C’est loin d’être une sinécure la vie dans le Nord de notre pays. Les fonctionnaires et autres ressortissants du Sud font d’ailleurs tout pour ne pas y être envoyé. Dès qu’une décision sort les concernant et concernant un éventuel départ vers le Nord, malgré le fait qu’ils ont choisi de servir le pays partout et en tout temps, ils font tout pour ne pas y aller. Des congés maladies sont prétextés, des évacuations sanitaires sont montées de toutes pièces. Certains restent d’ailleurs tout le temps de leur séjour (qui n’a lieu qu’une fois pour les militaires et qui dure 2 ans) à Bamako en tant que malade ou plutôt….malade imaginaire. Pour vous dire comment la vie est dure dans le septentrion du Mali.
Imaginez alors ceux qui y vivent tout le temps que dure leur vie. C’est la croix et la bannière. Tout le monde est réveillé par le vent de sable qui dure, en certaine période de l’année, toute la journée. Si ce ne sont pas les vents de sable, c’est le froid de canard qui vous empêche souvent de bouger les doigts. La nature n’accorde aucune opportunité : Il pleut très peu, le soleil est très chaud, la végétation est inexistante, le froid tue, les vents de sable aveugle….Comme si ce n’était pas le Mali.
Est-ce une bonne chose que de laisser ces populations et ceux qui vivent pour quelques années dans cette zone éternellement dans ces conditions ? La solidarité nationale ne doit-elle pas s’appliquer à ces innocentes populations qu’on ne doit nullement confondre, comme l’a dit le président « à ceux qui ont pris les armes pour attaquer les camps de Kidal et Menaka ».
En réalité, il ne s’agit que de solidarité nationale et d’un petit sacrifice qui s’adresse à toutes populations de Kidal et à travers elles toutes les populations du Nord Mali. Il s’agit de prendre un peu sur soi et l’offrir à des citoyens ou disons à des concitoyens que la nature a défavorisés pendant qu’elle a nous, d’une manière ou d’une autre, favorisés.
Il ne s’agit que de solidarité nationale quand on décide d’accorder un investissement spécial au Nord de notre pays. On est loin de violer la constitution en donnant de l’emploi aux jeunes de Nord qui savent ce que c’est que le chômage. Des jeunes qui ne gagnent un sou, qui n’ont aucune opportunité, qui ne peuvent même pas faire la manœuvre (faute d’existence de chantier) pour gagner un peu de sou.
Si permettre aux populations du Nord d’aspirer à de meilleures conditions de vie est une violation de la constitution, alors, la constitution on ne peut plus compter le nombre de fois où elle a été violée. Disons donc que tous ceux qui ont dirigé ce pays sont passibles de haute trahison alors. De Modibo Kéïta à Amadou Toumani Touré en passant par Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, tous ont eu, à un moment donné de leur gestion, à prendre des mesures de ce genre pour prouver à des Maliens qu’ils sont des Maliens au même titre que les autres.
Makan Koné“
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