Le programme très serré du président de la république l’a amené à convoquer un conseil de ministres extraordinaire un dimanche des pâques ; ce qui est rare. Il faut comprendre : Laji Burama ne pouvait encore s’absenter du pays pendant une dizaine de jours sans tenir un conseil avec le nouveau gouvernement et sans apaiser au moins de façon partielle la tension sociale existante.
L’opinion nationale ne comprendrait pas qu’il se déplace en laissant en suspens cette situation. Or, il devrait entreprendre une visite d’Etat en Arabie Saoudite, à partir du lundi 17 avril.
Avant même la formation du gouvernement, le nouveau premier ministre avait effectué une visite dans des formations sanitaires de la place pour montrer à l’opinion nationale, combien la résolution de cette grève dans la santé était une grande préoccupation pour lui. Mais deux évènements sont venus ternir son action volontaire sinon volontariste et ont amené les syndicalistes à douter de la sincérité de sa démarche.
Le premier est la tentative de casser la solidarité des travailleurs de la santé en amenant le président de la fédération nationale des associations de santé communautaire du Mali, Yaya Zan Konaré, à se désolidariser de la grève avec des menaces non voilées ; et aussi la demande de la suspension de grève par la Centrale Démocratique des Travailleurs du Mali (CDTM) dirigée par Mme Sidibé Dédéou Ousmane.
Ces sorties de Konaré et de la secrétaire générale de la CDTM ont été fortement médiatisées. Le deuxième élément est la déclaration du premier ministre, déclaration qui a consisté à demander une trêve afin de pouvoir négocier avec sérénité. En hommes avisés, les syndicalistes ne sont pas tombés dans le piège.
Par ailleurs malgré la mise en place d’un nouveau gouvernement dans lequel figure un des leurs en la personne du secrétaire général du Syndicat National de l’Education et de la Culture (SNEC) qui est aussi le secrétaire général-adjoint de l’UNTM, les deux principales centrales syndicales, l’Union Nationale des Travailleurs du Mal (UNTM) et la Confédération Syndicale du Mali (CSTM) sont montées au créneau pour dire qu’elles exigeaient du nouveau gouvernement de s’entendre avec les syndicats de la santé sinon, ce sont tous les travailleurs qui allaient débrailler.
La situation étant bloquée, il a fallu l’ukase du chef de l’Etat pour mettre le gouvernement en demeure de trouver une solution qui satisfasse les grévistes. D’où l’accord intervenu dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 avril à 03h 30 du matin!
Tant mieux, cet accord met fin à une situation qui n’honore ni le gouvernement et ni même le personnel de la santé dont la plupart des agents étaient mal à l’aise dans l’observation de cette grève d’une si longue durée comme l’attestent les termes du communiqué de la levée de grève illimitée de leur direction syndicale.
Mais, comme d’habitude, on ignore chichement une autre grève : celle des enseignants du supérieur. Devrait-on attendre que les étudiants descendent dans la rue et opèrent des casses pour que le gouvernement s’en occupe sérieusement ? Il semble que pour les gouvernements maliens, le dicton « chat échaudé craint l’eau froide ! » est une ineptie.
…sans rancune
Wamseru A. Asama
Ces gens ne valent rien et ne craignent rien. Ils attendent toujours de voir comment évolue la situation, son ampleur et se décider en fonction de la démarche à suivre. Si la grève est molle, ils dorment tranquilles sur leurs lauriers, quand c’est chaud, ils cherchent les solutions idoines. Ils agissent toujours en fonction de la tension dans la rue.
“Devrait-on attendre que les étudiants descendent dans la rue et opèrent des casses pour que le gouvernement s’en occupe sérieusement ? Il semble que pour les gouvernements maliens, le dicton « chat échaudé craint l’eau froide ! » est une ineptie.”
La prochaine sortie des etudiants, ce serait pour casser du “IBK”
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