Eviter une crise postélectorale au Mali : Un devoir patriotique pour tous les candidats

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La classe politique malienne, toutes obédiences confondues, en particulier les candidats à la présidentielle, doit faire preuve de patriotisme, de maturité et de fair-play en acceptant les résultats de la présidentielle et de mettre le Mali au-dessus de tout.  Conformément à leurs engagements lors de la campagne.

 

 

Le dépouillement des bulletins de vote du scrutin présidentiel du dimanche 28 juillet se poursuit au Mali. REUTERS
Le dépouillement des bulletins de vote du scrutin présidentiel du dimanche 28 juillet se poursuit au Mali.
REUTERS

Ayant été en proie à une double crise sécuritaire et politico-institutionnelle dont les Maliens ne cessent d’endurer les affres, notre pays vient de très loin. Une crise engendrée par les événements géopolitiques survenus dans la région, notamment, la crise libyenne, elle-même émanant des révolutions arabes, mais aussi par le manque de leadership de nos dirigeants qui n’ont pas pu, à l’instar d’autres pays du Sahel, prendre les mesures idoines pour se mettre à l’abri.

 

 

 

Les leaders politiques, en particulier les candidats, devraient pouvoir taire leurs rancœurs aussi inutiles que contreproductives et jouer la carte du réalisme. Ils se doivent d’être des modèles pour leurs partisans en s’abstenant de toutes déclarations incendiaires, en prônant des messages d’apaisement et en refreinant les ardeurs belliqueuses de leurs troupes. Le cas échéant, ils peuvent saisir la Cour Constitutionnelle d’éventuelles irrégularités  ou de fraudes qu’ils auraient découvertes, çà et là. Etre légalistes en somme.

 

 

Des cas d’irrégularités, il peut certainement y en avoir surtout que le scrutin aura été, quelque peu, organisé au forceps vu les appréhensions de la communauté internationale et même de certains Maliens de voir la transition s’éterniser avec tous les risques qu’une telle perspective comporterait pour la stabilité du pays. Ce sont surtout les cas de fraudes massives de nature à altérer la crédibilité de l’élection qui seraient dommageables. On est apparemment loin de ce scénario-catastrophe à cause, en partie, de l’intégration des données biométriques avec la carte NINA. En tout cas, les appréciations positives des observateurs internationaux -ils sont près de 2 000 -vont dans ce sens.

 

Toujours est-il qu’il n’y a pas d’élections parfaites à cent pour cent comme peut l’attester éloquemment le cas de Bush Jr à la faveur de l’élection pour son premier mandat en 2 000 où dans l’une des plus vieilles démocraties du monde, les Etats-Unis d’Amérique, la première économie du monde, un pays de surcroit doté d’immenses moyens technologiques, l’on a été contraint de recourir à l’antique comptage manuel pour départager les candidats. Avec en prime un arrière-goût d’inachevé et un brin de suspicion quant à la sincérité du vote. Et pourtant cela n’a pas conduit à une crise politique aux conséquences dramatiques, comme on le voit malheureusement, sous nos tropiques. Il reste que le camp du gagnant doit garder de tout triomphalisme. Et que pour ceux qui ont perdu ce  n’est pas la fin du monde dans la mesure où il y a pour eux mille et une opportunités de se rendre utiles au Mali. Tant à l’échelle nationale qu’au niveau international.

Yaya SIDIBE       

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6 COMMENTAIRES

  1. Élection présidentielle 2002
    24 candidats à l’élection présidentielle 2002. Amadou Toumani Touré et Soumaïla Cissé sont qualifiés pour le second tour. Ibrahim Boubacar Keïta, qui arrive en troisième positions est donc éliminé. Il conteste ces résultats mais soutient Amadou Toumani Touré au second tour. Amadou Toumani Touré vainqueur avec plus de 65 % des suffrages. Le lendemain Soumaila Cissé félicite Amadou Toumani Touré.
    Élection présidentielle 2007
    • Inscrits 6 884 352 – Votants 2 494 846 – Bulletins nuls 198 518 Suffrages annulés 30 845 Bulletins valablement exprimés: 2 288 993 Taux de participation 36,24 %
    • Résultats définitifs proclamés par la Cour constitutionnelle
    Amadou Toumani Touré 1 612 912 (71,20 %) Ibrahim Boubacar Keïta 433 897 (19,15 %)
    Tiébilé Dramé 68 956 (3,04 %) Oumar Mariko 61 670 (2,72 %)
    Mamadou Bakary Sangaré 35 776 (1,58 %) Soumeylou Boubèye Maïga 32 973 (1,46 %)
    Sidibé Aminata Diallo 12 443 (0,55 %) Madiassa Maguiraga 6 856 (0,30 %)
    Pour les observateurs, le scrutin a été « libre et transparent », malgré quelques imperfections. Cet avis n’est pas partagé par les candidats regroupés au sein du Front pour la démocratie et la république (FDR) qui dès le jour du scrutin condamnait les irrégularités et contestait la sincérité du scrutin. Le 30 avril, le FDR dénonçait des « grosses irrégularités », comme l’utilisation abusive de cartes d’électeurs et de procurations et la circulation de bulletins de votes non-conformes.
    Les leaders du Front pour la république et la démocratie (FDR) se sont réunis le 13 mai, le lendemain de la proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle. Dans une déclaration signée par le président du FDR, Ibrahim Boubakar Keïta et lu à l’issue de cette rencontre, le FDR, tout en continuant à considérer que le scrutin est entaché de fraudes, reconnait les résultats.
    Élection présidentielle 2013
    27candidats à l’élection présidentielle 2013.
    Inscrits : 6 829 696.

  2. DISAL

    “Bien au contraire les fossoyeurs du Mali sont ceux qui ne reculent devant aucune manœuvre afin de sortir de l’urne l’élu de leur choix.”

    Rigoureusement exact!…

    “Il ne faut pas voler aux maliens leurs votes en flattant leur patriotisme. C’est de la moquerie.”

    Parfaitement dit!

    Selon ce journaleux moraliste, ce serait faire acte d’incivisme que de dénoncer des tripatouillages!!! On croît rêver!!!
    J’affirme que si des troubles éclatent lors de la publication des résultats, cet imbécile de Sinko avec sa sortie ouvertement partisane en sera DIRECTEMENT et NOMMEMENT responsable!

    Je ne supporte absolument pas Cissé (IBK non plus d’ailleurs!), mais si réellement il n’y a pas eu magouille en faveur d’IBK, cette annonce d’une possible victoire d’IBK “au 1er tour” alors qu’aucun élément n’était encore disponible pour le dire, aura été de nature à laisser penser que les élections étaient bel et bien truquées!

  3. Les meilleures élections au Mali qui se terminent en queue de poisson.Ayons pitié de notre Mali .Les opportunistes politicards Mountaga TAll , Moussa Mara honte à vous qui laissent la cité brulée en acceptant sans analyses le tripatouillage des élections et la proclamation des résultats bidons.

  4. De toutes les manières c’est la Cours Constitutionnelle qui proclamera les resultats définitifs. le Ministre n’a fait que lire la tendance sur le dépouillement partiel( 12%,30% ou 40%). Restons sereints et attenndons le verdict, à moins que les gens ne croient plus aux institutions du pays et à la communauté internationale.
    Les reclamations doivent venir après et non avant.

  5. Aucun patriotisme ne justifie d’accepter que certains méprisent les maliens au point de tripatouiller les résultats.

    Au nom de quel principe peut-on justifier que l’égalité de chance et de traitement ainsi que la neutralité des organisateurs soient bafouées.

    Bien au contraire les fossoyeurs du Mali sont ceux qui ne reculent devant aucune manœuvre afin de sortir de l’urne l’élu de leur choix.

    Il ne faut pas voler aux maliens leurs votes en flattant leur patriotisme. C’est de la moquerie.

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