Après, ces trois semaines de pause, qui lui ont servi à mieux supporter les derniers jours du mois de jeûne et fêter, sans pression l’Aïd El Fitr, l’équipe rédactionnelle de Delta News vous revient avec plus de tonus. Cette énergie est d’autant plus indispensable pour elle, que ce mois de juillet qui s’annonce, est pour notre pays, « le mois du destin » et votre hebdo, ne voudrait en aucun cas rater ce mois de veillée.
Dans deux jours au plus tard, le 29 juin, nous aurons la liste exhaustive des hommes et femmes qui postulent à aller à Koulouba.
Il y a cinq ans, en 2013, après deux passages, le peuple malien a investi le candidat Ibrahim Boubacar Keïta avec une majorité très confortable proche d’un score digne d’une élection dans un système de parti-état, 78% ! Ce qui a fait dire au président élu IBK qu’il ne doit pas son élection à sa formation politique et pour corollaire, on l’a vu agir durant tout le quinquennat à sa guise en l’ignorant chichement. Le résultat de cette gestion a été une instabilité gouvernementale sans pareille. Dans ces circonstances, comment présenter au peuple malien un bilan élogieux qui militerait en faveur de sa reconduction au palais de Koulouba ?
Les colmatages du fameux récent Programme Présidentiel d’Urgences sociales(PPUS), pâle copie du Programme Présidentiel Urgence de Côte d’Ivoire (PPU- CI) du président Ouattara, convaincra-t-il les électeurs ? Le doute est permis car le principal problème pour lequel il a obtenu le quitus du peuple malien, à savoir la crise du nord, n’a pas encore trouvé de solution. Et le pire, c’est qu’à celle-ci, est venue s’y greffer une autre plus pernicieuse, plus insidieuse et plus néfaste à la cohésion sociale et à l’unité nationale. Il s’agit de l’apparition de conflits intercommunautaires, jusqu’ici inconnue dans notre pays et paradoxalement dans sa partie la plus pluriethnique et la plus multiculturelle : le centre.
Quid des autres candidats qui sont à l’affût, ont-ils le toupet et le cran de pouvoir sortir le pays de ce bourbier ? Qui parmi eux, saura danser promptement la « danse des prétendants » évoquée dans votre hebdomadaire dans sa parution du 06 juin 2018?
Après l’expérience vécue des cinq dernières années, les maliens restent dubitatifs aux déclarations des prétendants qui laissent croire qu’ils sont des hommes providentiels. Ils commencent à être plus regardant des programmes qu’on leur soumet plutôt qu’aux hommes qui les proposent ; ce qui est une avancée de la démocratie dans notre pays.
Avec tous les écueils qui sont au travers du pays en ce moment, organiser une élection inclusive, transparente et crédible reste une gageure difficile mais pas impossible à relever. De toutes les façons, le choix qui sera opéré par le peuple malien à la fin de ce mois de juillet, déterminera sans doute pendant longtemps son avenir. C’est pourquoi, nous disons que pour le Mali, ce mois de juillet 2018 est « le mois du destin ».
…sans rancune
Wamseru A. Asama