Mali. Je suis sure que tu n’es pas du genre a courber l’echine pour des postes, ni faire les salamaleks pour plaire au filston et au beau pere Nationaux…

    • Ok, ok; c’est une très bonne initiative de la part du president du Niger a cause du tourisme parce que Agadez est comme la 2eme Tombouctou avant cette crise.
      Mais Gestion, bonne gouvernance et investments sont de mises Mr. Le president. Merci au peuple nigerien poir leur supports a la cause malienne et leurs soldats.

      Un bon article en passant de la part de Mr. Thiam.

  3. Voila un Président visionnaire qui a trouvé que désenclaver est mieux que créer des conditions de luxe insolent; Palais des hôtes, pavillon présidentiel, rénovation de palais alors que les routes Bamako_Kayes, Sevaré-Gao, j’en passe sont dégradées et impraticables. Les frais de transport sont triplés pour des populations appauvries et désespérées. Les hopitaux manquent de matériels, les jeunes manquent d’emplois, les revenus des travailleurs sont bas, la vie chère nous étrille. La famille présidentielle et alliés ne laissent aucun espoir pour le peuple souverain qui l’a porté au pouvoir. Les critiques sont perçues comme des flèches de l’ennemi au lieu de les comptabiliser comme socle pour asseoir une gouvernance juste, de proximité où le peuple se sentira acteur de construction.Franchement, le pouvoir IBK est une déception dans sa globalité. On est déçu. L’avenir est confisqué par une frange d’apatrides politiques qui forment l’essentiel du carcan présidentiel. Le Président lui même ne veut rien entendre à plus forte raison voir. Les pressions familiales sont tellement prises pour des vérités que toute issue s’avère vaine. Que Dieu fasse éclater la vérité. Avoir le pouvoir est une chose, l’exercer en est aussi une autre équation. Le peuple électeur a été mis de côté au profit de la famille et des alliés de la 25 ème heure. Nous continuerons à appeler le Président à voir et lire le juste le pouls des maliens et éviter de chercher des alliés politiques pour rester le plus longtemps possible. Il en sert à rien de continuer à servir son peuple en detresse lorsqu’on est pas à mesure de trouver des solutions à ses problèmes. L’humilité veut de les écouter et d’aller dans le sens du règlement des problèmes les plus cruciaux. Le Mali a besoin de routes plus que de palais, le Mali a besoins d’emplois que de pavillon présidentiels, le Mali a besoin d’électricité, d’eau que des motards ou véhicules de luxe? Le Mali a besoin de sécurité que de concerts ou défilés avec des tenues d’apparence. Le Mali a besoin d’écoles et d’enseignants de qualité que de simulacres de formations des jeunes en création d’entreprises où les ressources sont inexistantes. C’est un sentiment de coeur pour mon pays loin de la compréhension que vous en faites. Parce qu’au Mali le régime neque sont applaudis pendant leur existance.

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