En un mot : Loyauté assassinée

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En nommant Modibo Kéita Premier ministre, le chef de l’Etat plaçait en son temps sa confiance à un de ses aînés qui, se disait-il, ne pouvait pas le décevoir dans la réalisation de son projet de société. Parmi les priorités d’IBK, il y a la mise œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. A la Primature, l’héritage laissé par Modibo Kéita sur le processus de paix est pourtant lourd à porter.

Sinon comment comprendre la lenteur dans la mise en œuvre de l’accord alors que l’intéressé avait déjà suivi tout le Processus d’Alger en qualité de Haut représentant du chef de l’Etat ? Les couacs enregistrés dans la conduite du Comité national de coordination de l’accord (CNCA) indiquent que la loyauté aujourd’hui au Mali n’est plus la chose la mieux partagée.

Le PM sortant en est l’illustration parfaite. Il n’a pas aidé le président à réaliser cette noble ambition pour le Mali. Plus grave encore : il a heurté la morale publique, acceptant que des logements sociaux, normalement destinés aux couches intermédiaires, soient octroyés à ses enfants.

Ce faisant, il a contraint IBK à monter au créneau pour le défendre alors qu’en principe c’est le chef de gouvernement qui sert de fusible au chef de l’Etat. Conséquences : les crocs-en-jambe (signes de déloyauté par excellence) sont désormais monnaie courante dans la haute administration avec la propension de tous les sous-chefs à vouloir être calife à la place du calife. A tout prix. Aux dépens du Mali.

DAK

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1 commentaire

  1. Mais un Premier Ministre, s’il n’est pas le fruit d’une majorité, Chef exclusif, absolu et responsable du gouvernement, ne prend pas d’initiatives. Il exécute les instructions et le programme de gouvernement du Président de la République. Si échec il y’ a, cela ne peut être imputable qu’au seul Chef de l’état. On juge le Premier Ministre dans sa façon d’accomplir la mission qui lui est confiée, c’est tout. Que peut-il faire d’autre, que de suivre à la lettre, la feuille de route qui lui est transmise? Mais, comme a eu à le faire Oumar Tatam Ly, le Premier Ministre est libre de refuser une mission, s’il juge, qu’elle va à l’encontre des intérêts du pays. On n’exécute pas bêtement tout ce que l’on vous demande de faire, comme I.B.K pendant son passage à la primature. Il était comme un mouton de Panurge, il exécutait fidèlement et bêtement tout ce qui lui est dicté par le Président Alpha, il ne prenait pas d’initiatives, ni ne s’opposait. C’est bien pourquoi, Alpha a dit de lui, qu’il était con, irresponsable, bon exécutant, mais un mauvais Chef. Ce qui s’est avéré, maintenant qu’il est au pouvoir. Alpha n’avait pas menti, il connait l’animal, son caractère, ses défauts et ses qualités. Son jugement est donc fondé. C’est bien à cause de son irresponsabilité que le Mali en est là, embourbé dans des problèmes aussi graves, desquels il n’est pas facile de l’extirper, tellement il est profondément enfoncé. L’affaire des logements sociaux de l’ancien Premier Ministre a été délibérément surmédiatisée, sinon c’est des broutilles par rapport à ce qui se passe dans ce pays. C’est la face cachée de l’iceberg. Des affaires beaucoup plus graves ont impliqué des personnalités proches du Président, sans jamais faire l’objet de traitement aussi ostentatoire que spectaculaire. Vous parlez de villas, et ceux qui ont détourné des milliards? Que représentent des logements sociaux à côté des sommes évaporées du budget de l’état et qui ont atterri dans les poches de quelques personnes bien identifiées? A côté de ceux-ci, le Premier Ministre n’est qu’un petit pickpocket amateur.

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