Editorial : Visite du président allemand au Mali : Des précisions historiques à tout prix

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Le vendredi 12 février 2016, le président de la République fédérale d’Allemagne était en visite au Mali. Difficile de savoir avec précision la classification diplomatique de cette venue de l’Hôte. Depuis la première visite  d’Etat d’un président malien en France, nous avons appris à faire la différence entre visite d’Etat, visite de travail ou simple visite officielle. Il y a même des visites privées. Alors à chaque fois qu’un hôte débarque à Bamako, c’est la première interrogation à laquelle il faut trouver une réponse. D’elle, dépendra la hauteur de l’accueil et le niveau de la mobilisation nationale. Mais, si un hôte du Mali mérite une visite d’Etat c’est bien celle de tout président de la République fédérale d’Allemagne. Un pays qui a été constant dans son soutien au Mali et à sa démocratisation. En effet, depuis des années, elle soutient la démocratie malienne à travers la Fondation Friedrich Ebert et la Fondation Konrad Adenauer basée à Cotonou au Benin et qui s’apprête bientôt à ouvrir sa première représentation au Mali. Pouvons-nous oublier que le Centre Djoliba de Bamako, dont on sait la contribution exceptionnelle au débat démocratique et à la recherche, avec sa bibliothèque qui rassemble les plus vieux journaux d’Afrique-Asie, du journal le Monde, Jeune Afrique et de bien d’autres publications révolutionnaires des années d’indépendance du Mali, est l’œuvre de la Coopération allemande. Quid de son appui technique à l’ORTM ?

 

L’occasion est aussi donnée de porter cette précision à l’histoire de nos relations diplomatiques avec l’Allemagne.  Apres l’éclatement de la Fédération, qui a vu par la suite la naissance de la jeune République du Mali, les positions progressistes du président Modibo Keita en 1960 avaient trop séduit l’Allemagne. Le pays de Konrad Adenauer dans la classique « rivalité Franco-Allemande », appréciait hautement, de voir le président d’une ancienne colonie française tenir tête à son ancienne métropole avec force et conviction, quand, tout à côté, le Sénégal de Léopold Sédar Senghor et la Côte d’Ivoire de Felix Houphouët Boigny étaient presque restés « assimilés » à  la France.  C’est l’une des raisons qui pourraient expliquer que l’Allemagne soit le premier pays européen à accréditer officiellement un ambassadeur au Mali et à reconnaitre son indépendance à l’ONU. Et cela, au nez et à la barbe de la Tchécoslovaquie, dont le pays serait en réalité le premier à reconnaitre officiellement le Mali indépendant par un télégramme et un communiqué officiels appelant à l’établissement des relations diplomatiques entre Bamako et Prague. N’ayant pas été assez prompt à lier l’acte à la parole en le faisant officiellement auprès de l’ONU, ni en accréditant son ambassadeur à Bamako, c’est donc l’Allemagne qui marquera ce point historique.

 

Pour confirmer cet intérêt de la Tchécoslovaquie pour le Mali de Modibo Keita,  les anciens nous ont toujours raconté que les premiers produits commerciaux sur le marché malien étaient pour la plupart estampillés « Made in Tchécoslovaquie ».Tout comme notre monnaie de souveraineté, le Franc malien de même que nos premiers équipements militaires. Le Mali avait la même qualité de relations diplomatiques qu’avec la Yougoslavie du maréchal Tito, premier président du Mouvement des Non-alignés dont la Charte aura été écrite par les présidents, Tito lui-même, Modibo Keita et Sukarno. Feu Maitre Demba Diallo, « ça goloba », attribuait même la trouvaille de l’appellation de «  Non-alignés » au père de la Nation malienne, le timonier Modibo Keita.

 

Trêve de l’Histoire, il faut dire que le capitalisme a eu raison du lyrisme du communisme. Tout comme l’homme d’Etat allemand qui nous a rendu visite ce vendredi, le pasteur Joachim Gauck, l’un des meneurs du mouvement d’opposition, qui a eu raison de la République démocratique allemande (RDA) à la fin des années 1980.

 

Le pragmatisme allemand ne date donc pas d’aujourd’hui, et depuis ça été la marque de leurs relations diplomatiques avec le Mali. Comme en témoigne aussi la construction de la route du désert Sevaré-Gao. Et ce n’est pas pour rien que depuis quelques années, l’Agriculture, l’Irrigation et l’Eau potable, ainsi que la Décentralisation avec la Bonne Gouvernance au niveau régional et communal ont été identifiés comme les secteurs prioritaires de leur coopération.  La République fédérale d’Allemagne, soutient aussi notre pays  dans le cadre de l’aide à l’équipement des forces armées maliennes. Elle participe également à la mission de l’Union européenne d’entraînement des forces maliennes EUTM. Ainsi qu’à celle de la formation des forces de sécurité civile maliennes EUCAP Mali Sahel. Avec l’Allemagne à la présidence de l’EUTM,  on est en droit d’attendre d’elle une autre page plus glorieuse de l’histoire de nos relations diplomatiques. En ces moments de doute pour tout un peuple pris entre  les tenailles du terrorisme et l’humiliation imposée à son Armée.  Vive la coopération Mali-Allemagne pour l’Honneur et le bonheur de nos deux Peuples.

O’BAMBA

dirpub@journalinfosept.com

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1 commentaire

  1. O bambino gâté!

    Le Mali de l’ibklown ne peut même pas tenir tête à la Mauritanie et à la Gambie à fortiori la France.

    Si l’Allemagne veut aider le Mali, sache qu’elle le fait dans le cadre de la Minusma qui est une mission de l’ONU dont l’initiateur est la France.

    En tant que Bambino gâté de la Bramousso du Tièkoroba de nos quartiers populaires, si tu veux vraiment sortir du juron français demande à l’ibkancre d’adresser une lettre officielle au conseil de sécurité de l’ONU et à la France pour demander la fin de la mission de la Minusma et celle des forces françaises de Berkhane sur toute l’étendue du territoire malien et ils vont partir comme ils sont venus au Mali.

    Après demande à l’Allemagne de venir t’aider MILITAIREMENT et tu verras si elle viendra ou pas!

    L’Allemagne est dans l’union européenne et NE fait rien sur le plan économique, politique et sécuritaire au sein et en dehors de l’union européenne sans l’accord du conseil de l’union européenne et sans l’accord de la France.

    Ce n’est pas la France le problème du nord du Mali!

    C’est vrai que du temps de Sarkozy le quai d’Orsay et l’Elysée, furieux contre ATT qu’ils jugeaient ne rien faire contre l’Aqmi et ses prises d’otages français, avaient aidé les touaregs de Libye et du nord du Mali et les avaient promis un état touareg Azawad ou Azazonzani!

    Mais avec François Hollande, la Politique de la France a radicalement changé et la vérité a été dite aux touareg qu’ils n’auront pas d’état au nord du Mali donc ils sont obligés de cesser de faire le O bambino Gâté comme toi et de signer un accord de toi tout en reconnaissant l’état du Mali.

    Le problème du Mali d’aujourd’hui, c’est IBK et tant que les maliens n’ouvrent leurs yeux sur cela on aurait NI État digne ni armée digne et n’importe qui viendra nous balloter comme un vulgaire ballon de Coupe du monde qui se retrouve sur le terrain de football du “Dracage” à N’Tomikorobougou en commune 3 du district de bamako.

    IBK nous a volé plus de 300 milliards et continue de nous voler avec sa coalition voleuse “Ma famille d’abord”!

    Cet argent pouvaient nous aider à équiper et à former très bien nos soldats et actuellement nous aurions eu des hélicoptères de combats et des avions de combats et de reconnaissance et nos soldats ne tomberaient pas facilement dans des embuscades meurtrières et ne mourraient pas bêtement contre les terroristes et les voyous de la CMA.

    Mais hélas, rien n’est fait pour équiper nos soldats et tu penses qu’un président allemand qui ne dirige même pas le gouvernement allemand à fortiori l’union européenne peut t’apporter quelque chose?

    Non réveille toi o bambino gâté de la Bramousso du Tièkoroba du quartier populaire, il te donnera quelques millions d’euros que la coalition voleuse de “Ma famille d’abord” va voler comme Luis Cheick volait à Darsalam à Bamako et c’est tout!

    Salute

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