Au regard des révolutions socio politiques qui secouent actuellement certains pays arabes et maghrébins, il est urgent que les dictateurs du monde en général, et ceux de la sous région en particulier, ouvrent les yeux et sortent du pouvoir « par la grande porte », avant qu’il ne soit trop tard pour eux, car tôt ou tard, d’autres pays, notamment ceux au Sud du Sahara pourraient subir les mêmes troubles.
En matière de démocratie, l’Armée malienne se présente comme un cas rare en Afrique. Auteurs du coup d’Etat du 26 mars 1991, qui avait couronné la victoire de
Sorti vainqueur des premières élections présidentielles démocratiques, le candidat Alpha Oumar Konaré avait pris place au Palais présidentiel de Koulouba le 8 juin 1992. Et comme promis, les militaires sont retournés dans les casernes. Depuis lors, la démocratie malienne tient la bonne route. Mais contrairement au Mali, dans d’autres pays du continent, certains hommes en uniforme ont tenté de faire la même chose que le successeur de Alpha Oumar Konaré (ATT) et ses camarades, mais sans parvenir à respecter leurs promesses.
En effet, le défunt Général Ibrahim Baré Maïnassara du Niger, le Général François Bozizé de Centrafrique, le Général Idris Deby Itno du Tchad, le Général Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie et le Général Denis Sassou N’Guesso du Congo Brazzaville (entre autres) ont tenté d’imiter l’exemple de ATT, en rentrant dans les casernes, mais sans y parvenir.
Cependant, le Général congolais de Brazzaville, auteur d’un premier coup d’Etat en 1979, avait daigné par la suite, céder la place à un Président civil démocratiquement élu : Pascal Lissouba. Mais après l’avoir regretté plus tard, Denis Sassou N’Guesso était « revenu à la charge » en « balayant » ce dernier par un nouveau coup de force.
En Guinée Conakry, le Capitaine Moussa Dadis Camara, qui semblait avoir réussi le pari dans son pays (comme l’a fait son aîné ATT en 1992), avait lamentablement échoué. En effet, après avoir, pendant quelques mois, « goûté aux délices » du pouvoir, il avait rapidement changé d’avis en ambitionnant de briguer lui-même sa candidature à la magistrature suprême. Au vu de tous ces retournements de situation, on peut prédire, hélas, que l’espoir démocratique est minime dans plusieurs pays du continent dirigés par des hommes en uniforme venus aux commandes par le biais de coup d’Etat.
Aussi, en Tunisie tout comme en Egypte, il serait encore trop tôt de croire à l’engagement démocratique des militaires qui ont repris les commandes du pouvoir après les Présidents Zine El Abidine Ben Ali et Mohamed Hosni Moubarak. En tout cas, pour le moment, en Tunisie et en Egypte, les miliaires ont rallié le camp du peuple et ambitionnent de remettre le pouvoir aux civils une fois que des élections démocratiques seront tenues.
C’est constater que sur cette planète Terre, les hommes vivent ensemble, mais sans se ressembler. En Côte d’Ivoire par exemple, l’armée a choisi de faire allégeance à un assassin du nom de Laurent Koudou Guiawily Gbagbo qui, après avoir perdu les élections présidentielles du 28 novembre dernier, a refusé et refuse toujours de céder la place au Président légitimement élu, Alassane Dramane Ouattara. La suite s’est passée de tout commentaire, après avoir essuyé tous les controverses et autres polémiques…
Pour se maintenir abusivement au pouvoir, Laurent Gbagbo a décidé d’utiliser la manière forte en brutalisant même ses propres compatriotes. A ce jour encore, des mercenaires recrutés par Gbagbo et par
Aux dernières nouvelles en provenance d’Abidjan, le nombre d’Ivoiriens tombés depuis le 28 novembre 2010, sous les balles des bouchers de Laurent Gbagbo dépasse largement les 800 morts.
Il est donc temps et même urgent, pour les militaires ivoiriens, d’administrer une belle leçon de sagesse et de démocratie à Laurent Koudou Gbagbo, car il est indubitable que la solution à la crise ivoirienne ne se trouve qu’entre les mains des hommes en uniforme ivoiriens. Il faudra donc qu’ils s’assument, car les Ivoiriens ont trop souffert des méfaits de cet « interné du cabanon spécialiste en atrocités » (Gbagbo).
En clair, si l’opportunité lui en est offerte, il est plus digne et honorable, pour un dirigeant, de sortir du pouvoir « par la grande porte » plutôt que « par la fenêtre ». A bon entendeur, salut !
Par Zhao Ahmed A. Bamba
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