Il faut le dire… Afrique-France 2017, son sommet !

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Pays de vieille tradition et d’hospitalité, le Mali, depuis son indépendance, a l’habitude des grandes rencontres internationales. Pour l’étranger roi, la modicité  des moyens mis à sa disposition est occultée par l’accueil chaleureux, l’amabilité et  la disponibilité de l’hôte en son endroit. Déjà au 18è siècle, Mungo Park, dans : Voyage dans l’intérieur de l’Afrique (Ed. La Découverte/Poche Paris1980,  Page 305), notait,  parlant des populations du Soudan occidental : « un peuple dont les mœurs sont aussi douces et le caractère si humain… »  C’est pourquoi, il est rare de trouver un étranger repartir de ce pays totalement déçu.

Ceci dit, la récente crise à laquelle nous faisons face a totalement bouleversé nos us et coutumes et toutes nos valeurs traditionnelles socles de notre légendaire hospitalité qu’il n’est pas superflu de se demander : que reste-t-il encore de celle-ci ? La réponse à cette pertinente question sera en partie donnée à l’issue de ce sommet Afrique-France des 13 et 14 janvier prochains.

Quels que fussent au départ, les réels ou supposés calculs politiques auxquels se sont livrés  Laji Burama et son « ami  François », il est clair qu’à la faveur du récent évènement survenu – le retrait de candidature de Hollande à la présidentielle de 2017- l’enjeu de ce sommet ne sera plus le même pour les deux « amis ». Pour François Hollande, c’est tout simplement l’accomplissement d’un devoir qu’il s’est donné au nom de la France. Pour Ibrahim Boubacar Keïta, ce sommet est capital aussi bien aux yeux de l’opinion nationale qu’internationale.

Sur le plan national, afin de reconquérir le cœur des maliens, il lui faut prouver qu’il demeure encore l’homme qu’ils ont plébiscité en 2013, c’est-à-dire un homme capable de prendre une décision et de l’appliquer. L’organisation réussie du sommet Afrique-France en est un des atouts. C’est pourquoi, après la démission de l’ancien ministre Modibo Kadjoké, connu pour son sens de l’organisation et son esprit d’initiative de la présidence de la Commission Nationale d’Organisation du Sommet Afrique-France (CNOSAF), il a eu la main heureuse en nommant à sa place Abdallah Coulibaly, connu pour son esprit affable et son sens de l’organisation.  Pour preuve, depuis plus de dix ans il organise le forum de Bamako, une espèce de Davos africain. C’est aussi le sens qu’il faut donner à la nomination de Sacko Ami Kane, une dame de caractère comme Gouverneur du District de Bamako, qui n’a pas hésité à faire le ménage ; provoquant des grincements de dents mais imprimant à notre capitale un aspect plus urbain.

Sur le plan international, il veut redorer le blason du Mali, terni par les évènements des cinq dernières années. Aujourd’hui, la CNOSAF semble fin prête à accueillir le sommet. Ce n’était pas gagné d’avance.

Indubitablement, organiser une rencontre internationale de grande envergure dans un Mali aussi fragilisé, relève d’une gageure sur laquelle beaucoup d’observateurs internationaux et même maliens n’auraient misée. Quels que soient les résultats, Laji Burama aura réussi le sommet Afrique – France, son sommet, « pour l’honneur du Mali » !

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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1 commentaire

  1. Très cher journaliste, ce “diatiguiya” ( l’accueil chaleureux, l’amabilité et la disponibilité de l’hôte en son endroit.) évoqué au 18è siècle par Mungo Park, n’existe quasiment plus au Mali, surtout avec les guerres autour du Mali dans les trois dernières décennies. Mais continuez à jouer sur des choses que le Mali a perdu et qu’il ne récupérera plus jamais. Les hommes et les femmes de ce pays ont perdus toutes formes d’humanisme, à cette place demeure actuellement égo fort, jalousie et méchanceté. Il est temps et grand temps que les gens sachent que ce mot diatiguiya n’existe plus au Mali. Les hommes et les femmes de ce pays ont mêmes du mal à s’entre-aider aujourd’hui comment dire que ces personnes peuvent pratiquer cette aide en destination d’autres peuple? Je ne crois pas à ça. Vous êtes un nostalgique du passé.

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