En un mot : L’heure de vérité

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Dramane Aliou Koné

La mission tant attendue du  Fonds monétaire international (FMI) a entamé hier jeudi sa mission d’évaluation des conditionnalités posées à notre pays pour la reprise du versement des crédits accordés au Mali, suspendus depuis plus de trois mois à cause des soupçons sur l’achat du nouvel avion présidentiel et d’équipements militaires.

 

Durant les deux prochaines semaines, les experts de l’institution de Bretton Woods  vont se pencher sur ces deux marchés, non prévus dans le budget d’Etat mais finalement intégrés dans le budget rectifié et qui ont coûté près de 100 milliards de F CFA et d’incompréhensibles garanties données par l’Etat malien aux fournisseurs.

C’est sur le Vérificateur général, dont le poste serait en jeu, qu’il y a une forte pression, car de son audit demandé par le FMI dépendra une éventuelle reprise des versements du FMI tout comme celle des aides de la Banque mondiale et de l’Union européenne et d’autres partenaires techniques et financiers. Toute cette flopée lie sa décision aux conclusions du FMI qui vont changer beaucoup de choses à commencer par le  code des marchés publics à l’origine de pratiques douteuses.

En tout cas, aux termes de la mission, les Maliens espèrent tout au moins être fixés sur le prix réel de cet avion décidément porte malheur.

DAK

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2 COMMENTAIRES

  1. Kassin, pour une fois je ne suis pas d’accord avec ton analyse sur cette aide chinoise au Mali. Les chinois aident le Mali depuis plus de 50 ans et sans arrière-pensée: les investissements faits ds tous les domaines (BTP, Santé, Agriculture) le prouvent. Maintenant il revient aux maliens d’ouvrir les yeux pour une meilleure gestion de cette manne financière et faire en sorte qu’IBK et les siens ne se sucrent encore sur le dos des pauvres contribuables. Le cadre institutionnel doit être tracé par les maliens (AN, Gvnmt, Opposition), suivi par les PTF et les maliens de tous bords. Rien ne pourra plus être comme avant où IBK se croyait investi d’un pouvoir de droit divin sans consultation du peuple! Il faut espérer que ses erreurs vont assagir “Tiécoroba min dessèra”.

  2. La Chine sauve IBK pour sa première bêtise!

    Nous avons largement débattu l’acquisition du nouveau Boeing d’IBK.

    Nous avons fait savoir que:

    1. Son prix annoncé de 20 milliards (par Moro Mara devant les députés) était disproportionné par rapport à son modèle, un Boeing 737 occasion se vendant rarement au dessus des 5 milliards de FCFA n’importe qui peut vérifier cela en tapant sur Google :”prix Boeing 737 occasion” et en convertissant les prix affichés en dollars.

    2. La propriété douteuse du Boeing en question car ni son lieu de dédouanement ni les sociétés impliquées dans l’opération d’acquisition ne sont claires dans cette affaire dont le Mali n’a aucune certitude si l’avion en question est loué ou bien acheté et qu’il est bien une propriété malienne.

    Donc au delà du gaspillage des fonds lié à la surfacturation du prix de l’avion et du graissage (illicite) d’intermédiaires ténébreux, il y a un sérieux problème d’identification du vrai propriétaire de l’avion en question.

    Ce qui est clair, dans tout cela ce que le Mali a été endetté pour 20 milliards et 1 milliard supplémentaire a été sorti du trésor malien pour récupérer l’avion au fisc américain que le gouvernement IBK a appelé cela “entretien de l’avion”.

    Il est évident qu’un pays sous assistance financière internationale du FMI, prend des engagements en matière de contrôle des dépenses publiques.

    Ces engagements lient le Mali à ses partenaires financiers qui lui aident à financer son déficit budgétaire (qui s’est creusé de 140 milliards en 2012 sous ATT à plus de 200 milliards sous IBK en 2014) contre des mesures de bonne gouvernance.

    Si les dérapage budgétaires de ce genre peuvent permettre de craquer 21 milliards pour faire plaisir à un président mégalomane, il est évident que l’engagement pris auprès du FMI n’est pas respecté car il nous finance et on le gaspille dans quelque chose qui nous rapporte rien.

    Pour taire les ardeurs du FMI en mission ce mois de septembre 2014 à Bamako, la Chine met sur la table un don de 18 milliards de FCFA.

    Cela finance du coup 86% des 21 milliards gaspillés par IBK dans son avion et pour son unique confort à la tête du Mali.

    Cela répare la première bêtise d’IBK et fait taire du coup les ardeurs du FMI qui se trouve ainsi soulagé car le trou creusé par l’endettement de 20 milliards est comblé à 86% par la Chine.

    Mais la question qu’on se pose est de savoir quelle contrepartie ou quelle promesse, IBK a-t-il faite à la Chine pour financer ainsi sa caprice au sommet de notre État?

    Les chinois qui financent depuis l’indépendance du Mali des projets gigantesques au Mali (hôpital de Kati, hôpital de Markala, comatex de Ségou, CICB de Bamako, Usine malienne de produits pharmaceutique à Bamako, le stade de yirimadjo, l’hôpital du Mali à Yirimadjo, l’autoroute Bamako-Ségou, le troisième pont de bamako à Sotuba, projet de fibre optique, etc) ne fait pas toujours des dons en espaces sonnantes de 18 milliards de FCFA.

    En général les dons de la Chine sont sous forme de travaux (d’entreprises chinoises) ou de biens meubles ou d’immeuble ou pour financer une partie d’un projet concret (exemple de l’autoroute Bamako-Ségou de 180 milliards de FCFA ou la Chine fait un don d’une partie, le reste étant un prêt remboursable).

    IBK doit donc expliquer aux maliens les promesses qu’il a faites en Chine pour sauver sa face auprès du FMI.

    Quel que soit les engagements pris à Pékin, c’est toujours le Mali qui est engagé pour financer un bien (le Boeing 737) dont nous ne sommes pas sûrs qu’il ait la propriété du Mali car beaucoup de zones d’ombres entourent son acquisition et son immatriculation.

    J’aurai aimé voir la Chine faire un don pour construire des hôpitaux et des écoles ou construire des autoroutes chez nous plutôt que lui voir donner des espaces sonnantes à un régime qui finance son luxe au détriment du bien être des maliens.

    Acquérir un avion à 20 milliards alors que tu ne peux pas payer tes fonctionnaires correctement et qui ne demandent que 17 milliards par l’intermédiaire de l’UNTM et qui sont obligés de faire une grève générale de 2 jours pour se faire entendre du pouvoir, est le comble de la mauvaise gouvernance.

    Ce n’est donc pas un don mais une prime à la délinquance financière que la Chine fait au régime IBK.

    Le prix à payer pour cette prime chinoise de l’impunité du gaspillage IBK, n’est pas connu du peuple malien mais c’est bien lui qui le payera d’une manière ou d’une autre et tôt ou tard.

    Oui mes chers compatriotes, vous payerez tôt ou tard soit par une augmentation des taxes, soit par une augmentation des frais de dédouanement, soit par une augmentation des coûts des travaux d’entreprises chinoises au Mali, soit par un renchérissement des projets ultérieurs financés par la Chine au Mali, soit par une diminution des prix des biens que nous vendrons à la Chine (convention d’exploitation d’une mine, d’une matière première; concession d’exploitation d’un secteur d’énergie ou de télécommunication, etc).

    Mais soyez sûr, que la Chine n’engraisse pas gratuitement IBK pour ses beaux yeux du Mandé Machin Truc.

    Wa salam!

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