Editorial Le droit de poursuite était – il validé ?

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Deux armées étrangères ont réfléchi, pensé et exécuté une véritable opération commando dans notre pays, avec le résultat que l’on sait,  malheureusement sans que le peuple et ses représentants,  n’aient été saisis. Pas officiellement en tout cas. Une violation de l’intégrité du territoire national, une violation de notre territoire. Ni plus ni moins !

L’opération pouvait difficilement aboutir lorsqu’on sait qu’elle visait un objectif assez ambigu, frisant une belle cacophonie. Ambigu parce que, côté mauritanien on parlait d’éradication d’une grande offensive de l’AQMi sur la république sœur de Mauritanie, côté français d’une opération montée pour libérer un Français enlevé au Niger et détenu au Mali. Quelle est la vérité dans tout ça ? Tant d’argent, d’énergie et de vies humaines pour un résultat qui n’en valait vraiment pas la peine. Dans la foulée, la France et la Mauritanie ont enlevé à notre pays sa liberté de poursuivre à sa guise et avec ses moyens, sa stratégie, celle qui a conduit à la libération d’un nombre respectable d’otages enlevés ailleurs et séquestrés dans notre pays. Le cas Camatte Pierre en est la parfaite illustration. L’opération, point besoin de le dire, a échoué  et, pire l’homme pour qui la France a convaincu la Mauritanie tout en snobant le Mali, y a perdu la vie. A Marcoussis, on n’a que les yeux pour pleurer un homme qui, a 78 ans, avait choisi comme sacerdoce de s’investir dans la cause des enfants. La nouvelle de son exécution est tombée dimanche dernier, en début d’après midi. Dans son sillage, regret et désolation ! A ce jour encore, aucun communiqué venant des autorités pour expliquer aux Maliens les raisons de la bêtise, et ce qu’elles entendent faire, maintenant que nos vies à nous Maliens tout court est sous menace.

AQMI a revendiqué l’exécution de Germaneau, la justifiant par la mort de ses combattants tombés lors de l’opération commando franco- mauritanienne. Une vengeance qui pourrait ne pas se limiter à la seule exécution du Français. La Mauritanie et le Mali pourraient faire les frais de la folie meurtrière d’une organisation sans foi, ni loi, prompte à tout et à la moindre occasion. Nos deux pays n’étant plus à l’abri. Que peut vraiment la France contre AQMI dans le vaste et incontrôlable désert, elle qui n’a pas réussi grand’ chose face à la guérilla urbaine imposée à elle et aux USA par les barbus de Kaboul, Kandahar, Jalalabad ? A quoi servira cette tournée sous régionale de Kouchner ? Dire à Amadou Toumani que les temps ont changé et que la France ne négociera plus ? Assurément, un grand coup d’épée dans le tourbillon des vents de sables ! A notre humble avis, la France  Sarko-Kouchner gagnerait à refréner les ardeurs de ses ressortissants attirés par les vastes étendues désertiques du Sahara. Un autre triangle des Bermudes ?

Sory de Moti

 

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