En un mot : Les incertitudes du procès Sanogo

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C’est en principe aujourd’hui que reprend à Sikasso, après deux suspensions, le procès du capitaine Sanogo et autres, soupçonnés de meurtre, complicité de meurtre… de 21 bérets rouges en mai 2012. Mais d’ores et déjà, dénonçant l’inorganisation du jugement, les avocats de la défense “s’attendent à un nouveau renvoi“. Ils ne croient pas en la présence effective aujourd’hui des témoins cités par le parquet.

Me Harouna Toureh, avocat des accusés, ironise le parquet citant des témoins invisibles et s’engouffre dans la brèche. “On a sollicité qu’il y ait l’usage de la force contre les témoins pour qu’ils comparaissent. Le mercredi, nous dirons la même chose. On dira que nos témoins ne sont pas là et qu’il faut renvoyer le procès jusqu’à ce qu’ils soient là. Nos témoins sont pour la plupart des officiers supérieurs. Nous n’avons aucun moyen, après les avoir fait citer, de les faire comparaître. On ne peut les faire venir par la force”.

Du côté de la partie civile, on évoque un “abattement parce que les victimes sont en train de souffrir. Elles ont soif de justice. Elles sont excédées“. Leur représentant, Me Moctar Mariko,  s’épanche : “Si vous faites des assises sans témoins, pour moi, ce ne sera pas une vraie décision qui sortira du verdict sans que les témoins puissent l’appuyer. Et comme vous avez dû le comprendre, les assesseurs, qui accompagnent le juge, vont fonder leur intime conviction sur les témoignages et tout ce qui se dira à la barre“.

Comme on le voit, les préliminaires sont en train de différer sans cesse le débat au fond, ce qui risque de créer une sorte de lassitude à un moment crucial où le Mali a l’occasion de redorer le blason de la justice. En tout cas, la CPI est aux aguets, estimant que les crimes reprochés pourraient relever de sa compétence en cas de défaillance des juridictions nationales. Et c’est là la vraie peur de ce procès sur notre pays.

DAK

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